«Nécessité de créer une traductologie amazighe»

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Ce colloque a été organisé par le Département de langue et de culture amazighes de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, en collaboration avec l’Institut de Recherche et d’Etudes sur le monde Arabe et Musulmans de Paris, sous la houlette des professeurs, Boudjema Aziri, Kamel Chachoua et Azzedine Kinzi. 

L’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou a accueilli, samedi et dimanche derniers, un colloque international sous le thème «la traduction en tamazight au service de la recherche en sciences humaines et sociales», et cela dans le but d’analyser la traduction amazighe avec toutes ses dimensions sociale, historique et culturelle. En effet, ce colloque a été organisé par le Département de langue et de culture amazighes de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, en collaboration avec l’Institut de Recherche et d’Etudes sur le monde Arabe et Musulmans de Paris, sous la houlette des professeurs, Boudjema Aziri, Kamel Chachoua et Azzedine Kinzi. Pendant ces deux jours, des conférences ont été animées à l’auditorium de l’université par des professeurs du département de langue et culture amazighes ainsi que des enseignants-chercheurs et des traducteurs étrangers, venus du Maroc tel M. Sguenfel Mohamed, enseignant-chercheur à l’université Ibn Zohr d’Agadir. D’autres enseignants sont venus de l’université de Béjaïa tel que M. Hamek Brahim enseignant au département de Tamazight, de l’université Ferhat Abbès de Sétif, tel que Mme. Benaicha Leïla, ainsi que des professeurs de l’université d’Alger et de Mostaganem. Durant la journée d’ouverture, samedi, étaient présents : le Secrétaire Général du Haut commissariat de l’Amazighité (HCA), le Wali de Tizi-Ouzou ainsi que le Recteur de l’université Mouloud Mammeri. Plusieurs conférences ont été animées : la première sur le thème « les traductions amazighes dans le paysage académique méditerranéen », où les intervenants ont insisté sur la nécessité de créer une traductologie amazighe, c’est-à-dire, une théorie de traduction propre à la langue Amazigh, ainsi que l’application de cette traductologie. Dans cette conférence, M.Chamkh, enseignant chercheur au département de Tamazight de Tizi-Ouzou a parlé de la traduction vers la langue amazighe en citant des traductions qui ont été faites vers cette langue notamment les traductions de Mohia.  Une deuxième conférence, intitulée «les usages sociaux de la traduction amazighe», a suivi, dont intervenants ont parlé de la traduction des pièces théâtrales françaises anglaises ou autres langues  vers tamazight car cela permet la transmission culturelle. Des conférenciers ont également abordé le sujet de la traduction inter dialectale, c’est-à-dire la traduction vers les dialectes, thachaouit, thachalhit, tamzabith… et son importance pour la compréhension des nuances de Tamazight, une langue riche en dialectes. Le sujet de la traduction du coran vers tamazight a été également abordé dans cette conférence, et les intervenants ont signalé que ce genre de traduction est très important afin de  permettre à des gens qui n’ont pas étudié de comprendre le coran.  Dans la deuxième journée de ce colloque, hier dimanche, une conférence sous le titre «expérience de traduction» a été organisée à l’auditorium, où les conférenciers ont exposé leurs expériences de traduction de tamazight vers la langue arabe et française et les difficultés  qu’ils rencontrent suite aux différences sociales et culturelles. La dernière conférence organisée dans ce colloque avait pour titre «penser la traduction», ou les conférenciers ont parlé des traductions des livres vers tamazight telle que les trois traductions faites du fils de pauvre de Mouloud Ferraoun. Quant à Mme. Yermache Ouardia, enseignante à l’ENS de Bouzaréah, elle a abordé lors de son intervention le sujet des noms algériens dans l’état civil de 1882, dans le but de les analyser et de vérifier s’ils étaient originaux ou traduits. Une analyse comparée de différentes traductions des poèmes de Si Mohand U Mhend faites vers le français, a été élaborée lors de cette rencontre dans le but d’analyser cette traduction entre fidélité et trahison.  Le colloque a été clôturé par un atelier animé par les professionnels de la traduction qui ont cité des traducteurs littéraires, des éditeurs, des chercheurs et des enseignants et cela afin de lancer quelques projets concrets de traduction vers tamazight.              

R. Arkam

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