Loualia Boussaâd raconte idurar

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Qui de nous n’a pas été bercé par la chanson ay adrar a3lay du groupe mythique Idurar ?

Personne ne peut oublier les chansons de ce groupe qui ont fait et qui font encore les beaux jours des fêtes kabyles depuis une trentaine d’années. Tout le monde sait l’enracinement profond des textes des chansons du groupe dans la littérature kabyle, avec leur vocabulaire fécond, celui de Féraoun et de  Si Muh Oumhend, mais on ne parle pas assez de leur musique En analysant ses mélodies, on ne tarde pas à faire le rapprochement avec le savoir-faire d’une génération qui a fait le bonheur de la chanson kabyle: Azem, Taleb Rabah, Atmani pour ne citer que ceux-là. Cependant, une touche distincte, personnelle, reconnaissable  apparaît dès les premières vibrations de ses cordes.

«  Comme son nom l’indique, c’est sur les hauteurs d’icheladhen, dans le village Felden, que notre groupe a vu le jour en 1977. Au début, le groupe se contentait juste d’animer les fêtes du village et quelques festivités culturelles locales.  En 1977, nous nous sommes présentés à l’émission Nouva Ihefadhen (Radio chaîne 2) où un accueil favorable nous a été accordé par Mouhand Rachid, Mjahed Mouhamed et Cherif Kheddam En 1978, nous avons enregistré à la Radio, notre première chanson Ayadrar a3lay avec l’orchestre de la radio, dirigé par le regretté Maâti Bachir. La chanson a vite fait le tour de la Kabylie et fut le tube de cette année-là » raconte Loulia Boussad qui nous reçu dans son domicile, dans le village Felden, à Icheladhen.  Et de poursuivre : « Nous nous sommes nourris de notre riche patrimoine kabyle, duquel nous puisons notre inspiration. Nous y avons ajouté une certaine recherche et notre cachet personnel, car un artiste est avant tout un créateur qui se doit de se distinguer. En 35 ans de carrière, nous avons chanté l’amour, la joie, les soucis d’une vie sociale souvent décriée par une jeunesse avide d’horizons plus radieux, mais tout cela sans déroger à notre tradition que nous essayons toujours d’entretenir.» estime Loulia Boussad citant les chansons Drawchagh” (je deviens fou), “wulfaghkem” (je t’ai adopté), “L’mahnainou” (Ma galère) “South oumakyas” (femmes aux bracelets), “Achayadh” (La soif), “Ahviv Abhtharagh” (L’ami que j’ai choisi), come exemples. Conernant les galas que le groupe a animé durant son parcours notre interlocuteur estime .  Que le groupe a sillonné toute la région et même tout le territoire national. « Nous avons toujours répondu favorablement aux invitations pour la célébration de tous les événements historiques et symboliques de notre pays. A l’étranger, nous avons fait le tour de la France, en passant par le Zénith et d’autres grandes salles parisiennes. Nous avons animé des galas au Canada sur invitation de Tassadit Ould Hamouda que je salue au passage, elle est présidente de l’association Azul de Kabylie, à Montréal ».

Bassaïd Khiari

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