Ben Mohammed à l’honneur

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Ben Mohammed, grand poète et parolier kabyle, était, le week-end dernier, l’hôte de Chemini, pour une soirée dédiée à la littérature d’expression amazighe. 

Sous l’égide du Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA), une soirée littéraire en hommage à ce grand poète a été samedi dernier, conjointement organisée avec la maison de jeunes, la daïra et l’APC de Chemini, en collaboration avec l’association culturelle ‘’AGRAW’’ Semaoune. Les organisateurs de l’événement ont concocté un programme riche et varié avec à la clé un récital poétique de l’invité d’honneur et un autre de la poétesse Lynda Kedache. L’hommage rendu à Ben, ainsi appelé par ses amis artistes, a été ponctué par des prises de paroles, ainsi que des chants et des sketchs admirablement interprétés par les membres de l’association AGRAW.  Cerise sur le gâteau, des invités de marque étaient présents à la soirée. Kamel Hammadi, Boudjemâa Agraw (enfant de la région), Abdelmadjid Bali et Sahli ont tenu à être là. Le récital poétique fut à la hauteur des espérances du grand public, assoiffé de belle poésie, pleine de sensualité déclamée par des poètes hors pair.  La salle de spectacles de la maison de jeunes était pleine à craquer. On est venu, de partout, assister à une soirée rarement organisée sur le territoire d’Ath Ouaghlis. Dans le dessein de promouvoir la culture de proximité les responsables du HCA, à leurs têtes le secrétaire général, M. El Hachemi Assad, travaillent donc d’arrache-pied afin de donner un nouvel élan et insuffler une nouvelle âme à l’Amazighité. La soirée de samedi dernier fait ainsi partie du nouveau programme tracé par le HCA pour faire immersion dans l’Algérie profonde en touchant le cœur des gens à travers des actions visant à promouvoir le patrimoine culturel aussi riche que varié et ayant trait à l’Amazigité.  Ben Mohammed est né le 10 mars 1944, dans la daïra des Ouacifs, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Ce ‘’monstre sacré’’ de la poésie kabyle a côtoyé de grands hommes de lettres, tels les regrettés Mouloud Mammeri et Kateb Yacine. Cet artiste du verbe, en plus de ciseler les mots et les phrases, a également traduit, avec brio, des poèmes et des textes de grands hommes de lettres européens et occidentaux. L’auteur de ‘’Vava ïnouva’’ et de ‘’Je vous ai pardonné’’, des textes merveilleusement chantés respectivement par Idir et Matoub Lounes, jouit d’une admiration et d’une révérence sans faille des amateurs de la versification, aux quatre coins du pays. « L’initiative prise par le HCA de rendre hommage à une icône de la poésie kabyle, dont nous jouissons encore de la présence parmi nous, est des plus louables. En effet, on a souvent tendance à rendre les hommages à titre posthume, malheureusement », nous explique un poète de la région d’Ath Ouaghlis. Et d’ajouter : « Nous ne devons pas nos hommes de lettres. Nous avons trop souvent a tendance à les marginaliser ». 

 Bachir Djaider

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