Rabah Ouferhat, Ali Idheflawen, Ali Halli et le cinéaste Amar Tribèche honorés

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L’association « Amgud » de la commune de Draâ El-Mizan, en collaboration avec l’APC, a organisé une cérémonie hommage aux artistes Ouferhat, Idheflawen, Ali Helli et le cinéaste Amar Tribèche, pour tout le travail qu’ils ont consenti durant des années afin que s’épanouisse la culture kabyle.

C’est en début d’après-midi, samedi dernier, dans la grande salle de réception et de réunion communale que les quatre artistes ont été accueillis par les membres de l’association « Amgud », des élus de l’APC et de nombreux admirateurs. « Ces artistes méritent tout notre respect et toute notre reconnaissance. Ils ont contribué à l’enrichissement de notre patrimoine culturel. C’est une belle occasion que nous offre l’association Amgud de rencontrer ces monstres sacrés de la chanson et du cinéma algériens. La chanson de Rabah Ouferhat « A Thala Iloughène » date de plus de trois décennies et continue à être un tube. « Yedjayid Jeddi Avarnous » de Helli Ali est un véritable hymne, et que dire de la chanson « Ayi meghven yenoumen » d’Ali Idheflawen. Ce sont là de sublimes titres qui resteront éternellement dans nos cœurs et nos mémoires », nous dira un citoyen qui aura également un mot pour dire toute son admiration pour l’œuvre cinématographique et télévisuelle de Amar Tribèche. Prenant la parole et après  avoir souhaité la bienvenue aux illustres invités et à toute l’assistance, M. Hassan Derradj, président de l’association, a retracé les itinéraires et les parcours des quatre artistes honorés : « Il est vrai que ce n’est pas en quelques minutes qu’on peut parler du parcours des grands artistes que sont nos invités. Leurs chemins respectifs furent longs et parsemés de sacrifices. Ils ont résisté à des esprits ignares. Sans plus tarder, je leur cède la parole pour qu’ils nous livrent leurs témoignages de ce qu’ils ont vécu et vu de l’histoire de notre culture et du combat des artistes dans notre pays ».Dans sa prise de parole, Rabah Ouferhat parlera longuement des années 70 et 80, mettant l’accent sur le rôle joué par la chaîne 2 de la radio nationale qui était l’unique petite fenêtre ouverte à la culture et à la langue kabyle. Il parlera notamment de l’émission consacrée à la découverte de jeunes talents, animée par les regrettés Chérif Kheddam, Mohamed Benhanafi et Mohamed Mouhoub, qui, malgré la censure, feront émerger de grands interprètes de la chanson kabyle : « C’est grâce à cette émission que de nombreux artistes ont émergé en dépit de toute la censure qui sévissait. Les auditeurs ont ainsi pu entendre nos chansons sur les ondes. Dda Chérif Kheddam, que Dieu l’accueille dans son vaste paradis, était particulièrement pour beaucoup dans cette réussite ». L’artiste Ali Halli parlera quant à lui de ses déboires avec la censure : « On m’a carrément interdit de chanter mes chansons, mais j’ai résisté et continué à produire et à chanter », dira l’artiste avec émotion. Ali Idheflawen parlera lui de la chanson moderne, disant que le combat n’était pas aisé à mener. Il en fut de même pour le cinéma, se livrera à son tour Rabah Tribèche. Tout au long des témoignages des artistes, l’assistance était suspendue à leurs lèvres. Le débat qui s’en suivit fut tellement passionné et riche que le modérateur était obligé d’intervenir à chaque fois pour limiter le temps imparti aux différents intervenants. On procéda à la fin de la cérémonie à la remise de cadeaux et de tableaux d’honneur aux quatre artistes pour qu’ensuite commence la séance des photos souvenirs qui s’étalera jusqu’en fin d’après-midi. « Messieurs, soyez compréhensifs. Il est déjà tard et nos amis doivent repartir chez eux. Je sais combien ils sont chers à vos cœurs, mais il faut qu’on les laisse repartir. Mais ce n’est qu’un au revoir, je vous le promets », conclura M.Derradj. 

Essaid Mouas

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