"C'est toujours avec plaisir que je reviens"

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Farid Ferragui sera en concert les vendredi 26 et samedi 27 décembre, à partir de 14h30 à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.

A cet effet, l’artiste a animé hier à la petite salle de l’établissement un point de presse durant lequel il s’est livré à cœur ouvert aux journalistes présents. S’agissant de ce double rendez-vous fixé aux fans, Farid Ferragui déclarera tout de go : «C’est devenu pour moi une tradition à laquelle je n’ai pas envie de faillir tellement à chaque fois ce ne fut que du bonheur. La première a été en 2008 et les rendez-vous qui se sont succédé ont toujours constitué de grands moments de retrouvailles et de joie avec le public qui vient à chaque fois nombreux. Donc, il n’y a aucune raison de sauter l’occasion cette fois encore. Bien au contraire, j’attends le moment avec un grand plaisir, même si j’avoue qu’il y a toujours une petite appréhension de savoir est-ce qu’on est toujours aimé? Est-ce que le public viendra encore en force? », explique Farid avec modestie et le franc-parler que les fans lui connaissent. Interrogé sur une éventuelle tentation à présenter cette fois peut-être un orchestre plus élargi, Farid rétorquera de suite par la négative. « Chacun comment il conçoit les choses, moi, je crois que les gens qui aiment ce que je fais se sont habitués à la voix et au luth. Changer aujourd’hui quoi que ce soit n’est pas dans ma tête. Je n’en disconviens pas que nous pourrions peut-être rajouter quelques instruments, mais à ce moment-là ce ne serait plus le même Farid Ferragui et moi-même je ne serais plus dans mon élément. Mon naturel à moi c’est ma voix, mon luth et la percussion. C’est bio si j’ose dire comme ça». Voilà des propos qui lèvent le voile sur ce que seront ses deux concerts de vendredi et samedi prochains et sur son nouvel album qu’il annonce « pour mars prochain, si tout se passe comme prévu». «C’est dans ma nature, ma saison préférée c’est le printemps, et j’aime bien la marquer. C’est ce qui fait d’ailleurs que je ne me produis pas durant l’été ou encore durant le Ramadhan. Je ne suis pas tenté. Mais j’ai toujours voulu reprendre avec la fin de l’année et enchaîner avec une tournée au printemps, même si on n’a pas toujours ce qu’on veut ». L’artiste chute avec ce sentiment de regret, lorsqu’il devait s’exprimer sur une probable tournée en Kabylie profonde : «Mon esprit est là-bas, mon âme est là-bas, l’air que j’aime respirer est là-bas, le public qui m’a fait est là-bas, mes origines sont là-bas, mais malheureusement, il n’y a pratiquement aucun moyen pour concrétiser un spectacle comme je l’aurais souhaité. Dans les villages, ou même des daïras, on ne dispose que de salles de fêtes. A Fort National ou à Tigzirt ou ailleurs encore, ce ne sont que des petites salles de 200 ou 300 personnes… Ce n’est pas que je suis gourmand, mais ce n’est pas du tout faisable un concert dans ces condition-là ». Son point de vue sur la situation de la chanson kabyle? Farid Ferragui pense qu’elle ne va pas aussi mal qu’on le prétend, à partir du moment où elle est consommée. «Je comprends l’amertume de certains mélomanes exigeants, mais il ne faut pas perdre de vue les attentes des générations actuelles et futures. A notre époque, on n’avait que les yeux pour voir et les fontaines comme espaces où on pouvait nourrir son amour. Aujourd’hui, il y a le satellite, l’Internet, forcément que le message et la chanson vont changer…», répond-il.

D. C.

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