Amirouche revient avec un nouvel album

Partager

Le chanteur kabyle, Amirouche, revient avec une production de qualité si l’on considère l’engouement qu’elle suscite. 

A travers son nouvel album, l’artiste réaffirme toujours son engagement pour la démocratie, les droits identitaires et son refus d’un Etat islamique. Les chansons de cet album traitent de l’Algérie profonde, des inégalités et le fossé qui ne cesse de se creuser entre les riches et les pauvres, la liberté d’expression et droits identitaires. Huit chansons au total traitant de thèmes divers sont livrées au grand public. A Yul-iw (Oh mon cœur), tel est le titre de l’album qui comprend aussi un hommage à la diva de la chanson Kabyle Nouara, mais aussi à la légende de la chanson algérienne Cherif Khedam. L’album est également dédié au défunt chanteur Mourad Hamichi (dit Lilli).  Les paroles ainsi que la musique de l’album sont l’œuvre du chanteur lui-même. « Leqrar » (mon devenir), une chanson filmée en vidéo clip, traite des fléaux sociaux et du marasme des jeunes, notamment en kabylie, qui se trouvent confronté à des situations de précarité sociale et donc voués à une multitude de fléaux sociaux, comme la drogue, la criminalité et la violence. Ce titre se veut aussi, un message de sensibilisation et de prise de conscience adressé notamment aux jeunes.  « Lwali » (le wali) est une chanson où Amirouche revient sur les évènements violents qui ont secoué l’année dernière sa région natale, Ath-Leqsar en l’occurrence. Ce dernier voit d’un œil critique la récente visite du wali de Bouira dans cette région et critique sévèrement le manque de projets de développements dans cette région de la wilaya. « Qim Yidi » (Reste avec moi) est un autre titre qui aborde l’amour et la séparation, dans tout ce qu’ils peuvent provoquer comme conséquences sur l’homme.  « Nemfaraq » (on s’est séparé) est une chanson de la diva Nouara reprise en version moderne. Une manière pour le chanteur engagé de rendre un vibrant hommage au duo Nouara et Cherif Khedam, deux piliers de la chanson kabyle.  Bien d’autres titres tout aussi originaux dans la façon d’aborder les sujets d’actualité à l’image de la chanson « El Dzayer Inu » (Mon Algérie) dans laquelle l’auteur retrace l’histoire de l’Algérie. Là l’enfant terrible d’Ath-Leqsar donne un aperçu sur les événements tragiques qui avaient endeuillé la Kabylie depuis 1962, et lance un appel solennel pour l’unité de l’ensemble des Algériens, mais surtout des Kabyles, autour des revendications identitaires et pour la promotion de la langue et de la culture amazighe. Par ailleurs, il a souvent honoré les mémoires de Matoub Lounès, Mohamed Boudiaf et d’Abane Ramdane, dans ses productions artistiques.  Un album à découvrir pour un plaisir de l’écoute.  Amirouche, de son vrai nom Hmali Ramdane, est issu de la commune d’Ath-Leqsar,  une petite localité de la Kabylie. Il fit ses études primaires à l’école du village puis au collège du même village et enfin au Lycée Abderrahmane Mira de Bouira. La période du lycée coïncide avec l’agitation politique et le bouillonnement culturel du Printemps berbère qui le voit en tant que lycéen prendre part aux premières manifestations de rue qui ont marqué ces années de lutte intense. C’est également à cette période qu’il fait ses premiers pas dans le monde de la chanson, en reprenant les tubes engagés de l’époque, sur la scène du lycée. Il est utile de rappeler les fameux textes d’Amirouche qui avaient défié l’intégrisme durant le début des années 90, comme El Hdjab (Le voile), Ahlilou, Afrirou (Le fanatique intégriste), El Zayer Thughal d’el Iran (Alger est devenue l’Iran). 

O.K.

Partager