Accueil Culture Hommage à Meksa Abdelkader et Ali Ideflawen

Timizart : un riche programme a été tracé pour la circonstance : Hommage à Meksa Abdelkader et Ali Ideflawen

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C’est dans une ambiance festive et bon-enfant, mais aussi pleine d’émotion, que s’est déroulé le vibrant hommage rendu par une foule d’admirateurs aux enfants prodiges de la région des Aït Djennad, Meksa Abdelkader, l’un des pionniers de la chanson moderne kabyle (aux côtés d’Idir, Djamel Alem, Noredine Chenoud et Ferhat Mheni) et Ali Ideflawen, chanteur engagé et renommé qui n’est plus à présenter.

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La cérémonie a débuté vers 10 heures par la visite du village de Mira où on procéda au dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt Meksa Abdelkader, rénovée pour la circonstance. L’émotion était à son comble quand le chanteur Ali Ideflwaen invita son compère Achrouf Idir, homme de théâtre connu à chaîne II, ainsi que Mohand Taouchichine en sa qualité de P/APC de la commune de Timizart, à un recueillement à la mémoire du chanteur disparu. S’ensuivit alors une série de témoignages de la part de ceux qui ont connu la talentueux chanteur qui ont axé leur intervention sur son engagement et son amour pour les traditions kabyles qu’il n’a jamais cessé de chanter tout au long de sa carrière. Remontèrent alors à la mémoire les ineffables mélodies que toutes une génération a fredonnées comme «Anzar», «tafunast igujilen», «Timecret», «Loudja», «Zelgoum» et tant d’autres aussi belles les unes que les autres. Plusieurs propositions émanèrent de l’assistance comme par exemple la baptisation du centre culturel, nouvellement construit au niveau de la placette du village de Mira, du nom de Meksa Abdelkder. «Cela ne sera que justice», nous dira un habitant du village. De retour au chef-lieu, les participants et les invités ont tous rejoint le CEM des frères Ziane où se déroulera la suite du programme de la journée. Ce fut alors au tour d’Achrouf Idir de prendre la parole pour apporter son témoignage sur les deux chanteurs à qui l’hommage est dédié dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale du patrimoine matériel et immatériel. L’effervescence monta d’un cran quand Ali Ideflawen fut invité à monter sur scène. Une vive émotion se laissa alors deviner sur le visage de l’artiste. Ali Ideflawen rendit à son tour un hommage appuyé à Meksa Abdelkader, mais aussi à tous les artistes nombreux de la région des Aït Djannad avant de combler le public ravi de sa voix puissante et chaude. Le temps de quelques airs immortels comme «Barouaguia», «Lawan yettazalen», que de souvenirs furent exhumés par la simple magie d’une guitare et d’une voix plus puissante que jamais. Fidèle à lui même, Ali Ideflawen réussi à replonger tout le monde dans ces années 80 où sous l’égide du MCB la revendication de la culture amazighe battait son plein, réveillant ainsi tant de nostalgies pour ces années où la chanson engagée kabyle avait atteint son apogée chez son public venu nombreux le saluer. En marge des festivités, Ali Ideflawen, très touché par l’hommage qui lui est rendu par les siens (Ali étant natif du village des Ath Guaret qui a enfanté le barde légendaire des Ait Djennad Youcef Ou Kaci), évoqua pour nous la mémoire de feu Saïd Iamrach avec qui il a partagé la lutte des années durant pour la revendication de la culture berbère. Il évoqua aussi pour nous cette anecdote qui remonte aux années 1990 où, à l’occasion de l’ouverture du centre culturel de la commune, l’association culturelle Youcef Ou kaci l’avait invité quand eut lieu une coupure d’électricité. Ali chanta alors sans sono à la lumière des bougies. Il nous dira : «Ce fut un moment magique de grande communion qui restera gravé dans ma mémoire». La cérémonie se poursuivra ensuite avec le défilé des jeunes Miss et par la remise des prix aux participants aux différentes expositions. Des prix symboliques furent aussi remises en guise de reconnaissance aux familles de Meksa AbdelKader et Ali Ideflwen.

A.S Amazigh

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