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Béjaïa “Nuits Andalousiennes” organisées par l'association Naghma : Exceptionnel !

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Cette année encore, l’association « Naghma » a organisé « Les Nuits Andalousiennes » à Béjaïa. Un hommage appuyé est rendu au Cheikh Mohamed Raïs. Le Festival de la musique andalouse, appelons-le comme ça, se déroule depuis la nuit du 29 juin et se terminera le 6 juillet.

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Six soirées artistiques exceptionnelles -et le mot n’est pas exagéré- qui se déroulent sur les hauteurs de la ville, à Bordj Moussa plus exactement. Ainsi, cette musique andalouse venue d’Espagne se retrouve à l’honneur au Palais de La Perle, cet immense fort construit justement par les Espagnols, par Pedro Navaro, au 16ème siècle, et qui est resté debout malgré les dégradations que le temps lui fait subir. Il est en phase de restauration depuis plusieurs mois et il abrite, en même temps, le Musée Archéologique de Béjaïa. L’association «Naghma» est de création récente, puisqu’elle ne date que de 2001. Mais elle a à son actif plusieurs réalisations, dont la constitution de trois orchestres de musique, avant d’en lancer d’autres, telle la fanfare communale que son président, Mouloud Isadouden, compte réactiver, rénover et développer pour refaire, encore une fois, la joie de la population qui a toujours apprécié «la clique» de la ville. La première édition des Nuits Andalousiennes s’est déroulée l’année dernière et avait mis à l’honneur les orchestres andalous locaux, tels «Naceria» et «Ahbab Sadek Lebdjaoui». Cette année et pour ce deuxième festival, les organisateurs ont fait appel à une multitude d’autres orchestres venus des quatre coins du pays. Ainsi, dès la première soirée, l’Ensemble Régional d’Alger s’est produit avec Bahidja Rahal et Adel Mouloud. La deuxième soirée a vu Diar El Andalous de Blida présenter sa prestation, suivi de l’Ensemble National Féminin. D’autres orchestres ou troupes sont également prévus pour les prochaines soirées, tels «El Fen Wanachat» de Mostaganem, Imane Sahir d’Alger, Fateh Rouana de Skikda, l’association «Mezghena» d’Alger, El Amraouia de Tizi-Ouzou, etc. L’association «Naghma» a fait fort. Dès l’entrée de Bordj Moussa, le décor frappe par sa beauté. Des rubans de couleurs enrobant des lumières discrètes, créent une ambiance tamisée, agrémentée par un service d’ordre des plus beaux et des plus élégants, où de jeunes hommes, accompagnant de jeunes femmes de l’association, habillés en costumes traditionnels, jalonnent l’allée conduisant jusqu’à l’orchestre, accueillant les visiteurs et leur souhaitant la bienvenue. L’essentiel des visiteurs est constitué par des familles, venues apprécier en toute tranquillité une soirée musicale de haute teneur artistique. La scène elle-même a été installée par un professionnel qui a su présenter un espace d’accueil pour les orchestres qui se produisent ainsi dans toute leur splendeur. Dès le démarrage de la soirée, les voix sublimes et sibyllines emplissent l’atmosphère et transforment l’ambiance du Bordj en espace culturel de très haut niveau. Les orchestres se sont produits à tours de rôles, avec un intermède constitué d’un court reportage sur le Cheikh Mohamed Raïs. Selon le prospectus distribué sur place, Mohamed Raïs est issu d’une famille modeste béjaouie du vieux quartier El Houma Oucherchour. Dès sa jeunesse, dans les années cinquante, Mohamed Raïs s’intéresse à la musique et au chant, interprétant pour la première fois «Omri ma nensak ya yemma» de Samy El Maghribi. Il a ensuite été pris en charge par Sadek Lebdjaoui, qui a assuré l’essentiel de sa formation musicale et artistique. Sa carrière a ensuite pris de la valeur quand il a eu à chanter avec des chanteurs divers et variés, dont Youcef Abdjaoui, Mustapha Slatna, Morice Mimoune, Salim Hellali et Line Monty. Il a aussi participé à de nombreux festivals de musique andalouse à Tlemcen, Alger, Constantine, Blida, Annaba et Mostaganem, et s’est produit aussi à Paris, Marseille, Strasbourg,…Actuellement, il est professeur de musique et chef d’orchestre à l’association «Naghma» de Béjaïa. Son répertoire est très riche, puisqu’ila exercé dans différents styles musicaux, tels le classique, le hawzi, le chaabi, la musique kabyle, etc.

L’organisation de ces soirées andalousiennes a de quoi rendre fiers les béjaouis, tant ces enfants ont montré leur maîtrise de l’art, leur sérieux et leur compétence. Interrogés, plusieurs musiciens venus de différentes villes d’Algérie pour ces soirées musicales nous ont exprimé leur satisfaction et leur plaisir de se retrouver dans cette ville, et apprécient aussi bien l’accueil des organisateurs que celui du public. Reste quand même à signaler quelques insuffisances.

N. Si Yani

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