Intérêt relatif des initiés et indifférence des plus jeunes

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Une programmation intéressante pour les professionnels et les passionnés de littérature ainsi qu’une série d’ateliers artistiques réservés aux enfants et aux adolescents ont marqué la 8ème édition du Festival international de la littérature et du livre de jeunesse (Feliv, 23-29 juillet), qui peine encore à créer une dynamique littéraire autour du jeune public. Une semaine durant, une cinquantaine d’écrivains et d’universitaires des 20 pays participants ont débattu des axes de l’exil et du retour dans la littérature, abordant plusieurs problématiques de la littérature arabe devant un parterre clairsemé et composé surtout d’initiés. « Les non-dits dans la littérature arabe », « les prix littéraires arabes », la littérature de l’exil ou celle des îles ou encore le retour au pays après un drame, étaient les principaux thèmes discutés.

Comme chaque année, le Feliv installe des espaces d’expositions occupés par une trentaine d’éditeurs, dont seuls quelques uns sont spécialisés dans le livre de jeunesse (bandes dessinées et contes uniquement), et qui n’ont pas connu la grande affluence en l’absence de publications nouvelles. Sur l’esplanade de l’Office Ryad El Feth (Oref), qui accueille l’événement, on trouve également des ateliers d’initiation au dessin ou à la confection de marionnettes d’ombres, outre un espace de contes et un atelier manga.

Accompagnés de leurs enfants, des visiteurs étaient plutôt déçus par l’offre de livres et ont dû concentrer leur intérêt sur les différents ateliers et les spectacles pour enfants en plus de la multitude de loisirs qu’offre l’ensemble de l’Oref. « Dans ce grand village, la place de l’enfance reste confinée dans les ateliers », résume l’un d’eux. Nous avons retrouvé les mêmes éditeurs et les mêmes publications que lors du Salon international du livre d’Alger, même si la librairie internationale reste intéressante », renchérit un autre. Le Féliv 2015 c’est aussi de mini-ateliers et des espaces de spectacles dans quelques stations de métro de la capitale, une façon de porter l’événement dans la rue et d’accroître l’intérêt pour cette manifestation culturelle annuelle.

« L’absence de jeunes écrivains » algériens ou étrangers, très peu représentés dans cet événement, qui leur est pourtant « dédié », a également été relevée par les observateurs même si quelques jeunes plumes ont été conviées aux différentes conférences. Les jeunes talents littéraires algériens ont marqué leur présence par un recueil de nouvelles, intitulé « Jeunes écritures », rassemblant des écrivains en herbe comme Zoubida Yasmine Tabti, Sabah Medrak, Walid Bouchakour, Miloud Yabrir ou encore Abdelwahab Aïssaoui.

Succès du café littéraire et des concerts

Nouveauté de cette 8ème édition, des ateliers de dessin et des espaces de conte étaient bien en évidence dans les stations de métro ainsi que dans les localités de Rouiba, El Harrach et Cherchell (Tipaza). Ces nouveaux espaces ont permis aux visiteurs potentiels de s’informer sur le programme avant de se rendre à l’esplanade de l’Oref. Autre nouveauté « Le café littéraire », un nouvel espace permettant des rencontres conviviales entre la trentaine d’auteurs algériens et étrangers et les lecteurs, à raison de six séances par jour.

C’était le cas de Amel Chaouati, Amina Bekkat, Waciny Laredj, ou encore Abdelwahab Aïssaoui. Cet espace a permis surtout aux amoureux du livre de découvrir des écrivains étrangers, comme le Tunisien Brahim Darghouti, l’Irakien Salah Al Hamdani et le Libanais Fadi Tofeili dont la majorité des œuvres étaient en vente sur place. Comme chaque année, des concerts de musique se sont tenus en soirée à la salle Ibn Zaydoun attirant un public nombreux, venu découvrir le jeune Anis Benhallak ou le duo châabi flamenco entre P’tit Moh et Juan Carmona.

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