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Au cahier culturel : À El Khroub, le mausolée de Massinissa reste dans un état de dégradation incroyable

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Par Abdennour Abdesselam

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Une offensive médiatique avait été menée il y a quelques années autour de l’état de dégradation du mausolée de Massinissa. C’est alors que le ministère de la Culture d’alors sévèrement interpelé s’est empressé de simuler quelques simulacres travaux qui sont plutôt d’ordre urbanistique au lieu et place de l’ouverture d’un chantier d’ordre anthropologique avec toutes ses recommandations techniques. En effet, seule une clôture du site a été réalisée avec la mise en place d’un service de gardiennage. Cette clôture comme seule réalisation nous laisse à penser qu’elle symboliserait plutôt une forme d’emprisonnement de celui qui a unifié la Numidie et qui a combattu Rome.

S’il est vrai qu’un tel chantier de restauration du mausolée dépasse de très loin les moyens financiers et techniques de l’APC d’El Khroub, l’institution ministérielle étatique, elle, reste entièrement et seule responsable de ce saccage ininterrompu. Tous les services entourant le mausolée ont été détruits et les énormes pierres les ayant jadis érigées sont éparpillées à même le sol qu’une sauvage végétation fait disparaître à mesure que le temps passe. Entre temps, tout porte à croire également que l’abandon est vraisemblablement volontaire, et ce, au mépris du repos du grand Agellid Massinissa. Pourtant, le ministère de la Culture dispose d’une institution technique de renom international appelée le Centre National des Etudes Historiques situé sur l’avenue Roosevelt à Alger. Ce centre a justement et aussi la mission de proposer des plans de restauration basées sur des méthodes strictement scientifiques.

Nous nous posons la question de savoir s’il y a alors une réelle volonté de prendre en charge la restauration du mausolée de Massinissa tout comme celui d’Imedrasen et bien d’autres encore situés à travers le territoire national. Autrement, c’est tout un grand pan de notre histoire qui est en péril au vu et au su de tous. De plus, à quelques encablures du mausolée s’est élevée une nouvelle ville qui porte le nom de Massinissa, mais aucune signalisation ne l’annonce ni à l’entrée ni à la sortie de la ville ; hic ! Le nom de Massinissa semble encore déranger les esprits des nostalgiques qui font démarrer l’histoire du pays malhonnêtement qu’à partir de l’invasion coloniale arabe vers le début du 7ème siècle. Pour eux, tout ce qui est antérieur à l’intrusion arabe est apostat… et Juba 2 qui a inventé l’architrave (aujourd’hui appelée communément la Poutre) ne devrait pas cesser de se retourner dans sa tombe.

Abdennour Abdesselam

([email protected])

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