Le théâtre régional de Skikda a présenté avant-hier, sa dernière production intitulée «Liqaâ fi Cirta» (rencontre à Cirta) sur les planches du théâtre Kateb Yacine de Tizi-Ouzou. Mise en scène par Azzedine Abbar sur un texte de Chahla Harkat, l’empereur de la Numide unifiée Massinissa fut au centre de ce travail artistique qui décrit le génie de ce grand guerrier, qui pour asseoir son autorité sur le royaume de la grande Numidie qui englobe actuellement toute la région du Maghreb, a noué et dénoué des alliances qui lui vaudront de perdre son grand amour. Le rideau se lève sur l’une des villes de Numidie, l’antique Cirta, apparaît alors l’un des personnage centrale de cette tragédie, Sophonisbe, une princesse carthaginoise qui s’est retrouvée prise entre deux feux, sa patrie et son amour pour Massinissa le roi Numide. Celui-ci, après la mort de son père le roi Gaia, devient l’allié du général romain Scipion et tout deux triomphèrent sur Carthage et son allié l’autre roi numide Syphax. La princesse, bien malgré elle, se retrouve au centre des intrigues de palais, contrainte à choisir entre sa passion et la raison d’Etat, à telle enseigne que son père Hasdrubal la poussera à s’unira à Syphax pour sceller une alliance contre Rome et Massinissa. Ne supportant pas cette situation, Sophonisbe se donnera la mort au dernier acte en ingurgitant le poison qui lui a été envoyé par Massinissa qui lui demanda de se suicider par amour pour lui. Elle s’exécutera et se tuera pour ne pas avoir à consommer son mariage avec Syphax et sauver ainsi l’honneur de son bien-aimé. A travers ce travail artistique, l’auteur semble vouloir lancer une réflexion autour des intrigues, des ambitions et des appétits voraces des hommes de pouvoir qui conduisent indéniablement aux conflits et aux ruptures avec les êtres chers. L’une des trois comédiennes du casting de cette pièce en l’occurrence, Mme Chahrazad Khlifa, qui incarna merveilleusement le rôle d’une espionne romaine qui, usant de ses charmes, parviendra à nouer une alliance entre Massinissa et Rome, tout en faisant croire à Syphax qu’il est le plus grand de tous. Pour elle, le choix d’incarner au théâtre ce grand personnage historique n’est pas anodin : «C’est parce que c’est un sujet d’actualité et ce genre de conflits est intemporel. Ce sont les mêmes jeux politiques, mais ce sont les joueurs qui changent… c’est la politique !», soutiendra-t-elle.
Taous.C