La bataille d’Umlil à l’écran

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Le comédien Tchamaru, de son vrai nom Cherief Md Ouidir, qui a joué dans de nombreux films sous le pseudo précité, notamment dans «Lawhama», «Tayri Karihène», «Guer zik tura», pour ne citer que ceux-là, a, aujourd’hui, acquis une certaine notoriété auprès des téléspectateurs et il s’investit dans le domaine de la réalisation de films-documentaires.

Ainsi, ce fils d’Ikhdachène, dans la commune d’Iferhounène, à 65 kms au Sud-Est du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, vient d’achever son premier film-documentaire d’une durée de 52 minutes, sur la bataille d’Umlil qui a lieu en 1957 au village Igrawen, dans la commune d’Illoula Oumalou, où il fait parler les différents acteurs qui ont survécu à cette bataille, notamment les moudjahidine Cherief Cherif, Mahloub Mohand Oussalem, Madi Said et Belkessam Achour, tous originaires des villages Bouaidel et Ikhdachène. En effet, dans ce film, Mahoub Mohand Oussalem raconte : «Des militaires français sont venus des camps de Mezguène, d’Iferhounène et d’Agouni Ouadellah, actuelle commune d’Imsouhal, pour encercler trois moudjahidine, les armes en bandoulières sur les épaules, qui montaient de la rivière pour rejoindre le village de Maraghna. Il s’agit de Cherief El-Arbi né le 19 mars 1919 et de Cherief Amokrane né le 29 septembre 1926, qui sont tombés au champ d’honneur dans cette bataille d’Umlil en 1957 les armes à la main, et ce suite à une résistance farouche les ayant opposé aux soldats ennemi venus par centaines ratisser la région et qui étaient appuyés par des hélicoptères qui larguaient des bombes et d’autres qui se posaient pour évacuer leurs morts et leurs blessés». Selon Si Youcef Cherief, un rescapé qui a participé à cette bataille, «les deux moudjahidine qui sont ses compagnons ont lutté jusqu’à épuisement de leurs munitions. Ils étaient abattus pendant leur descente vers la rivière dans l’espoir de trouver un abri afin d’échapper aux balles assassines qui fusaient de tous les côtés et même du ciel, mais hélas, ils n’ont pas pu échapper à leur destin». Si Chérif raconte que la bataille s’est soldée par 17 morts du côté français. Le lendemain, pour venger leurs morts, les soldats français ont encerclé les deux villages natifs de ces trois combattants, ils y ont torturé les épouses de ces chouhada comme ils ont vidé les contenus des couffins et tout autre objet contenant la nourriture. Ils ont abattu tous les animaux des villageois et ont tabassé tous les hommes ou femmes qu’ils trouvèrent sur leur passage. Quant à Si Youcef, le rescapé il fut abattu pendant l’opération jumelle au lieu dit Takaoudjet, sis au village Bouaidel, à l’âge de 40 ans. Nous pensons que ce genre d’initiatives doivent être encourager afin de collecter toutes les informations concernant la guerre de libération nationale, avant la disparition de cette poignée de moudjahidine qui restent, et ce afin de rapporter aux générations futures la véritable histoire de 1954-62 telle qu’elle a été faite par ceux qui l’ont vécue.

A. M.

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