Des activités pour célébrer la Journée de l’enfant

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La Maison de la culture de Bouira a abrité avant-hier, par anticipation, des activités liées à la journée de l’enfant. Une cinquantaine d’entre eux, tous issus de la crèche de l’Innocence, ont, sous la direction de Mme Messaoudi, chanté dansé et joué pour exprimer leur joie et leur insouciance comme leur condition leur en donne pleinement le droit. En costume et cravate pour les garçons, en robe kabyle ou en jupe et chemiser pour les filles, ils avaient épaté la salle par leur intelligence précoce et leur talent en herbe. Mais qu’ils aient chanté dansé ou joué ils ont délivré un message aux adultes dont ils attendent affection, éducation et respect, mais saisissant, dans une forme d’intuition étonnante pour leur âge (ils ont entre quatre ans et quatre ans et demi) les rapports de force sur lequel le monde est bâti. Souhaitant et rêvant d’un modèle social plus juste, plus humain, ils avaient prôné la solidarité entre tous les hommes. En clair, ils rêvent d’un monde plus fraternel et plus équitable et sans discrimination. C’est ce qui ressortait des paroles de cette petite chanson dont le refrain martelé avec force a fortement ému : Qu’il soit un démon/ Qu’il soit noir ou blanc/ Il a le cœur pur/ il est toute innocence/ Malheur à celui qui blesse un enfant. Ou encore ce poème intitulé «Lorsque j’étais enfant». Pour la solidarité c’était plutôt une satire sociale dirigée contre le matérialisme et contre la paresse. Les chers petits n’ont rien trouvé de bon que cette petite pièce pour enfants pour faire la leçon à un monde que se disputent âprement la haine, le racisme, l’égoïsme ou l’indifférence…Un monde sans pitié pour la femme et l’enfant, ces victimes toutes désignées qui n’ont que leurs faibles bras pour se protéger de la violence de certains adultes. Aussi, le jeu tournait à la manifestation mimée sur scène : Munis de pancartes portant plusieurs slogans, ils ont défilé devant la salle pour rappeler quels sont leurs droits souvent récusés et bafoués. Le plus indispensable d’entre eux est «le droit d’être aimé et d’être respecté». Venait ensuite «Le droit de rêver, de rire et de jouer. Celui encore d’avoir une identité d’être protégé et de s’exprimer…». La scénette jouée par les enfants a pour titre «La petite poule rouge». Cette mère travailleuse trouve un jour un grain de blé et aussitôt a l’idée de le faire fructifier. Elle demande aux autres poules de lui prêter main forte. Mais qu’elle laboure, sème, récolte et transforme les grains en faine puis en pain, aucune ne veut bouger le petit doigt pour lui venir en aide. Aussi, ayant bien folâtrer comme la cigale pendant l’été lorsque ces dernières veulent passer à table au moment où le pain chaud et doré sort du four, la petite poule s’opposa entre ces paresseuses et la table, les congédie poliment, mais fermement. Elle n’est pas plus partageuse que la fourmi de la fable. Finalité : le travail est l’une des plus belles vertus et cette petite pièce l’exalte au plus haut point dans un monde de paresse et de vice. «Nous avons choisi un cocktail de chansons et de poèmes dans les trois langues : arabe, tamazight et français», a fait remarquer la directrice de l’établissement». Quant au fait d’avoir choisi le 23 mai pour fêter un événement qui se célèbre le premier juin, elle a évoqué les contraintes liées à la disponibilité de la salle. Impossible, selon elle, de disposer de cet espace les jours à venir. Que pensent Sifallah, Anaïs, Mahdi, Siouam, Yanis et tant d’autres de cette journée à laquelle, par leur présence adorable, ils ont donné un sens ? Qu’elle était belle, parce qu’eux-mêmes étaient beaux et qu’ils ont été à la hauteur de leurs rôles, qu’ils aient joués, chanté ou dansé ? Les adultes, eux, avaient fortement aimé et applaudi.

Aziz Bey

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