C’est la troisième œuvre de l’écrivain Slimane Bahloul, après La commune aux 1000 martyrs et De Cirta à Alger, toutes éditées à compte d’auteur.
Bouclage à l’aube comprend trois nouvelles : Bouclage à l’aube, Le chemin de la colline et Rencontre sans rendez-vous. Et même si l’histoire de Le chemin de la colline est très émouvante, nous y suivons Aami Aïssa qui traverse collines et montagnes avec le corps de sa défunte femme sur le dos d’une mule pour aller l’enterrer dans le cimetière lointain, nous retiendrons plus celle de Bouclage à l’aube. Celle-ci relate l’héroïsme de Si Ahmed qui, malgré les tortures inhumaines qu’il a subies, refuse de dénoncer ses frères au maquis. Si Ahmed, ancien sous-officier de l’armée française pendant la deuxième guerre mondiale, est un fellah qui nourrit sa famille en cultivant ses terres. Il aide comme il peut les moudjahidine en les nourrissant et en les hébergeant lorsqu’ils sont de passage dans la région. Un jour, il est dénoncé à l’armée coloniale par un indicateur, son voisin. Si Ahmed est alors conduit à la caserne et y est torturé. Mais il résiste aux coups, à l’eau savonneuse et à l’électricité. Il a même été suspendu par les pieds pendant 24 heures, sans pour autant vendre ses frères moudjahidine et moussebline. Voyant qu’il ne pouvait rien tirer de lui et eu égard à son grade pendant la guerre 39/45, l’officier de l’armée coloniale finit par le libérer en rendant hommage à son courge et son sens du patriotisme. L’autre nouvelle du livre est l’histoire d’une veuve qui a deux enfants : Mohamed 10 ans et Malika deux ans. Elle se remarie malgré elle en confiant ses deux enfants à sa mère. Avec le temps et l’éloignement et l’égoïsme de son mari, elle finit par perdre contact avec sa mère et ses enfants. Quand son mari la répudie pour épouser sa secrétaire, elle revient au village où elle trouve sa mère décédée, ses enfants confiés à des cousins et sa maison louée. Les récits sont si captivants que les 123 pages du livre se lisent d’une traite. C’est un vrai régal pour le lecteur qui sait toutefois faire abstraction des nombreuses imperfections de syntaxe qui rendent parfois difficile la compréhension de certaines phrases. Slimane Bahloul est né en 1942, à Tazmalt, dans la wilaya de Béjaïa. Il a exercé plusieurs métiers dans la technique, le commerce et l’administration avant de prendre sa retraite en 2007. Depuis, il consacre le plus clair de son temps à l’écriture.
B. Mouhoub