«J’aime toucher à tout»

Partager

L’animateur vedette de Berbère TV, Kamel Tarwiht, dans cet entretien, revient sur l’offre d’une ambulance pour la commune de Bouzeguène par la fondation Zinedine Zidane. Il nous parle également de la nouvelle grille des programmes de BRTV et évoque d’autres points liés à la chaîne et à sa carrière.

La Dépêche de Kabylie : La cérémonie de réception de l’ambulance offerte par la fondation Zinedine Zidane a eu lieu avant-hier à Bouzeguène. Sachant que c’est vous qui avez sollicité le père de Zidane pour cette offre, pourriez-vous nous raconter l’histoire?

Kamel Tarwiht: J’ai une relation particulière avec Dda Smail, qui est, cela dit en passant, un grand monsieur. Il suit mes émissions et on s’appelle régulièrement. Je savais que la fondation qu’il préside avait offert beaucoup d’ambulances à travers tout le territoire algérien. Et je connais la situation difficile que vit le secteur de la santé à Bouzeguène, qui est pour information une grande région avec 23 villages sans hôpital. Les malades galèrent dans leurs déplacements, notamment ceux qui souffrent de maladies chroniques. Donc, à partir de là lors d’un entretien avec Dda Smail, je l’ai sollicité. Il m’a répondu favorablement. J’ai pris contact avec le maire de Bouzeguène pour tout organiser. La seule condition était que l’ambulance profite à tous les villages de Bouzeguène. Le maire a désigné un chauffeur pour l’ambulance, ça sera son unique tâche.

Pourriez-vous nous retracer votre parcours, de vos études en droit jusqu’à la télévision ?

J’ai fait mes études en droit à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, je suis avocat. Puis j’ai fait sciences politiques en France. En parallèle, je me suis toujours intéressé à l’activité culturelle et artistique, notamment, la poésie, le théâtre, le cinéma, puis l’animation à la radio et à la télévision.

Où en êtes-vous actuellement avec l’activité artistique ?

J’écris des chansons pour des chanteurs, j’ai aussi écrit des sketchs, et actuellement je suis sur le scénario d’un nouveau film.

En parlant de film, le grand public n’a pas eu la chance de voir le premier…

Oui effectivement, mais on prévoit de le sortir sur DVD bientôt, en Algérie et en France.

Qu’en est-il du deuxième ? Un avant-goût ?

Pour ce deuxième film, j’ai écrit le scénario et je ferai aussi la coréalisation. Mais je ne sais pas si j’y serai comme acteur. L’histoire du film est celle d’un jeune qui veut chanter mais qui ne réussit pas. Un jour, il trouve un cahier de poèmes, qu’il utilise dans ses chansons. La réussite et le succès lui tendent enfin les bras. C’est ainsi qu’il devient célèbre. Et c’est à ce moment-là qu’une jeune étudiante veut faire de lui l’objet de sa thèse de fin d’études. Une histoire d’amour nait. Mais le destin veut que l’étudiante soit la fille du propriétaire du cahier de poèmes qu’il a trouvé et là les choses se compliquent…

La belle aventure de Kamel Tarwiht et BRTV a commencé comment ?

C’était en 2002, l’année où je suis parti en France. Avant, j’étais à la chaîne 2. Les frères Saadi sont des grands militants que j’ai accompagnés dans leur parcours, donc j’ai travaillé avec eux. Et ça continue.

Vous animez plusieurs émissions sur Berbère TV, c’est dû à vos compétences transversales ou plutôt à un manque d’animateurs ?

A la télévision, la spécialisation n’existe pas réellement. Moi je touche à tout. Mais ça ne veut pas dire que je suis le seul. C’est seulement l’angle d’attaque qui fait la différence. On a une petite équipe à Berbère TV mais nous sommes tous polyvalents. Après, pour le public, chacun ses préférences. Moi je fais juste de mon mieux. On est juste là pour faire parler les autres. Néanmoins, les bonnes questions entraînent les bonnes réponses.

En parlant de BRTV, vous qui l’avez accompagnée pratiquement dès le départ et 16 ans après, comment jugez-vous son rendement ? A-t-elle atteint son objectif ?

Ce qu’a fait Berbère-Télévision en 16 ans est énorme. La force de la chaîne est dans sa fragilité. Elle a commencé en émettant seulement durant 4 heures, puis 24h/24. Elle était une seule chaîne, là c’est un groupe de 3 chaines de télé et 2 chaînes de radio. BRTV a organisé un grand nombre de festivals : de musique, de théâtre, de poésie et de cinéma. Elle organise des événements culturels. Elle a sa place en Algérie, au Canada et en France. Elle a réussi l’union des Amazighs, on est très bien regardés au Maroc, en Libye et en Tunisie…

En parlant de diffusion. Berbère-Télévision n’est pas accessible sur tous les satellites, c’est dû à quoi ?

En effet, on aurait aimé la voir sur tous les satellites, mais c’est une question d’argent. On vit grâce aux abonnés, ce sont eux l’âme de la chaîne, et grâce à monsieur Saadi, le patron de la chaîne. Donc, on fait comme on peut.

Vous avez combien d’abonnés ?

On est à des millions d’abonnés de cœur.

Non plus sérieusement ?

Franchement je n’ai pas les chiffres exacts, mais disons que nos abonnés se comptent en milliers.

BRTV a-elle prévu une grille de programmes spéciale pour la rentrée ?

Nous avons les émissions habituelles, mais il y aura aussi de nouveaux feuilletons au programme. Nous encourageons la production ici en Algérie pour permettre une meilleure visibilité. Sur le plan activité nous aurons la 3ème édition du Festival international de la musique berbère que nous organisons chaque année au parc floral de Vincennes, en plein air, les 1er, 2 et 3 Octobre. Le reste, ce sont des surprises à découvrir…

Un dernier mot ?

Je remercie La Dépêche de Kabylie pour l’accueil. Je tiens juste à préciser une chose : on ne peut aimer l’Algérie si on n’aime pas la Kabylie et on ne peut pas aimer la Kabylie si on n’aime pas nos villages. Ils nous ont tellement donné c’est par là le commencement. C’est la base. Une autre chose, le kabyle est au dessus de la politique, c’est un moyen d’union et non de désunion. La politique doit être un combat d’idées. Donc, battons-nous pour notre culture et nos idées.

Entretien réalisé par Kamela Haddoum.

Partager