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Point d’ordre : Suite en ré mineur

1809
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S. Ait Hamouda

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Nous flamboyons, nous avons allumé tous les lampions, enguirlandés notre proximité et nous nous sommes mis sous notre trente et un, placés tout le monde, chacun à la place qui lui échue, pour que la fête soit totale. Cependant, il ne manquait qu’une chose, et elle était essentielle, le chef d’orchestre. Qui va donner le «la», qui va donner le tempo, le mode, aller de crescendo en décrescendo et ordonner le pianissimo sans que personne ne doute de la voix suave de notre belle cantatrice, pas chauve pour un sou, les trémolos de sa maîtrise du clair chant, de son art consommé de la mélodie et de la berceuse. Il faut néanmoins le chef qui est absent pour combien de temps, nul ne le sait. Armons-nous de patience, il finira par apparaitre et mener de mains de maître la formation qu’il dirigera en dépit du tout. Malgré la pluie, le vent, et la neige, il se tiendra-là en face de son orchestre, magistral, élégant dans sa tenue, la baguette orientant les cuivres, les instruments à cordes et à vent, les percussions pour qu’au final, nous nous régalerons de l’orchestration et de la voix de la belle cantatrice. De sa suite en ré majeur à la ballade des gens de la nuit, elle passe d’un mode à l’autre sans difficultés, avec une facilité déconcertante. Elle passe ainsi, des compositeurs tels que Jean-Philippe Rameau, Johann Sebastian Bach ou Joseph Haydn aux compositeurs de musique arabo- berbèro-andalouse sans une ride d’hésitation, sans un soupçon de trac. Mais il manque le chef d’orchestre et sans lui, impossible de voir chanter notre cantatrice. On ne l’écoutera pas interpréter ses noubas faites de mouals, ramel maya et autre hsine. Mais qu’à cela ne tienne, il n’est pas aussi indispensable qu’on le croit, quoiqu’il soit essentiel, le chef d’orchestre. On pourra s’en passer et laisser notre cantatrice suivre, au gré de l’orchestre et de son inspiration, ses belles mélodies, ses beaux trémolos, et ses sublimes achwiqs. Ne dit-on pas l’air ne fait pas la chanson, mais il l’annonce, comme l’hirondelle ne fait pas le printemps mais elle le devine, elle le pressent. Mais tout cela n’est que pure affabulation d’un écervelé il n’y a ni orchestre, ni cantatrice, ni chef d’orchestre, il n’y à que des pirates pour des joutes musicales ineffables. Le tout est de reprendre ce qui a déjà était fait par d’autres. Heureusement que l’ONDA est là pour veiller la chanson algérienne.

S. A. H

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