Cheikh El Mahdi, 7 années déjà !

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Cela fait sept années depuis que l’artiste kabyle Cheikh El Mahdi, de son vrai nom Mahdi Allam, nous a quittés un certain 30 décembre 2009, à l’âge de 63 ans. C’était un chanteur pétri de talents qui avait côtoyé, à partir des années 1960, les grands noms du chaâbi, à l’exemple d’El Anka, Boudjemaâ El Ankis, Guerrouabi, Dahmane El Harrachi, Amar Ezzahi et bien d’autres. Cheikh El Mahdi accompagnait avec son banjo et sa mandole les grands maîtres du chaâbi qui se produisaient, à l’époque, dans les cafés populaires dans les quaâdat ! Né le 21 novembre 1946 à Takrietz, dans l’actuelle commune de Souk Oufella, Cheikh El Mahdi décida de partir vers la capitale, Alger, poussé par les conditions de vie peu reluisantes à l’époque. Et c’est là qu’il apprit à jouer et à maîtriser plusieurs instruments de musique dont la mandole, la guitare et le banjo, en s’intéressant de très près à la chanson chaâbie, en particulier, et en devenant l’un des disciples du cardinal El Anka. En virtuose, il ne tardera pas dans la suite de son parcours artistique naissant à intégrer l’émission radiophonique « Les chanteurs de demain » qui était animée par le monstre sacré de la chanson classique algérienne, Cherif Kheddam en l’occurrence. Par la suite, Cheikh El Mahdi entamera sa carrière comme artiste confirmé, en enregistrant son premier 45 tours dans les années 1970, avec deux chansons : « Agma ruh axduyi » (laissez-moi tranquille !) et « Ighublan qwen » (les ennuis sont multiples). Pris dans les vicissitudes de la vie, notre artiste s’éclipse pour quelque temps pour revenir vers 1986 en enregistrant un nouvel album de six chansons. Malheureusement, selon ses déclarations, «cet album a connu un sort intriguant du moment qu’il n’a pas été édité bien que remis avec ses propres mains à une radio». Entre 1987 et 1991, il produit deux autres albums, mais les déboires avec ses éditeurs étaient énormes. Il déclarait qu’il « n’avait pas perçu les droits de ses œuvres ! », ce qu’il l’a beaucoup affecté. Comme tous les vrais artistes qui aimaient profondément leur métier, El Mahdi a vécu dans des conditions modestes, tout en restant humble malgré sa notoriété et sa grandeur. Il animait des galas, surtout pendant le mois de Ramadhan, souvent sans réclamer un sous, car il était tout simplement généreux et serviable. Il mourut une certaine journée du 30 décembre 2009 laissant derrière lui une œuvre inestimable !

Syphax Y.

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