Accueil Culture L'album post-mortem de Brahim Izri bientôt prêt

Évocation Au 12e anniversaire de sa disparition : L'album post-mortem de Brahim Izri bientôt prêt

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Il est l’auteur de la fameuse chanson « D-acuyi? » (Que suis-je), un tube qui a fait vibrer toute l’Algérie, notamment la communauté kabyle en France. Il s’agit bien entendu de Brahim Izri qui nous a quittés il y a tout juste12 années après avoir lutté courageusement contre la maladie. Cet artiste, aux multiples facettes « artistiques », s’est éteint le 3 janvier 2005, à l’âge de 50 ans, laissant derrière lui une œuvre immense et surtout inachevée. Durant ses derniers jours de vie, alors hospitalisé, ce chanteur, pétri de qualités, tenait à finir son dernier album sur lequel il travaillait. Brahim, pour les intimes, ne voulut pas s’en aller sans laisser un dernier « cadeau » à son large public qui l’adulait. Malheureusement, la maladie a eu raison de lui, et il disparaîtra avant de finir son dernier album. Néanmoins, ses fans ne désespèrent pas de voir éditer « The last of » Brahim. L’espoir est encore permis pour eux, d’autant que son fils, Yanni, travaillerait actuellement dessus. Selon nos sources, il reste quelques arrangements à finir pour que l’album sorte. Brahim Izri est né le 12 janvier 1954 au village Aït Lahcen dans l’Arch n’Ath Yanni. Enfant, il était bercé par les chants des Lakhouanes de la zaouia de Cheikh Blkacem, son grand-père. Il touchait presque à tous les instruments tout en apprenant la musique. Après des études au lycée, où il animait, aussi, des galas avec sa troupe Igoudar, il immigra en France au milieu des années 1970. Là il devint le guitariste du chanteur Idir, un enfant du même village. Voulant voler de ses propres ailes, Brahim Izri entreprend, alors, une carrière solo en produisant en 1981 son premier album « Sacrifice pour un enfant ».

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Son fils Yanni travaille dessus

C’était le prélude à une grande carrière artistique. Notre artiste n’a pas mis plus de trois années, après son premier album, pour briller de mille feu, en sortant un second album en 1984 « D-acuyi? » (Que suis-je?). C’est cette belle chanson mélodieuse et bien travaillée qui le révélera sur la scène artistique. Cet album, méticuleusement travaillé et auquel ont participé d’autres artistes tels que Idir, Karim Kacel et Djamel Allam, était un concentré de belles chansons comme « Ayen i huzzen temzi », « Slimane Azem » et d’autres. En 1986, Brahim, revient avec un autre album « Ala, ala » une adaptation, merveilleusement travaillée, de la chanson-culte de Bob Marley « Get-up stand-up » qui a eu un foudroyant succès à cette époque. L’artiste est, alors, réclamée de toutes parts. En Algérie, durant la même année, il participa à un grand gala mémorable à la coupole du 5 juillet, à l’occasion de la fête de indépendance, où il a subjugué le public. En 1988, l’artiste multi-instrumentiste, auteur et compositeur sortira son 4e album « D-ifraxi-nella  » (nous sommes des oiseaux). Puis, c’est l’éclipse totale. En réalité, il est arrivé beaucoup de choses à ce talentueux artiste qui ont fait qu’il ait suspendu momentanément la production. Ce n’est qu’en 1996 qu’il revient sérieusement à la production en éditant un 5e album, puisé des anciennes chansons magistralement modifiées et réarrangées. « El Budala » (les vagabonds) était la chanson-intitulé de son album, à travers lequel il rend hommage aux anciens érudits et sages de la kabylie. Préférant travailler dans l’ombre et composer pour les autres chanteurs, Brahim ne produit aucun album depuis cette année de 1996. Néanmoins, il participera en 1999 dans l’album « Identités » de Idir, où il chantera avec Idir et Maxime Leforestier la fameuse chanson « Tizi-Ouzou », éditée auparavant par lui-même dans un single sorti en 1983. Cette chanson est, à l’origine, à Maxime Leforestier qui l’intitula « San Francisco », adaptée en kabyle par Izri. Ce n’est qu’en 2004 que Brahim décida de se consacrer à un nouvel album qui, malheureusement, ne verra pas le jour de son vivant. Durant cette année-là il produit un single « Kahina » en hommage à la femme berbère à travers les âges (il chanta les Dihya, Fadhma N’Soumeur, Hassiba Ben Bouali,…). Il a même produit un clip à cet effet. Malheureusement, en dépit de sa volonté de finir ses œuvres, l’artiste n’a pas eu la chance de survivre à une maladie qui l’emportera le 3 janvier 2005, à la veille de ses 51 ans. Repose en paix Brahim !

Syphax Y.

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