Accueil Culture Il y a trois ans, nous quittait Nna Cherifa !

ÉVOCATION Elle était l'une des pionnières de la chanson kabyle : Il y a trois ans, nous quittait Nna Cherifa !

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Elle était très connue pour ses chants traditionnels kabyles comme "Achewiq&quot,; "Ahiha" et "Urar lxalat".

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Elle, c’est Nna Cherifa qui nous a quittés un certain 13 mars 2014, laissant derrière elle un legs incommensurable. Tout au long de sa carrière, Nna Cherifa avait « abreuvé » son large public de chansons, tantôt joviales, tantôt tristes. Cette grande Dame de la chanson kabyle s’est produite, entre autres, dans le prestigieux « temple » de l’Olympia en 1993, à l’Opéra Bastille en 1994 et au Zénith en 2006, dénotant de sa grande notoriété et de l’aura qu’elle avait de son vivant. On la surnommé l’Edith Piaf de la chanson kabyle. Nna Cherifa, de son vrai nom Ouardia Bouchemlal, est née le 9 janvier 1926 à Aït Halla, dans la commune d’Ilmayen à Bordj Bou Arréridj. Alors qu’elle n’était qu’une enfant, elle avait manifesté déjà une propension grandiose pour le chant. Sa voix puissante et cristalline ne laissait personne indifférent parmi son entourage. Elle aimait par dessus tout les fêtes organisaient dans son village, où elle laissait libre cours à sa voix. Mais les conditions de vie difficiles qu’elle menait chez ses oncles qui l’élevaient durement, car elle était orpheline de père alors que sa mère s’est remariée, l’on poussé, à l’âge de 16 ans, à quitter le domicile familial pour rejoindre Akbou. Après y avoir passé quelques temps, elle décida de partir vers Alger. Et c’est durant le trajet qui l’emmenait vers cette ville qu’elle composa, en 1942, la fameuse chanson « Bqa ɛla xiṛ ay Aqbu ! », qui deviendra par la suite un véritable hymne fredonné et chanté encore de nos jours. À Alger, elle a connu plusieurs chanteuses de renommée, dont Lla Yamina et Hnifa. Elle intégra la radio avec la troupe féminine qui entonnera des chants traditionnels comme « Urar n lxalat ». Le succès fut alors fulgurant pour Nna Cherifa qui a réussi à conquérir un large public parmi l’audimat. Ce succès lui permettra de produire beaucoup d’albums. En 1956, elle enregistre un autre album avec la chanson culte « Ay aẓeṛẓuṛ ». Une année après, la fille d’Ilmayen remet ça en enregistrant un autre titre « Zzin ifazen ». En 1967, c’est au tour de « Ay isli a tislit » d’être mis en disque. S’ensuivra dans la foulée « Azwaw » en 1972, « Ay aɣṛib » en 1973 et « sniwa d yifenǧalen » en 1990, entre autres. Tout au long de sa carrière, Nna Cherifa a bercé des dizaines de milliers de ses fans. Et à chaque fois qu’elle se produisait, elle faisait toujours salle comble, dénotant de sa popularité. Lors des mariages traditionnels, les femmes entonnaient ses chansons pour égayer les fêtes. C’est dire que cette Dame a su et pu conquérir toute la Kabylie en sus de l’étranger, où elle se produisit à plusieurs reprises. Contrainte à poser le micro à cause de son âge avancé, Nna Cherifa a mené une vie difficile durant ses dernières années, où elle déplorait son délaissement par les siens et le déni de ses droits d’auteurs lesquels ont été bafoués. Après tout ce qu’elle a donné pour la chanson algérienne, Nna Cherifa s’est sentie exclue et reniée. Elle regrettait aussi les reprises sans son consentement de plusieurs de ses chansons par des artistes peu scrupuleux. Elle meurt dans le dénuement un certain 13 mars 2014, laissant derrière elle un répertoire impressionnant estimé à plus de 800 chansons.

Syphax Y.

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