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Tizi-Gheniff : Vibrant hommage au regretté Ali Dermouche

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L’association culturelle Thamughli er zdat, en collaboration avec le complexe sportif de proximité (CSP) de la ville, a rendu un vibrant hommage au regretté Ali Dermouche, artiste populaire, décédé le 22 janvier 2016 après une longue maladie. Ils sont venus de partout pour honorer la mémoire de ce défunt artiste. En plus des autorités locales, des représentants des associations et comités de villages des communes de M’Kira et de Tizi-Gheniff, de ses amis, des membres de sa famille, des moudjahidine, on remarquera la présence de Nouredine Aït Hamouda, ex-député du RCD et désormais candidat aux législatives du 4 mai prochain, de Said Fréha, animateur de la chaîne II et d’autres figures dont des artistes locaux, à leur tête Ali Belhout connu sous son nom de chanteur Qesrayen. La cour devant la salle polyvalente, inaugurée le 10 janvier dernier par M. Ould El Ali Hadi, ministre de la Jeunesse et des sports, était très exiguë pour contenir la foule en dépit d’une organisation impeccable. Concernant les activités de la matinée, il faut souligner cette vente-dédicace de son album « Annerz wala aneknu », sorti en ce début de semaine à titre posthume qui attira de nombreux mélomanes. Une salle a été, également, réservée à un panorama de photos retraçant sa vie et une projection sur son parcours artistique. Dans une autre salle, c’est une opérette animée par l’association Imdukal qui fut jouée en présence d’une grande assistance. Le modérateur de cet hommage commencera par la lecture d’une brève biographie de l’artiste: «La vie d’un artiste est toujours pleine d’émotions, d’amour et d’amertume. Ali Dermouche est né le 21 décembre 1956 à Tizi-Gheniff, au village Sanana. Il était une légende à lui tout seul dont peu de monde connaît ses secrets aujourd’hui. Dès son jeune âge, il s’initia à jouer sur des instruments de musique qu’il fabriquait lui même. Avec d’autres jeunes, notamment Derbene Ramdane et Chaib Rabah, une aventure naîtra des entrailles de ces montagnes arides mais combien inspirantes enfantant avec elles l’un des rares enfants de la région à avoir percé les secrets de la chanson berbère. En 1976, un événement le marquera à jamais lorsqu’il a fait son apparition à la chaîne II de la radio nationale dans l’émission « Icenayen u zekka » présentée par Si Smail, où ils chanta sa célèbre chanson « Iwtal kecmen talemmast », chanson qui sera interdite sous prétexte de sa consonance politique. Au début des années 90, il enregistra sa première cassette de huit titres grâce au concours de ses amis. En 2008, il commença à préparer un autre album qu’il ne put éditer à cause de sa maladie. C’est justement, celui qui est vendu lors de cet événement. Puis, c’est le président de l’association organisatrice, M. Ali Bouldja, qui prendra la parole pour remercier tous ceux qui ont contribué à l’organisation de cet hommage, notamment la DJS, l’ODEJ, le CSP de Tizi-Gheniff. Tour à tour, le maire de Tizi-Gheniff, M. Said Mansour, et le vice-président de l’APC de M’Kira, M. Hacini, ont tenu à rendre hommage à cette jeune association récemment créée, mais qui a pu réussir un tel défi en dépit de peu de moyens dont elle dispose. Quant à son fils Boualem, très ému, ne placera que quelques mots mais ô combien lourds de sens, en évoquant son défunt père. L’invité surprise, M. Said Fréha, tiendra à dire qu’il sera présent à chaque fois qu’on fera appel à lui à partir de Tizi-Gheniff ou d’ailleurs. Un tableau représentant le portrait du défunt sera ensuite remis à sa veuve par le P/APC sous des youyous et des applaudissements dans une ambiance empreinte d’émotion. Un tour de table fut programmé dans une salle où ses amis, chacun à sa manière, raconteront des anecdotes ainsi que les souvenirs qu’ils gardaient du regretté Ali Dermouche. Un seul mot revenait dans leurs déclarations: «C’était quelqu’un de modeste. Il respectait tout le monde et il aimait tous les chanteurs qui l’avaient tant inspiré pour emprunter cette voie qu’il savait difficile en ces temps-là». Dans l’après-midi, une foule nombreuse se déplaça jusqu’au cimetière de son village. Après le recueillement sur sa tombe, une minute de silence sera observée à sa mémoire. Une gerbe de fleurs fut déposée sur sa sépulture. Le moment solennel fut lorsque la plaque en marbre sur laquelle sont gravés deux textes en français et en tamazight sera dévoilée. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui n’ont pas retenu leurs larmes. Au retour au CSP, un gala artistique est animé par des chanteurs locaux. Et c’est ainsi que sera clôturé cet événement que d’aucuns qualifieront d’exceptionnel.

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Amar Ouramdane

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