Youcef Nemmar décortique ses Fantaisies

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Fantaisies est le dernier recueil de pensées, publié par Youcef Nemmar, jeune auteur originaire de Ouaguenoun, médecin de formation.

Ce livre de 94 pages renferme plusieurs centaines de pensées, sur quelque 300 thèmes classés par ordre alphabétique. Sur le plan de la forme, ce recueil ressemble à un minuscule dictionnaire de citations. Sur le plan du fond, cet ouvrage nous rappelle, quoique écrit dans un style plus accessible et abordant des thématiques plus au moins modernes et relativement d’actualité, les travaux des moralistes français tels les pensées de Blaise Pascal, les réflexions de Luc de Vauvenargues, ainsi que les maximes de La Rochefoucauld. Le texte est rédigé dans un style à la fois simple, clair et concis, parfois rimé et quasiment poétique, accessible à tous les lecteurs. A propos des thématiques développées dans cet ouvrage, il est noté dans l’avant-propos : «Dans ce livre, nous traitons des grands thèmes de l’humanité, tels que l’amour, la femme, la vie, le bonheur… Nous y développons des questions relatives aux valeurs humaines universelles, aux sentiments et aux émotions. Y sont abordées également des thématiques en rapport avec le succès, le bien-être et le développement personnel». L’auteur souligne, également, dans l’avant-propos que ce recueil vient compléter et enrichir les deux éditions de son premier livre, intitulé «Extravagances», lequel, rappelons-le, a reçu un accueil chaleureux du public, dès sa sortie en 2012, notamment de la part des adultes jeunes, des lycéens et des étudiants. «Fantaisies» s’ouvre d’emblée par un extrait du célèbre discours prononcé par Stève Jobs, créateur de la fameuse société Apple, devant des étudiants américains leur adressant ces inestimables propos : «Votre temps est limité, ne le gaspillez pas à vivre la vie de quelqu’un d’autre. Ne vous laissez pas piéger par les dogmes, c’est-à-dire avec le résultat de la pensée des autres. Ne laissez pas l’opinion des autres noyer votre voix intérieure. Et, le plus important, ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition…».
La part de l’Amour

L’amour, le plus noble des sentiments, est incontestablement la thématique la plus développée dans le livre. L’auteur lui consacre une cinquantaine de pensées, s’y étalant sur cinq pages. «Qu’est-ce que l’amour ? C’est tout donner outre-mesure, sans compter et sans détour, sans répit et sans censure, et ne rien attendre en retour», lit-on à la page 16. Toujours dans une jolie langue rimée et poétique, l’auteur s’étonne : «L’amour c’est comme l’art ; quelque chose de beau et de bizarre» (p.13). Mais surtout : «Il n’y a pas d’amour sans poèmes et sans chansons ; il n’y a pas d’amour sans souhaits et sans présents ; il n’y a pas d’amour sans querelles et sans pardon» (p.14). A la même page, l’auteur personnifie l’amour et lui adresse la parole en ces termes : «O amour ! Heureux ceux qui ne sont repus de tes saveurs ; dommage pour ceux qui n’ont jamais connu tes douceurs». Dans le choix de la femme de sa vie ou de son prince charmant, l’auteur de « Fantaisies » nous conseille encore à la même page, d’«essayer toujours de garder la personne qui (nous) aime ; il est désormais rare de trouver une personne qui aime». Et d’ajouter : «Vous ne devez jamais commettre l’erreur de sacrifier les anges qui vous aiment pour conquérir les diables que vous aimez» (p.17). Pourtant, «les âmes qui doivent s’aimer éperdument, ne se rencontrent jamais au bon moment» (p.15), constate l’auteur non sans dépit. «Il est facile d’éprouver de l’amour : difficile de trouver qui le mérite» (p.14), déplore-t-il. Et encore : «On ne peut déguster les douceurs de l’amour sans s’exposer à l’amertume de ses déceptions» (p.16). A propos de l’aveuglement du cœur, l’auteur des Extravagances écrira : «Quand on est amoureux, le cœur œuvre, à tout instant, à apporter des arguments prouvant que la personne est digne d’être aimée, et, en même temps, à supprimer toutes les évidences confirmant le contraire» (p.16). Et de reconnaître qu’en fin de compte, «seule la femme est en mesure de faire oublier à l’homme son enclin pour une autre» (p.16).

Qu’est-ce que le bonheur ?
En ce qui concerne le bien-être et le bonheur, l’auteur Youcef Nemmar nous apprend à la page 23 que «ce qui nous rend heureux, ce n’est pas «avoir» mais «obtenir», non plus «être» mais «devenir».» Et de prévenir, à la même page : «Pour aspirer au bonheur, on doit d’abord tâcher d’améliorer sa vision du monde, car ce n’est que par une vision positive que l’on viendra à tout ce qui nous rend malheureux.» Très loin, à la page 92, l’auteur des «Fantaisies» nous invite à chercher autour de nous et nous demande : «Contemplez les gens qui mènent une vie malheureuse et vous rendez compte à quel point la vôtre est merveilleuse.» Tout au long de la vie, l’individu est censé faire la paix avec soi-même pour s’assurer un tant soit peu de bien-être et de sérénité : «Jeune, accepte ton corps ; adulte ton sort ; vieux, accepte la mort», nous exhorte l’auteur, à la page 12, dans un style, à la fois beau, simple, concis et poétique. «Fantaisies» pullule de pensées et de thèmes en rapport avec la réussite et l’épanouissement personnel. Pour aspirer à atteindre ses objectifs, on doit se les fixer au préalable : «Pour s’en aller à bon pas, il faut savoir où l’on va» (p.24), nous dira Youcef Nemmar, tout en précisant que «tout action entamée doit être achevée» (p.11). Pour cela, il faut de la volonté, car : «Avec une volonté de fer, l’impossible peut se faire» (p.94). L’auteur nous met en garde contre le renoncement et le découragement : «Lâcher, c’est lâcheté» (p.11); «Le découragement est le père de l’échec, rarement le fils» (p. 33), et bien d’autres encore. Aux yeux de l’auteur, la réussite n’est autre que le prix du travail : «Tout effort finira par donner pour celui qui s’y est adonné sans jamais abandonner» (p.38). Et d’ajouter : «C’est celui qui bosse qui mangera à la meilleure sauce» (p.90). Toutefois, dans la course de la vie, «ce ne sont pas toujours les meilleurs qui gagnent» (p.92) ; tout de même, «en vérité, le mérite revient au laboureur, pas au moissonneur», nous réconforte l’auteur des «Extravagances» à la page 66. D’après les pensées de Youcef Nemmer, «une bonne estime de soi, jamais ne déçoit» (p.41), d’autant plus qu’ «on n’est jamais ni bien estimé que lorsqu’on a appris à bien s’estimer soi-même» (p.41). Et aussi : «Pour avoir une bonne mine et gagner de l’estime, mettez un peu d’élégance dans vos apparences» (p.39).

La valeur humaine, l’argent et le pouvoir…
L’auteur assure, en outre, que la valeur de l’être humain ne dépend, ni de sa richesse, ni de son pouvoir : «On n’a pas besoin d’avoir un trône, une couronne ou un royaume pour être un homme» (p.94). Aussi, il nous déconseille de trop prêter attention à ce que les gens pensent ou disent à votre égard : «Vivez pleinement votre temps sans vous soucier des qu’on dira-t-on» (p.93). D’ailleurs, on ne pourra jamais satisfaire ni contenter tout le monde : «On ne peut plaire au fils et au père», écrira-t-il à la page 84. Sur les questions politiques (au sens large du terme), l’auteur des Extravagances dresse un tableau peu reluisant. «La politique, si je ne m’abuse, est l’école de la perfidie et de la ruse», annonce-t-il à la page 76. Sur les compromis, voire la complicité, entre religieux et politiques, l’auteur dira, à la même page, en deux mots : «Le chapelet cautionne le glaire.» «Un peuple à courte mémoire aura une courte histoire» (p.65), déclame l’auteur, tout en précisant que «les plus belles pages de l’Histoire, restent un brouillon rempli de ratures et de lacunes, d’erreurs et de mensonges» (p.51). «La guerre s’abreuve du sang des innocents», fait remarquer l’auteur à la page précédente (p.50). Et, «martyr est toute personne qui meurt pour une cause juste», martèle-t-il à la page 65. A propos de la justice, il s’est interrogé : «Est-elle une institution qui absout les coupables et condamne les innocents ?» (p.60). Concernant la liberté, il dira : «On pourra peut-être vous conjuguer votre liberté, jamais vous empêcher de penser, de rêver et d’espérer» (p.62). Concernant les données officielles, ne reflétant pas le plus souvent les réalités sur le terrain, l’auteur écrira : «Les chiffres officiels sont loin du réel, comme la terre du ciel» (p. 26). «Nos supérieurs valent beaucoup moins que ce qu’on leur accordent habituellement», déplore-t-il à la page 88. D’autre part, dans les luttes pour une cause donnée, il y a des gens qui se sacrifient et d’autres qui en profitent : «En toute cause, on distingue deux catégories d’individus : ceux qui la serve et ceux qui s’en servent» (p. 25), s’indigne l’auteur des Fantaisies. «Les hommes auront toujours besoin de se soumettre à une puissance dissuasive, tant que leur conscience, à elle seule, ne peut toujours les empêcher de commettre des méfaits» (p.87), conclut-il avec amertume.

à chaque histoire sa morale !
« Fantaisies » est un ouvrage riche en thématiques morales, mais sans qu’il y est des intentions moralisatrices pour autant. A propos du bien et du mal, son auteur, Youcef Nemmar, nous dit : «L’on fait du bien pour trois raisons : par tendance, pour soigner l’apparence, ou dans l’espoir d’une récompense» (p.22). Et plus loin : «Répondez au mal par le bien et vous atténuez ses effets» (p.63). A propos de l’infidélité : «Toute femme est infidèle quand elle a une bonne, tout homme est infidèle quand il a une bonne occasion» (p.57). Et encore, à la même page : «Sous l’emprise des âmes frivoles, les cœurs se brisent, l’amour s’envole» (p.57). Abordant les travers de l’âme humaine, l’auteur des Extravagances notera : «On ne peut satisfaire un ventre avide ; quoi qu’il mange, il reste vide» (p.20) ; «La rues, malhonnête qui en use» (p.82) ; «Ne vous réjouissez pas du malheur de votre prochain : il pourra arriver tout le monde !» (p.64), etc. En fin psychologue, l’auteur Youcef Nemmar décortique le comportement des gens et parvient aux constatations suivantes : «Qui promet lentement, promet longuement» (p.78) ; «Les gens écoutent les propos qui renforcent leurs convictions» (p.37), ou encore : «Les hommes rejettent toute pensée et toute science qui remet en cause leur croyances» (p.83) ; «L’éloge des femmes se fait rarement sans flamme» (p.43) ; «Quand vous parlez aux femmes, dites un mot à l’esprit, dix à l’âme» (p.45) ; «Les méchants sont avant tout des gens qui souffrent pour faire souffrir ensuite les autres» (p.65) ; «Il y a des dires sans foi comme il y a des rires sans joie» (p.82)…L’auteur de Fantaisies applique une approche psychanalytique pour sonder l’esprit humain et aboutir aux résultats suivants : « Tout désir est un besoin déguisé» (p.34) ; «Nos émotions sont le moteur de nos actions» (p.39) ; «Tout homme, aussi fort soit-il, possède un cœur fragile» (p.52) ; «Les actes violents trahissent nos faiblesses et traduisent nos frustrations» (p.93), etc. Rien qu’en feuilletant quelques pages des Fantaisies, on s’aperçoit que l’ouvrage est jalonné de maximes et de réflexions pleines d’humanisme, de sagesse et de bon sens. Nous en citons ici quelques unes, en vrac, découvertes au hasard de notre lecture : «Les actes sont plus parlant que les propos» (p.11) ; «L’avenir n’est pas à prédire, mais à construire» (p.20) ; «Qui excelle dans l’art de dire, détient le pouvoir de séduire» (p.83) ; «Une réflexion sans action est une maison sans toiture ; une action sans réflexion, une maison sans fondations » (p.79). S’agissant de l’acquisition des connaissances, l’auteur des Extravagances nous avertit, enfin, qu’«il ne suffit pas de les acquérir, il faut savoir s’en servir» (p.29). Néanmoins, un certains nombre de ces pensées semblent, à première vue, «insolites» et «surprenantes» et demandent donc un peu de réflexion et de décortication pour comprendre leur logique et percer leurs mystères. En somme, « Fantaisies » est un ouvrage qui regorge de nombreuses autres pensées et réflexions intéressantes à savourer, à décortiquer et à méditer. Plusieurs autres thématiques d’un intérêt certain, restent à découvrir à la lecture de ce livre.

Djemaa Timzouert

Ce livre de 94 pages renferme plusieurs centaines de pensées, sur quelque 300 thèmes classés par ordre alphabétique. Sur le plan de la forme, ce recueil ressemble à un minuscule dictionnaire de citations. Sur le plan du fond, cet ouvrage nous rappelle, quoique écrit dans un style plus accessible et abordant des thématiques plus au moins modernes et relativement d’actualité, les travaux des moralistes français tels les pensées de Blaise Pascal, les réflexions de Luc de Vauvenargues, ainsi que les maximes de La Rochefoucauld. Le texte est rédigé dans un style à la fois simple, clair et concis, parfois rimé et quasiment poétique, accessible à tous les lecteurs. A propos des thématiques développées dans cet ouvrage, il est noté dans l’avant-propos : «Dans ce livre, nous traitons des grands thèmes de l’humanité, tels que l’amour, la femme, la vie, le bonheur… Nous y développons des questions relatives aux valeurs humaines universelles, aux sentiments et aux émotions. Y sont abordées également des thématiques en rapport avec le succès, le bien-être et le développement personnel». L’auteur souligne, également, dans l’avant-propos que ce recueil vient compléter et enrichir les deux éditions de son premier livre, intitulé «Extravagances», lequel, rappelons-le, a reçu un accueil chaleureux du public, dès sa sortie en 2012, notamment de la part des adultes jeunes, des lycéens et des étudiants. «Fantaisies» s’ouvre d’emblée par un extrait du célèbre discours prononcé par Stève Jobs, créateur de la fameuse société Apple, devant des étudiants américains leur adressant ces inestimables propos : «Votre temps est limité, ne le gaspillez pas à vivre la vie de quelqu’un d’autre. Ne vous laissez pas piéger par les dogmes, c’est-à-dire avec le résultat de la pensée des autres. Ne laissez pas l’opinion des autres noyer votre voix intérieure. Et, le plus important, ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition…».

La part de l’Amour

L’amour, le plus noble des sentiments, est incontestablement la thématique la plus développée dans le livre. L’auteur lui consacre une cinquantaine de pensées, s’y étalant sur cinq pages. «Qu’est-ce que l’amour ? C’est tout donner outre-mesure, sans compter et sans détour, sans répit et sans censure, et ne rien attendre en retour», lit-on à la page 16. Toujours dans une jolie langue rimée et poétique, l’auteur s’étonne : «L’amour c’est comme l’art ; quelque chose de beau et de bizarre» (p.13). Mais surtout : «Il n’y a pas d’amour sans poèmes et sans chansons ; il n’y a pas d’amour sans souhaits et sans présents ; il n’y a pas d’amour sans querelles et sans pardon» (p.14). A la même page, l’auteur personnifie l’amour et lui adresse la parole en ces termes : «O amour ! Heureux ceux qui ne sont repus de tes saveurs ; dommage pour ceux qui n’ont jamais connu tes douceurs». Dans le choix de la femme de sa vie ou de son prince charmant, l’auteur de « Fantaisies » nous conseille encore à la même page, d’«essayer toujours de garder la personne qui (nous) aime ; il est désormais rare de trouver une personne qui aime». Et d’ajouter : «Vous ne devez jamais commettre l’erreur de sacrifier les anges qui vous aiment pour conquérir les diables que vous aimez» (p.17). Pourtant, «les âmes qui doivent s’aimer éperdument, ne se rencontrent jamais au bon moment» (p.15), constate l’auteur non sans dépit. «Il est facile d’éprouver de l’amour : difficile de trouver qui le mérite» (p.14), déplore-t-il. Et encore : «On ne peut déguster les douceurs de l’amour sans s’exposer à l’amertume de ses déceptions» (p.16). A propos de l’aveuglement du cœur, l’auteur des Extravagances écrira : «Quand on est amoureux, le cœur œuvre, à tout instant, à apporter des arguments prouvant que la personne est digne d’être aimée, et, en même temps, à supprimer toutes les évidences confirmant le contraire» (p.16). Et de reconnaître qu’en fin de compte, «seule la femme est en mesure de faire oublier à l’homme son enclin pour une autre» (p.16).

Qu’est-ce que le bonheur ?

En ce qui concerne le bien-être et le bonheur, l’auteur Youcef Nemmar nous apprend à la page 23 que «ce qui nous rend heureux, ce n’est pas «avoir» mais «obtenir», non plus «être» mais «devenir».» Et de prévenir, à la même page : «Pour aspirer au bonheur, on doit d’abord tâcher d’améliorer sa vision du monde, car ce n’est que par une vision positive que l’on viendra à tout ce qui nous rend malheureux.» Très loin, à la page 92, l’auteur des «Fantaisies» nous invite à chercher autour de nous et nous demande : «Contemplez les gens qui mènent une vie malheureuse et vous rendez compte à quel point la vôtre est merveilleuse.» Tout au long de la vie, l’individu est censé faire la paix avec soi-même pour s’assurer un tant soit peu de bien-être et de sérénité : «Jeune, accepte ton corps ; adulte ton sort ; vieux, accepte la mort», nous exhorte l’auteur, à la page 12, dans un style, à la fois beau, simple, concis et poétique. «Fantaisies» pullule de pensées et de thèmes en rapport avec la réussite et l’épanouissement personnel. Pour aspirer à atteindre ses objectifs, on doit se les fixer au préalable : «Pour s’en aller à bon pas, il faut savoir où l’on va» (p.24), nous dira Youcef Nemmar, tout en précisant que «tout action entamée doit être achevée» (p.11). Pour cela, il faut de la volonté, car : «Avec une volonté de fer, l’impossible peut se faire» (p.94). L’auteur nous met en garde contre le renoncement et le découragement : «Lâcher, c’est lâcheté» (p.11); «Le découragement est le père de l’échec, rarement le fils» (p. 33), et bien d’autres encore. Aux yeux de l’auteur, la réussite n’est autre que le prix du travail : «Tout effort finira par donner pour celui qui s’y est adonné sans jamais abandonner» (p.38). Et d’ajouter : «C’est celui qui bosse qui mangera à la meilleure sauce» (p.90). Toutefois, dans la course de la vie, «ce ne sont pas toujours les meilleurs qui gagnent» (p.92) ; tout de même, «en vérité, le mérite revient au laboureur, pas au moissonneur», nous réconforte l’auteur des «Extravagances» à la page 66. D’après les pensées de Youcef Nemmer, «une bonne estime de soi, jamais ne déçoit» (p.41), d’autant plus qu’ «on n’est jamais ni bien estimé que lorsqu’on a appris à bien s’estimer soi-même» (p.41). Et aussi : «Pour avoir une bonne mine et gagner de l’estime, mettez un peu d’élégance dans vos apparences» (p.39).

La valeur humaine, l’argent et le pouvoir…

L’auteur assure, en outre, que la valeur de l’être humain ne dépend, ni de sa richesse, ni de son pouvoir : «On n’a pas besoin d’avoir un trône, une couronne ou un royaume pour être un homme» (p.94). Aussi, il nous déconseille de trop prêter attention à ce que les gens pensent ou disent à votre égard : «Vivez pleinement votre temps sans vous soucier des qu’on dira-t-on» (p.93). D’ailleurs, on ne pourra jamais satisfaire ni contenter tout le monde : «On ne peut plaire au fils et au père», écrira-t-il à la page 84. Sur les questions politiques (au sens large du terme), l’auteur des Extravagances dresse un tableau peu reluisant. «La politique, si je ne m’abuse, est l’école de la perfidie et de la ruse», annonce-t-il à la page 76. Sur les compromis, voire la complicité, entre religieux et politiques, l’auteur dira, à la même page, en deux mots : «Le chapelet cautionne le glaire.» «Un peuple à courte mémoire aura une courte histoire» (p.65), déclame l’auteur, tout en précisant que «les plus belles pages de l’Histoire, restent un brouillon rempli de ratures et de lacunes, d’erreurs et de mensonges» (p.51). «La guerre s’abreuve du sang des innocents», fait remarquer l’auteur à la page précédente (p.50). Et, «martyr est toute personne qui meurt pour une cause juste», martèle-t-il à la page 65. A propos de la justice, il s’est interrogé : «Est-elle une institution qui absout les coupables et condamne les innocents ?» (p.60). Concernant la liberté, il dira : «On pourra peut-être vous conjuguer votre liberté, jamais vous empêcher de penser, de rêver et d’espérer» (p.62). Concernant les données officielles, ne reflétant pas le plus souvent les réalités sur le terrain, l’auteur écrira : «Les chiffres officiels sont loin du réel, comme la terre du ciel» (p. 26). «Nos supérieurs valent beaucoup moins que ce qu’on leur accordent habituellement», déplore-t-il à la page 88. D’autre part, dans les luttes pour une cause donnée, il y a des gens qui se sacrifient et d’autres qui en profitent : «En toute cause, on distingue deux catégories d’individus : ceux qui la serve et ceux qui s’en servent» (p. 25), s’indigne l’auteur des Fantaisies. «Les hommes auront toujours besoin de se soumettre à une puissance dissuasive, tant que leur conscience, à elle seule, ne peut toujours les empêcher de commettre des méfaits» (p.87), conclut-il avec amertume.

à chaque histoire sa morale !

« Fantaisies » est un ouvrage riche en thématiques morales, mais sans qu’il y est des intentions moralisatrices pour autant. A propos du bien et du mal, son auteur, Youcef Nemmar, nous dit : «L’on fait du bien pour trois raisons : par tendance, pour soigner l’apparence, ou dans l’espoir d’une récompense» (p.22). Et plus loin : «Répondez au mal par le bien et vous atténuez ses effets» (p.63). A propos de l’infidélité : «Toute femme est infidèle quand elle a une bonne, tout homme est infidèle quand il a une bonne occasion» (p.57). Et encore, à la même page : «Sous l’emprise des âmes frivoles, les cœurs se brisent, l’amour s’envole» (p.57). Abordant les travers de l’âme humaine, l’auteur des Extravagances notera : «On ne peut satisfaire un ventre avide ; quoi qu’il mange, il reste vide» (p.20) ; «La rues, malhonnête qui en use» (p.82) ; «Ne vous réjouissez pas du malheur de votre prochain : il pourra arriver tout le monde !» (p.64), etc. En fin psychologue, l’auteur Youcef Nemmar décortique le comportement des gens et parvient aux constatations suivantes : «Qui promet lentement, promet longuement» (p.78) ; «Les gens écoutent les propos qui renforcent leurs convictions» (p.37), ou encore : «Les hommes rejettent toute pensée et toute science qui remet en cause leur croyances» (p.83) ; «L’éloge des femmes se fait rarement sans flamme» (p.43) ; «Quand vous parlez aux femmes, dites un mot à l’esprit, dix à l’âme» (p.45) ; «Les méchants sont avant tout des gens qui souffrent pour faire souffrir ensuite les autres» (p.65) ; «Il y a des dires sans foi comme il y a des rires sans joie» (p.82)…L’auteur de Fantaisies applique une approche psychanalytique pour sonder l’esprit humain et aboutir aux résultats suivants : « Tout désir est un besoin déguisé» (p.34) ; «Nos émotions sont le moteur de nos actions» (p.39) ; «Tout homme, aussi fort soit-il, possède un cœur fragile» (p.52) ; «Les actes violents trahissent nos faiblesses et traduisent nos frustrations» (p.93), etc. Rien qu’en feuilletant quelques pages des Fantaisies, on s’aperçoit que l’ouvrage est jalonné de maximes et de réflexions pleines d’humanisme, de sagesse et de bon sens. Nous en citons ici quelques unes, en vrac, découvertes au hasard de notre lecture : «Les actes sont plus parlant que les propos» (p.11) ; «L’avenir n’est pas à prédire, mais à construire» (p.20) ; «Qui excelle dans l’art de dire, détient le pouvoir de séduire» (p.83) ; «Une réflexion sans action est une maison sans toiture ; une action sans réflexion, une maison sans fondations » (p.79). S’agissant de l’acquisition des connaissances, l’auteur des Extravagances nous avertit, enfin, qu’«il ne suffit pas de les acquérir, il faut savoir s’en servir» (p.29). Néanmoins, un certains nombre de ces pensées semblent, à première vue, «insolites» et «surprenantes» et demandent donc un peu de réflexion et de décortication pour comprendre leur logique et percer leurs mystères. En somme, « Fantaisies » est un ouvrage qui regorge de nombreuses autres pensées et réflexions intéressantes à savourer, à décortiquer et à méditer. Plusieurs autres thématiques d’un intérêt certain, restent à découvrir à la lecture de ce livre.Djemaa Timzouert

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