Le prix Matoub Lounès contre l’oubli décerné

Partager

L’association pour la promotion des activités culturelles et des loisirs Amgud de Draâ El-Mizan a organisé samedi passé au niveau de la maison de jeunes Arezki Mansouri, la 10ème édition du prix Matoub Lounès contre l’oubli, institué en 2007.

En effet, outre la présence des trois lauréats retenus, la sœur du chantre de l’amazighité et grand artiste-poète, en l’occurrence Mme Malika Matoub était également présente, accompagnée des membres de la fondation «Matoub Lounès». Comme ont tenu également à assister à cette cérémonie des noms connus, à l’exemple du chanteur Rabah Ouferhat et non moins président du syndicat des artistes de la wilaya de Tizi-Ouzou, M. Mohand Akli Lanak, président de l’association «Tagmats Ali Bamoum», accompagné de la veuve du moujahid «Ali Zamoum», le député indépendant, ex P/APC d’Assi Youssef, M. Belkacem Benbelkacem, le grand chanteur Moh Saïd Oubelaid et bien évidemment de nombreuses personnes, jeunes et moins jeunes qui portent pour toujours leur idole disparue dans leur cœur. Aussi, prenant la parole au début de cette cérémonie, M. Karim Larbi, en sa qualité de président de l’association « Amgud » tiendra avant tout à souhaiter la bienvenue à tous les présents, avant de demander à l’assistance d’observer une minute de silence à la mémoire du Rebelle, que les «ennemis de la vie» avait lâchement assassiné le 25 juin 1998 sur la route de Beni-Douala, et plus précisément au lieu-dit Tala Bounane ; et de céder juste après la place au modérateur Amar Derriche, qui aura à réciter un de ses poèmes, où il a retracé toute l’histoire de la berbérie. Pour sa part, Mme Malika Matoub a tenu tout d’abord à remercier l’association «Amgud», qui continue d’activer contre vents et marées, faisant face à tous les obstacles et que cette survie relève du miracle : «De nombreuses associations ont disparu juste après deux ou trois années d’existence car ne pouvant affronter tous les obstacles dressés sciemment devant elles, alors que l’association «Amgud», en dépit d’innombrables entraves politiques et administratives continue son chemin, et la preuve la plus tangible est encore cette fois, l’organisation de cette 10ème édition du prix «Matoub Lounès contre l’oubli». Cependant, connaissant fort bien l’attente de toute l’assistance, Mme Malika Matoub avait bien évidemment parlé non seulement de l’enquête, mais également du procès sur l’assassinat de Matoub Lounès, qui n’ont jamais eu lieu. «Aucune enquête sérieuse sur cet assassinat n’avait été déclenchée, c’est pour cela que nous avions engagé une commission d’expertise étrangère, alors que pour la parodie du procès concernant Medjnoun et Chemine, vous savez quel avait été le résultat obtenu», confiera l’oratrice, tout en informant l’assistance que la pétition qui avait été initiée il y a dix neuf(19) ans a été relancée ces derniers jours, à l’occasion du dix-neuvième anniversaire de son lâche assassinat, tout en soulignant encore, qu’au sein de la Fondation, tout le monde œuvre dans la collégialité, sans aucune exclusion et qu’elle œuvrera toujours dans un cadre fédérateur», dira-t-elle. Après cette intervention de Mme Malika Matoub, le modérateur donnera la parole à Lynda Ouatah, chef de département de la langue amazighe de l’université de Béjaïa, qui est non seulement une chercheuse et militante du mouvement amazigh de la nouvelle génération mais elle a, en même temps réalisé deux thèses sur la poésie de Lounès Matoub (licence et magister) alors qu’actuellement, elle prépare un autre travail dans le même sillage, dans le cadre d’une thèse de doctorat. Au demeurant, Lynda Ouatah, à qui les membres de l’association «Amgud» avaient demandé de présenter une communication sur le «nationalisme dans la poésie de Matoub Lounès et plus particulièrement la place du mot «Thamurth» (la terre) dans l’œuvre de Matoub Lounès», a, durant une heure entière captivé l’attention de tous les présents, en essayant de retenir chacun de ses mots, d’autant plus qu’elle s’exprimait en Tamazight très châtiée. «Dans l’œuvre de Matoub Lounès, le mot «Thamurth», revient cent quarante (140) fois, ayant, tout au début, dans une chanson, le sens primaire, concernant un espace géographique ayant trait à son village, mais qui prendra d’autres significations pour atteindre l’universalité», dira l’oratrice, qui aura à décortiquer, au grand plaisir de l’assistance nombreux de ses textes. Malgré la chaleur et l’exigüité de la salle, alors que de nombreuses personnes suivront par les fenêtres restées béantes toute la cérémonie, il n’en demeure pas moins qu’après plus de trois heures, le temps avait paru trop court. La cérémonie de remise des prix a été également un moment fort, puisque les personnes distinguées étaient connues uniquement de nom. Le premier à être invité à recevoir son modeste prix sera M. Mohand Ouamar Ouassalem, un enseignant en Tamazight qui confiera qu’il avait été surpris lorsqu’on lui avait fait savoir. «J’étais très surpris lorsque l’association «Amgud» m’avait contacté, car comme beaucoup d’autres militants, notre but est de travailler pour cette cause sans chercher les honneurs», déclarera-t-il après avoir reçu son prix des mains de M. Rabah Ouferhat. La deuxième à être invitée à recevoir le prix des mains de M. Saïd Chemakh est Lynda Ouatah, qui tiendra à adresser ses remerciements à l’association «Amgud», quant à M. Ramdane Achab, qui a reçu son prix des mains de M. Amar Derriche, il n’a pas hésité à rappeler les liens qu’il entretient avec Draâ El-Mizan. «C’est vraiment avec un grand plaisir pour moi de revenir à Draâ EL-Mizan, où j’avais passé quatre années de 1963 à 1968 comme élève interne, au CEG qui porte actuellement le nom du chahid «Krim Rabah», où j’avais à connaitre de nombreux camarades venus de M’Kira, Tizi-Gheniff, Frikat ou même de Tizi-Rached ou de Makouda, puisqu’il était l’un des rares établissements d’enseignement moyen à cette époque, juste après l’indépendance», dira entre autres M. Ramdane Achab.

Essaid Mouas

Partager