«Il faut tenir à ses rêves, même s’ils semblent irréalisables»

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Samir Moumen, 33 ans, natif de la ville de Sidi Aïch, est auteur, compositeur et chanteur kabyle, exerçant en parallèle dans le commerce. Il nous parle de ses débuts dans la chanson.

La Dépêche de Kabylie : Parlez nous de vos débuts dans la chanson…

Samir Moumen : J’ai commencé à chanter dès l’âge de 10 ans. C’est mon maître d’école primaire qui a découvert mon talent et m’a encouragé, lors de pièces théâtrales auxquelles je participais. Il m’a orienté vers un de ses amis qui présidait l’association «Tarwa Oumazigh» et qui m’a intégré dans la chorale de l’association. On interprétait surtout les chants patriotiques et les chansons kabyles. Lorsque j’ai eu mon examen de sixième, mon père m’a offert une guitare, c’était mon premier instrument de musique. Ensuite j’ai fait partie de l’association «Thelelli» à Maâla, puis j’ai formé ma propre troupe théâtrale «Thissasses» à El Flaye avec Echikh Hakim et Echikh Noureddine. Au CEM, je prenais part à toutes les activités culturelles encadrées par notre maître de musique.

Avez-vous suivi des formations dans le domaine de la musique ?

Je me suis inscrit à la maison de culture de Béjaïa à l’époque du défunt Abdelkader Bouhi, ensuite à celle d’Oued Amizour pour apprendre les règles de la musique. En 1999, j’ai commencé à animer des fêtes de mariage. J’ai fait ma première cassette vidéo à l’âge de 14 ans. Par ailleurs, j’ai participé à un concours qui était organisé à Oued Amizour «Les artistes de demain» et j’y ai décroché la 8èmeplace. Puis j’ai décroché la 4ème place au concours national qui a eu lieu à Kherrata par la suite. En 2003, j’ai perdu mon père, ce qui m’a contraint à quitter l’école, j’étais en 2e année de lycée, pour entrer dans le monde du travail.

Comment avez-vous repris la chanson par la suite ?

Entre 2004 et 2005, j’ai eu la chance de rencontrer de la chanteuse kabyle Telelli Lynda qui m’a proposé de l’accompagner à la mandoline et c’est là que je suis rentré pour la première fois dans un studio professionnel. Les portes se sont ouvertes devant moi.

Combien d’albums avez-vous sur le marché ?

J’en ai enregistré trois jusqu’à maintenant. En 2009, j’étais responsable des activités culturelles dans les scouts de Maâla ce qui m’a permis de préparer pour mon premier album. Je suis entré au studio à Mostaganem et malgré quelques insuffisances, nous avons pu réaliser mon premier album intitulé «RuhAkk-in RuhAkka», en juillet 2014. Cela m’a aidé financièrement. Ensuite, j’ai rencontré Rabah Hioune, Rachid Touabi et d’autres artistes qui m’ont aidé à forger mon style. Mon deuxième album «Achaàl» est sorti au mois de juillet 2016 et a eu encore plus de succès que le premier. Très vite, je me suis consacré à mon 3ème album «Ssifa d ssixta», réalisé en duo avec Fella, arrangement Hicham et Farid Yamani. Il est sur le marché depuis juillet dernier et je suis très satisfait de l’accueil qui lui a été réservé par le public, surtout dans ma région de Sidi Aïch.

Quels sont vos thèmes de prédilection ?

C’est l’amour. C’est un thème qui m’inspire le plus. J’écris mes paroles et je compose mes musiques tous seul. J’ai aussi d’autres chansons qui traitent de la vie et de l’amour des parents, mais pour le moment je les garde jalousement.

Un dernier mot ?

Même si mes débuts étaient difficiles, j’ai tenu à mon rêve et je n’ai jamais lâché. C’est grâce à la volonté et à la persévérance qu’on peut dépasser tous les obstacles. Je conseille aux jeunes de bien tenir à leurs rêves, même s’ils leur semblent irréalisables.

Entretien réalisé par Salima Mechmeche

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