Cinq projections étaient à l’affiche

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Le public était toujours au rendez-vous et la salle de la cinémathèque comblé comme de coutumes, à chacune des éditions des rencontres cinématographiques de Béjaïa. Au programme de l’après-midi, trois courts métrages réalisés dans le cadre du laboratoire d’Alger 2016. Il s’agit d’abord de Nwelli de Amine Kabbes un court métrage de 18 minutes. C’est l’histoire de Brahim qui perdit partiellement l’ouïe suite à un accident, se voit proposer de remonter sur scène avec son groupe « Genoxy ». Mais son handicape constitua pour lui un vrai challenge qu’il devra surmonter. Ce sont les thèmes du défi, de la volonté et de la persévérance qui sont mis en avant. Ensuite, Je suis là de Farah Abada, un court métrage de 12 minutes. Il relate l’histoire de Souad, une jeune artiste algérienne engagée qui a choisi de réaliser des performances artistiques dans les rues d’Alger. Chacune de ses apparitions provoque une polémique, son expression d’art se transforme alors en combat pour affirmer sa place dans la société. Enfin, À l’ombre des mots un court métrage de 10 minutes réalisé par Amel Blidi. L’histoire se déroule dans le café des sourds-muets d’Alger où des hommes vivent et travaillent au rythme d’une chorégraphie des corps dans laquelle ils se sentent si bien. S’ils connaissent parfaitement la difficulté et le rejet, ils savent aussi se montrer dignes et forts. Face à la caméra de la réalisatrice, deux mondes se confrontent. Concernant le long métrage de la soirée, The last of us d’Ala Eddine Slim, c’est l’histoire d’un subsaharien venant du désert et qui tente de rejoindre la rive nord de la méditerranée à travers la Tunisie. Un accident lors de sa traversée le mena vers de nouveaux territoires inconnus.

Le thème de la chasteté dans la société contemporaine

L’autre long métrage projeté à 17h00 est celui du réalisateur égyptien Mohammed Hammad, Withered green. C’est l’histoire d’Iman, une jeune fille traditionnelle et conservatrice qui devait s’occuper de sa sœur cadette Noha après la mort de leurs parents. Lorsque cette dernière reçoit une demande en mariage, Iman doit demander à leurs oncles de rencontrer le mari et sa famille comme le veut la tradition. Malheureusement, cette dernière est déçue par le refus de ses deux oncles cherchant des prétextes de peur de subvenir aux dépenses du mariage. Seul son troisième oncle malade vivant avec son fils accepta. Iman, cette jeune fille chaste, obligée de travailler pour subvenir à ses besoins ainsi qu’à ceux de sa sœur, est foudroyée par sa ménopause précoce. Devant une société qui ne voit la femme que comme une machine à produire des enfants, elle voit sa vie anéantie. Suite à cette nouvelle, elle décida de ne plus garder sa virginité qui ne lui sert plus à rien. En réalité, il s’agit d’un film social qui met en scène la condition féminine dans une société d’homme. En effet, ce sont les thèmes de la chasteté et des traditions qui sont mis au premier plan. À travers ces deux thèmes, le réalisateur veut casser le tabou de la virginité. Noha et Iman vivent dans un appartement vétuste, sans aucun décore ni couleur. Tout est sombre comme leur vie. Aucun sourire, aucune joie et aucun rire n’a été exprimé par les deux jeunes filles durant tout le film. À travers des scènes qui se répètent, le réalisateur traduit la monotonie et la routine de la vie de ces deux jeunes filles confrontées à leur destin.

M. S.

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