“Être poète ou écrivain était mon rêve d’enfant”

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Imène Benstiouah, jeune poétesse algérienne kabyle, est née et a grandi dans une région rurale de la Kabylie, à Chabet El-Ameur, dans la wilaya de Boumerdès. Dans son premier recueil de poésie Un esprit loup me hante, sa façon d’y sculpter les phrases et les mots pour leur faire dire plus qu'ils ne disent habituellement témoigne d’un immense talent qui vient d’éclore.

La Dépêche de Kabylie : Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Imène Benstiouah : Je suis une jeune auteure algérienne née et grandie à Boumerdès. Après avoir suivi mon parcours scolaire, j’ai obtenu une licence en littérature française à l’université d’Alger. Actuellement, je vis et je travaille à Istanbul en tant qu’enseignante de littérature et langue française.

Comment êtes-vous venue à la poésie ?

À vrai dire, être poète ou écrivain était mon rêve d’enfant. J’ai toujours été une personne rêveuse et sentimentale, ayant grandi entourée d’une nature montagnarde, cela m’a énormément influencée, voilà ! Adolescente, je composais de petits vers et rimes, mais ce n’est qu’après mon exil que la poésie et l’écriture se sont imposées à moi comme une évidence, comme un besoin pour me soulager et égayer ma solitude.

Parlez nous de ce premier recueil…

«Un esprit loup me hante» est ma première expérience dans le domaine de la publication. Le recueil contient 47 poèmes libres traitant de différents thèmes ; j’y parle de mon enfance, d’amour, d’abandon, d’exil. Je crois que cet esprit loup m’a poussée à l’exorciser en criant haut ce silence qui me rongeait l’âme. Le loup a décidé d’hurler, de se rebeller, il en a marre d’être étouffé dans les abîmes de l’âme.

Avez-vous rencontré des difficultés pour l’édition de votre recueil ?

Absolument pas, j’ai contacté six maisons d’édition françaises, j’ai eu des avis favorables pour la publication de mon recueil… Certes, elles ne sont pas très connues mais elles ont une bonne réputation. J’ai choisi Edilivre puisque elle est à compte d’éditeur tandis que les 5 autres à compte d’auteur. Pour les maisons d’édition algériennes, la majorité d’entre elles ne publient pas la poésie.

Quel est votre poète ou écrivain préféré ?

Frantz Kafka reste toujours mon écrivain culte, mais cela n’empêche pas d’avoir d’autres préférences. Dans la poésie, j’ai un penchant pour la poésie de Baudelaire, Ronsard et Edgard Allan Poe.

Que représente la poésie pour vous ?

La poésie, pour moi, est une façon d’exprimer des sentiments, des tourments,…La poésie est un monde de mystères que j’aime percer et vivre. C’est un cri de colère, de désespoir, d’espoir et aussi de gratitude. En un mot, la poésie c’est, pour moi, la sensibilité.

Le poète est-il utile dans notre société ?

Dans une société qui lit, oui. Le poète a une place primordiale, car il est porteur d’un noble message.

Puisque vous vivez en Turquie, quels sont vos sentiments vis-à-vis de l’Algérie et devotre famille ?

Être loin de ma famille et mes proches n’est pas une chose aisée, mais dans la vie, il faut faire des choix et en assumer les résultats. Certes, ma famille me manque beaucoup et j’essaie de faire honneur à leur éducation et aux principes qu’ils m’ont inculquées et j’espère les rendre fiers de moi.

Maintenant vos poèmes sont publiés dans les revues les plus réputées comme «La cause littéraire». Que ressentez-vous ?

Voir mes poèmes publiés dans des revues littéraires internationales ne peut que m’honorer.

C’est une fierté et un encouragement surtout. Cela me poussera à parfaire mes écrits et tenter d’être à la hauteur des espérances de mes lecteurs.

Est-ce que vous avez d’autres projets du même type ?

Oui, effectivement, je ne vais pas m’arrêter et j’ai des projets d’écriture dans le récit et la poésie.

Un dernier mot ?

Je remercie énormément l’équipe de «La Dépêche de la Kabylie» de m’avoir donné cette belle occasion de me faire connaître auprès des lecteurs. Je remercie mes lecteurs, les gens qui m’encouragent et tous les habitants de Chabet El-Ameur. Et comme toujours, un grand amour à ma mère pour laquelle je dédie ces quelques vers:

Le soleil se vante de sa natte dorée

Les fleurs s’éclosent dans les prairies

Un jour printanier, d’amour et de féerie

L’horizon par le spectacle est excité,

Une toile s’est dessinée.

Un visage angélique m’a souri…

Celui de ma mère adorée.

Entretien réalisé par Saïd M.

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