«L’histoire est la mémoire des peuples»

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Originaire de Souk El Ténine, à l’est de Béjaïa, l’écrivaine Fazia Khelifa parle dans cet entretien de l’écriture, de ses différents ouvrages et des difficultés auxquelles elle fait face.

La Dépêche De Kabylie : Voudriez-vous bien vous présenter à nos lecteurs ?

Fazia Khelifa: Je suis née à Souk El Ténine, dans la wilaya de Béjaïa. J’ai obtenu mon diplôme universitaire à l’université de Constantine en 1988. Actuellement, je suis retraitée de l’éducation nationale. J’ai écrit quatre œuvres traitant de l’Histoire de la guerre d’Algérie dans ma région.

Qu’est-ce qui vous a poussée à vous mettre à l’écriture ?

Depuis mon jeune âge, en tant qu’élève, mes enseignants me félicitaient toujours pour mes expressions écrites. Je lisais tout ce qui me tombait entre les mains. Pratiquement, j’ai lu tous les auteurs les plus célèbres au monde dans les trois langues arabe, français et anglais. Etant très jeune, j’écrivais des histoires romantiques que je faisais lire à mes camarades. C’est de là qu’est née ma passion pour l’écriture.

Quelle est la thématique qui revient le plus dans vos œuvres ?

Sans le vouloir ou le choisir, je me suis retrouvée dans le thème historique plus exactement dans l’Histoire de la guerre de libération nationale «1954 – 1962». J’ai grandi dans une famille qui a fait beaucoup de sacrifices pour notre pays, et mon père que je considère comme un héros nous a toujours appris à faire notre devoir envers notre pays sans contre partie. J’aime mon pays et, aujourd’hui, j’apprends aux jeunes à l’aimer. C’est un Eldorado et nous devons être fiers de notre glorieuse Histoire.

Quels sont les écrivains qui vous ont influencée ?

Je suis universelle, je lis tous les écrivains de différentes identités mais ceux qui m’ont plus inspirés sont : Gabriel Garcia Márquez, Pearl Buck, Victor Hugo, Anton Tchekhov, Naguib Mahfoud et bien sûr, en Algérie, Mouloud Feraoun, Kateb Yacine et Assia Djebar.

Parlez-nous de vos livres ?

J’ai écrit quatre livres, tous sur l’Histoire de la Guerre d’Algérie, plus précisément sur la wilaya III. Ce sont tous des témoignages de héros qui ont marqué l’histoire de cette région que j’ai parcourue à la recherche de ceux qui sont encore en vie pour recueillir leurs témoignages et écrire leurs histoires, et croyez moi, ce n’était pas facile de les faire parler et de creuser dans leurs douleurs, surtout pour les femmes qui avaient du mal à divulguer l’atrocité des soldats français. Je ne cesserai jamais de remercier tous ceux et celles qui m’ont ouvert leurs portes et leurs cœurs.

Avez-vous rencontré des difficultés pour leur publication ?

Effectivement, j’ai trouvé beaucoup de difficultés pour la publication de mes œuvres que j’ai publiées à mon compte, mais le problème de la distribution se pose toujours. Je cherche une maison qui s’occuperait de tout, car étant une femme, en Algérie, c’est difficile pour moi d’assurer la diffusion. Je souhaite que mes œuvres soient lues un peu partout dans mon pays puisqu’elles traitent de l’Histoire de tous les Algériens.

Tous vos ouvrages sont consacrés à la Guerre de libération. Pourquoi ?

Je me suis retrouvée dans l’écriture de l’Histoire de la guerre d’Algérie car après mon premier livre, les lecteurs et surtout les Moudjahidine m’ont encouragée à écrire l’Histoire de la région durant la Guerre de libération nationale.

Quels sont vos projets d’écriture ?

Actuellement, je suis en train d’écrire la biographie d’un autre héros de la wilaya III et une deuxième œuvre pour l’association de la sauvegarde de la mémoire de Kherrata à travers laquelle elle compte honorer les martyres de la région.

Un mot pour conclure…

En conclusion, je remercie beaucoup La Dépêche de Kabylie qui m’a donné cette occasion pour m’exprimer. Comme je dis toujours et je le dirai encore l’Histoire est la mémoire des peuples, il faut connaitre le passé pour comprendre le présent et construire le futur.

Entretien réalisé par Saïd M.

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