«La BD et la caricature se complètent»

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Le bédéiste Kamal Bentaha, lauréat au FIBDA dernièrement, parle dans cet entretien de la bande dessinée, cet art des couleurs qui commence à se faire une bonne place au sein des librairies.

La Dépêche de Kabylie : Pour commencer, comment êtes-vous devenu dessinateur de BD?

Kamal Bentaha : Durant les années 1990, j’ai collaboré avec le journal Le Pays comme illustrateur-caricaturiste, puis, un peu plus tard, je me suis retrouvé au journal Les Nouvelles Confidences à Alger. C’est là qu’une directrice de la revue pour enfants «Nounou BD», sise à Kouba, m’avait proposé de lui faire une BD sur les hommes historiques. Voilà comment fut mon début comme bédéiste.

En plus de deux BD déjà publiées en kabyle, vous préparez une autre pour très bientôt…

En effet, les deux BD publiées portent les titres «Azzi et Azul» pour la première, et «Aqejmamar» pour la seconde. Actuellement, je prépare une autre dont le titre est «Uccen d umeksa», qui devrait sortir cette année 2018. En parallèle, j’attends, pour ce mois, l’édition de mon deuxième album de caricatures, qui sera cette fois en kabyle. Le premier, publié en langue française, avait comme titre «Amicalement votre».

Découvrir des BD dans leur langue aura-t-il un impact positif sur les enfants ?

Et comment ! En plus de la couleur qui représente la Kabylie, avec sa verdure et l’azur du ciel, ils découvrent le parler de leurs parents, les noms des objets et des montagnes tels qu’ils les connaissent dans leur vie quotidienne. L’enfant schématise rapidement et se substitue au personnage de la BD pour une balade avec lui d’une page à l’autre, cela ne peut être que bénéfique.

Vous collaborez également dans la presse comme caricaturiste…

Effectivement. Ces derniers temps je suis très sollicité par la presse électronique avec qui je collabore en ce moment. Une chose est sûre, la caricature et la BD se complètent. Comme un loisir quotidien, j’alimente également chaque jour ma page Facebook avec de nouvelles caricatures, en suivant l’actualité politique, sociale et autre.

Vous avez été primé dans un concours à Alger. Comment ça s’est passé?

En fait, mon intention était de vendre ma BD en Tamazight au Festival international de la bande dessinée d’Alger, et la faire connaitre au large public. Par la suite, j’ai reçu un émail me signifiant que j’ai été lauréat pour le premier prix. C’était un encouragement de plus pour moi. Il est vrai que la BD, ou l’écriture en général, ne nourrit pas l’auteur, mais elle nourrit la langue. Alors pourquoi nourrir une langue qui n’est pas la mienne ?

À quand une exposition ?

Si les choses vont comme je le souhaite, dès la sortie de mon album, j’annoncerai mes dates d’exposition avec des ventes dédicacées.

Entretien réalisé par M. K.

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