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DJAMEL HACENE AÏT IFTENE, réalisateur : «Le cinéma amazigh a de beaux jours devant lui»

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Le réalisateur de cinéma, M. Djamel Hacène Aït Iftène, parle dans cet entretien de son dernier film Idammen n yitij di tmurt n leqbayel (Le sang du soleil en pays kabyle), sélectionné pour le Festival du film amazigh à Agadir (Maroc) (2 – 7 avril 2018).

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La Dépêche de Kabylie : Tout d’abord, qui est Djamel Hacène Aït Iftène ?

Djamel Hacène Aït Iftène : Je suis professeur de français à la retraite, mais le domaine culturel et artistique m’a toujours intéressé et captivé. J’ai activé dans le mouvement associatif durant plusieurs années, à Aïn El Hammam. J’ai beaucoup appris. Après un long parcours dans le mouvement associatif, j’ai créé, avec mon fils Massinissa, une agence de communication et je me suis lancé dans la production et la réalisation de documentaires.

Racontez-nous vos débuts dans le cinéma, votre parcours jusqu’à aujourd’hui…

C’est en 2006 que l’aventure a commencé. Après un travail de presque de quatre ans, je réussis à réaliser mon premier documentaire «Ahmed Oulkadi, un Roi kabyle», qui met en lumière la personnalité du fondateur du royaume de Koukou. Avec ce film, j’ai pu participer au Festival du film amazigh à Azeffoun en 2011. Le film suscita un formidable engouement du public et des médias. En 2012, je réalisai mon deuxième film «ça coule de sources», un documentaire autour de l’eau et de l’effort citoyen. Il raconte l’extraordinaire aventure des habitants du village Aït Aissa Ouyahia, à Illilten, concernant l’alimentation en eau potable. Le film fut sélectionné à 2 festivals du film amazigh, ici en Algérie et au Maroc à Agadir. Il fut aussi diffusé dans le cadre du Forum Alternatif Mondial de l’Eau (FAME), à Marseille. Mon troisième film a pour titre «Asensi N Wazru N Tthur», je le réalisai en 2014. En ce début d’année 2018, j’ai réussi à terminer mon nouveau film «Le sang du soleil en pays kabyle» que j’avais commencé il y a plus de deux ans.

Parlez-nous de ce dernier film, de son titre, du tournage…

C’est un documentaire de 78 mn, entièrement tourné à Tabourt Ath Ghovri, avec la collaboration des habitants. J’ai commencé ce film, il y a plus de deux ans, mais plusieurs facteurs ont conditionné le tournage : la disponibilité des acteurs, la saison des olives, les finances… En parlant de finances, j’ai fait le film avec mon argent personnel, je n’ai reçu aucune aide des autorités compétentes. Quant au sujet du film, il est question des différentes techniques de trituration des olives, de la place de l’huile d’olive et de l’olivier dans la société kabyle. Toutes les phases ont été traitées, de la récolte des olives jusqu’à la mise en jarres de l’huile.

Mais il y a aussi une histoire humaine, une intrigue ?

En effet. C’est l’histoire de modestes montagnards qui, grâce à leur ingéniosité, arrivent à survivre dans cet environnement dur et hostile. Leur dévouement et leur disponibilité apportent au film une authenticité évidente.

Le film a été sélectionné pour le Festival du film amazigh à Agadir (Maroc) qui se tiendra du 2 au 7 avril. Une satisfaction, n’est-ce pas ?

Plusieurs de mes films ont été sélectionnés pour ce Festival international que l’association Issni N’Rough organise et je n’en suis pas peu fier. Pour moi c’est une double satisfaction : voir mon travail reconnu et participer à ce prestigieux Festival où j’ai fait les plus belles rencontres de ma carrière avec de grands réalisateurs. Le film amazigh se porte de mieux en mieux, il a de beaux jours devant lui et je suis vraiment fier de ma modeste contribution.

Entretien réalisé par M A Tadjer

Synopsis du film Le sang du soleil en pays kabyle

L’huile d’olive a toujours eu une place privilégiée dans la société kabyle, aussi bien ancienne que contemporaine. Elle était une constante dans l’économie vivrière de ces rudes montagnards. Ce liquide doré était affublé de mille et une vertus. Il était le remède miracle pour toutes les maladies et pour tous les petits bobos de la vie. Notre voyage à «Tabourt ath Ghovri», nous remet sur les sentiers des savoir-faire ancestraux. Notre pérégrination se fera sous l’aimable orientation de Da Omar qui ne ménagera aucun effort pour mener à bien cette mission. Grâce à ces gens honorables, comme Da Ahcene, un personnage pittoresque et plein de joie de vivre malgré le poids des ans, nous avons pu revisiter les techniques anciennes en passant par l’huilerie traditionnelle. Malheureusement, beaucoup de ces gestes ancestraux sont perdus à tout jamais. Ce film est un hommage à ces montagnards dont la modestie, la spontanéité et la disponibilité sont un véritable baume au cœur.

M.A.Tadjer

L’image contient peut-être : montagne, texte et plein air

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