Interview à battons rompus d’une fille de Tigzirt qui a fait la Belgique, puis la Tunisie pour revenir en Algérie, sa terre natale… où elle voudrait lancer une école de théâtre à Tigzirt…
La Dépêche de Kabylie: Qui est Louiza Zanoun?
Louiza Zanoun: je suis âgée de 31 ans, native de Tigzirt. Jusqu’au Bac, j’ai fait mes études à Tigzirt (école Mokrani, CEM Medjber, lycée Toumi). J’ai eu mon bac (sciences exactes) en 2005 et j’ai fait une licence en chimie à l’université d’Oran Essénia. En 2009, j’ai découvert le monde du théâtre en faisant partie d’une troupe à Makouda et j’ai passé le concours d’accès à l’institut des arts dramatiques et audiovisuels de Bordj El Kiffan. J’ai été admise et j’ai commencé mon parcours d’études en actorat, enchaîné différents stages en théâtre et cinéma (actorat, mise en scène, assistanat…). En 2011, j’ai eu une bourse d’étude et suis partie en Belgique suivre une académie d’été (des stages de théâtre russe d’un mois). J’ai commencé à animer des ateliers de théâtre aux enfants pendant mes études (à Alger) et j’ai poursuivi jusqu’à l’été 2017 en Tunisie où je travaillais dans un centre culturel privé. En juin 2017, j’ai pris la décision de rentrer à Tigzirt pour m y installer et lancer une école de théâtre. Ce projet me tient à cœur car étant une enfant de Tigzirt, il m’a fallu avoir 22 ans pour découvrir le monde du théâtre et me découvrir par la même occasion. J’ai donc envie d’aider nos enfants à se connaitre et découvrir leurs talents cachés et de là chacun suivra le chemin qu’il aura choisi et non celui qu’on lui aurait imposé.
Vous tenez vraiment à ce projet ?
Pour l’instant, il s’agit de répandre l’information, mais je ne demande rien de plus…
Pourriez-vous nous dire ce qu’est le théâtre russe ?
Par le théâtre russe, j’entends Stanislavski, Tchekov, Pouchkine… Un théâtre qui travaille sur la vérité intérieure et le naturalisme émotionnel, pour ainsi dire, le réalisme. J’ai toujours été attirée par ce genre de théâtre, car il nous mène à la découverte de soi.
Vous allez certainement devoir former votre troupe, n’est ce pas ?
Après avoir eu l’accord pour la salle de cinéma, je suis en phase d’information et sensibilisation à l’importance de ce travail sur les enfants. J’ai fait le tour des écoles primaires et Collèges (CEM), parlé aux directeurs et/ou responsables administratifs pour leurs expliquer en quoi consiste le projet. J’en parle autour de moi comme je le fais par les affiches que je placarde un peu partout en ville. Je préfère ne pas parler de troupe car mon travail est avant tout un travail de développement personnel des enfants, donc un travail psychologique mais aussi physique. Tout dépendra donc de l’évolution de notre travail, de la volonté des enfants à se produire ou pas devant un public. Les pièces de théâtre ou spectacles sont l’aboutissement d’un long travail.
Interview réalisé par Ferhat Tizguine.