La 5ème édition lancée !

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La 5ème édition du Salon du livre a été solennellement ouverte par le P/APC de Boudjima, M. Smaïl Boukheroub, devant une assistance très nombreuse : «Je déclare ouverte la 5ème édition du Salon du livre. Je remercie vivement les sponsors et nos bienfaiteurs qui nous ont apporté leur indéfectible soutien, car l’APC n’a pas les moyens financiers et autres pour faire face et réussir une telle manifestation culturelle qui coïncide avec le Printemps berbère. Je souhaite que la présente édition soit meilleure que la précédente et que la 6ème édition le sera encore plus». Il est à souligner la participation d’une trentaine de maisons d’édition et de plus d’une cinquantaine d’auteurs et de poètes, anciens et nouveaux, notamment des jeunes talents qui viennent agrandir la liste et enrichir l’échiquier littéraire. «Notre préoccupation est de faire aimer la lecture aux enfants», ajoutera le P/APC. Les étals offrent une riche gamme de livres, de revues et autres dictionnaires dans les quatre langues : tamazight, arabe, français et anglais, le public a l’embarras du choix. Les élèves de 5ème année, de l’école primaire 5 Juillet de Tigzirt ont admirablement interprété plusieurs textes de Mouloud Feraoun du français en Tamazight. Ils ont utilisé des passages du Fils du pauvre, de Jours de Kabylie, Anniversaire, Journal, et la dernière lettre de Feraoun, rédigée avant d’être assassiné. Lyla Aguentil, animatrice du club de lecture de la bibliothèque de Tigzirt dira avec une note de satisfaction : «Nous sommes ici sur invitation de M. le Maire pour présenter des passages de Mouloud Feraoun et les enfants s’identifient totalement à Fouroulou. Je précise que l’atelier de lecture s’inspire de toutes les œuvres de Feraoun et chaque élève lit un roman, puis un autre et ainsi de suite, tout en mentionnant et relevant les mots difficiles qu’il cherchera dans le dictionnaire». Trois conférences ont eu lieu. Il s’agit de Frédérique Devaux sous le thème «De la naissance du cinéma kabyle- Langues en péril : langues en devenir par Rabah Sebaa et Place et rôle de la Kabylie dans le monde Amazigh» par Younès Adli. Pour ce dernier que nous avons suivi, la langue amazighe et par ricochet la Kabylie ont connu un long parcours et beaucoup de péripéties. Il relate la création de l’Etoile Nord Africaine, ses responsables et le rôle de chacun d’eux, notamment, Bénaï Ouali, Imache Amar, Aït Ahmed. La crise berbériste n’était pas une, selon le conférencier ; le premier président, Mohamed Djeffal a été remplacé par Messali El Hadj qui s’opposait à la langue Amazigh mais aussi à la lutte armée contre l’occupant français. Il ajoutera : «Nous nous occuperons de la question identitaire après l’indépendance, leur avait-il avancé». Le conférencier ne mâche pas ses mots et affirme : «On est revenu à l’islamisme et l’arabisme». Il cite le congrès de Tripoli durant lequel il fallait entériner les accords d’Évian et où Ben Bella renforça plutôt les deux régimes cités plus haut «La rébellion de 1963 menée par Aït Ahmed n’était pas pour rien. Une autre déception interviendra avec la suppression de la chaire berbère animée par Mouloud Mammeri». Le conférencier aborde les évènements du 20 Avril 1980 avec comme point de départ l’interdiction d’une conférence qui devait être animée par Mouloud Mammeri à l’Université de Tizi-Ouzou et la douloureuse et dramatique suite connue pour la répression sauvage des services de sécurité. Depuis de l’eau a coulé sous les ponts. La revendication identitaire tarda à venir et ce n’est qu’en 2016 et 2017 que la langue amazigh est consacrée nationale et officielle. Des efforts sont entrepris mais restent insuffisants pour sa généralisation. Des moyens lui sont nécessaires au même titre que la langue arabe, sans aucune discrimination, dit-il en substance.

M A Tadjer

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