L’artiste aux chansons éternelles

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Décédé le 9 mai 2005 à Paris, Salah Saadaoui fut, durant toute sa vie, un artiste des deux rives de la Méditerranée.

Il était né en 1937 à Tamelaht, dans la commune d’Ahnif à M’Chedallah, dans la wilaya de Bouira. Salah vécut toute son enfance à La Casbah d’Alger. Mais sa carrière artistique ne débuta qu’en France. Il était, incontestablement, l’un des artistes algériens qui ont su transcender la barrière linguistique en chantant en kabyle, en arabe algérien et même en français. Il ne voulait pas que sa poésie soit prisonnière d’une seule langue. Le chanteur avait une renommé nationale. Salah Saadaoui a dédié sa vie à l’art. Après un court séjour à Meurthe-et-Moselle, il suivra son frère aîné Hamou à Paris où il animera des soirées dans les cafés-maures maghrébins. Le tournant décisif de sa carrière sera amorcé, toutefois, suite à la rencontre d’Amraoui Missoum qui l’intégrera dans son orchestre comme batteur et choriste d’abord. Son entrée à radio Paris lui fera rencontrer Cherif Kheddam et Akli Yahiatene. Salah Saadaoui mettra aussi son don d’artiste au service de la cause algérienne. Il participera, avec son frère Hamou, à la sensibilisation des émigrés et de l’opinion publique à la cause algérienne. Après l’indépendance, Salah choisira de rester à Paris, pour y poursuivre sa carrière. Après la création de sa propre maison de disque, l’artiste se mettra au service de ses pairs algériens. Son bilinguisme se fera ressentir dans les chansons qu’il composera à plusieurs artistes, à l’instar du regretté Samy El Djazaïri. Salah Saadaoui a laissé à la postérité des chefs d’œuvres comme «Ichrek Yitij Yuli Wass» qui reste encore aujourd’hui l’une des chansons les plus populaires de la musique algérienne, tout comme sa chanson «A Rebbi Kech D lqawi». Ses compositions en kabyle sont nombreuses, à l’instar de «A Ami Slimane», ou encore des chefs-d’œuvre en arabe algérien comme «Hebbit N tzewej wehdi», «Ya bladi» et plein d’autres encore. Salah Saadaoui est enterré à Alger.

Akli. N.

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