«Ce qui m’a poussé à créer une maison d’édition»

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Mebarek Gamar, l'un des propriétaires de la maison d'édition Chikh Mohand Oulhocine, nous parle dans cet entretien de leur projet qui vient de naître.

La Dépêche de Kabylie: Les éditions Chikh Mohand Oulhocine viennent de voir le jour. Quelles sont vos impressions…

Mebarek Gamar: C’est un objectif enfin atteint, donc heureux de la naissance de notre maison d’éditions à laquelle nous souhaitons une longue vie et un avenir prospère. Comme nous espérons également être à la hauteur du nom qu’elle porte.

Pourquoi avoir choisi ce personnage précisément comme nom pour ces éditions?

C’est sans nul doute, pour l’influence de ce grand homme sur nous par le riche patrimoine culturel laissé derrière lui. C’est aussi notre manière de lui rendre hommage en donnant son nom à notre maison d’éditions. Chikh Mohand Oulhocine est un monument culturel historique, un «Amusnaw» de son époque qui mérite tous les honneurs.

Vous êtes désormais poète-éditeur. Comment vous est venue l’idée de créer une maison d’éditions?

L’idée est venue suite à l’expérience amère vécue avec quelques éditeurs lors de l’édition de mon premier recueil de poésie, intitulée «99 D ASEFRU», et dont la publication a duré plus de cinq années, après moult engagements non honorés, fausses promesses, etc.

Les éditions viennent d’enregistrer la première parution. Avez-vous un certain objectif sur la qualité et le nombre de livres à éditer cette année?

A présent, nous avons édité deux titres, un roman et un recueil de poésie, en Tamazight. Notre objectif est d’atteindre au moins 10 à 12 titres différents, entre roman, poésie et nouvelles en Tamazight, d’ici fin 2018. D’ailleurs quatre autres titres sont déjà en phase d’édition et verront le jour entre mai et juin 2018.

Certains éditeurs ne cessent de se plaindre du marché du livre, notamment amazigh. Quelle vision en faites-vous?

Oui, il y a de quoi se plaindre, vu le recul de la culture de la lecture dans notre pays. De nos jours, rares sont les amoureux de la lecture. Les revues de cuisine sont plus vendues que les œuvres littéraires en Algérie. Ceci démontre malheureusement que le ventre l’emporte sur le cerveau. Ce n’est pas facile à dire mais c’est une vérité qu’on ne peut pas cacher. Nous restons malgré tout optimistes, la situation pourra bien se renverser dans l’avenir et le marché du livre connaîtra bien des jours meilleurs.

Projetez-vous d’accompagner cette maison d’éditions par une librairie dans le futur?

Oui, cela fait partie de nos projets d’avenir. Nous avons déjà entamé des démarches pour la location d’un espace qui nous servira de librairie et de nouveau siège pour notre maison d’éditions en même temps.

En ce qui vous concerne, allez-vous donner naissance à un autre recueil de poèmes, sachant que plusieurs amoureux de votre poésie l’attendent?

En effet, mon second recueil de poésie paraîtra, si Dieu le veut, dans le courant de cette année, sous le titre «tiggugemt yessawalen». L’œuvre en question contiendrait 50 poèmes du meilleur que j’ai écrit jusqu’à présent.

Merci d’avoir répondu à nos questions. Un dernier mot?

Pour finir, je dirai que notre souhait est de réussir dans notre mission qui est de contribuer à la promotion de la littérature amazighe, et atteindre des objectifs dignes du nom que notre maison d’édition porte.

Entretien réalisé par M. K.

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