«C’est nous qui nous compliquons la vie»

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Mourad Touak parle dans cet entretien de son premier ouvrage sur la psychologie, qu'il vient de publier sous forme d'un livre-CD.

La Dépêche de Kabylie: Parlez-nous du livre-CD que vous venez de publier ?

Mourad Touak : En fait, c’est mon premier produit. Il s’agit d’un livre bilingue intitulé «Le champ du bonheur» (Annar n lehna), accompagné d’un CD audio entièrement en kabyle. C’est un produit qui parle de la psychologie positive et du développement personnel, qui peut orienter les gens à développer leurs capacités d’aimer et d’êtres aimés et à être conscients de leurs pouvoirs intérieurs pour ne pas se laisser abattre par les circonstances extérieures. Aussi, il aide à se rendre compte que le vrai bonheur est en chacun de nous, où il se réveille à travers l’acceptation de soi et des autres, à travers la reconnaissance, l’amour, le partage, la satisfaction et l’espérance. Le bonheur se réveille aussi quand on accepte l’inévitable, ou l’imprévisible.

Pourquoi utiliser deux supports de communication ?

D’abord, je me suis inspiré de psychologues et coachs américains. C’est leur méthode de travail, consistant à accompagner chaque livre publié d’un CD audio, qui m’a plu. Ceci dans le but de toucher ceux qui n’ont pas le temps de lire, comme, par exemple, les automobilistes. J’ai aussi pensé au CD parce que la plupart de nos parents, notamment nos mamans, n’ont jamais été à l’école, ainsi que les aveugles qui auront ainsi l’occasion d’écouter la psychologie positive à travers le CD. En outre, il vaut mieux utiliser deux armes différentes qu’une seule, alors lire et écouter la psychologie positive et le développement personnel est comparable au fait d’avancer avec les deux pieds.

Que pensez-vous du degré de connaissance de la société sur le développement personnel ?

C’est vraiment très faible. Déjà l’expression «développement personnel» à elle seule, n’est pas connue de beaucoup de gens. Quant à ses méthodes et ses stratégies, n’en parlons pas ! Je pense que c’est justement ça qui manque dans notre société; la psychologie positive et le développement personnel pour que les gens puissent réaliser leurs rêves, s’aimer et aimer les autres, donner un sens à leur vie.

Vous avez récemment tenu un certain nombre de conférences sur ce sujet…

J’ai animé de nombreuses conférences ici en Algérie et en France, et j’ai vu l’importance qu’accordent les citoyens aux questions relevant de la psychologie. Il faut dire que je suis une sorte de pionnier dans ce domaine, car personne avant moi n’a traité du développement personnel en kabyle. C’est vrai que les coachs encadrant en arabe ou en français sont nombreux, mais en kabyle, le terrain est vierge. Je suis, donc, honoré d’y faire les premiers pas.

Quelle a été la première réaction des gens ?

Pour eux, c’est nouveau, mais ils ont aimé. Il y a parmi eux ceux qui me disent «finalement, combien on est riches !» Il y a d’autres aussi qui disent «la vie est belle et simple, c’est nous qui la compliquons avec nos pensées négatives», surtout pour ceux ayant déjà lu mon livre «Le champ du bonheur». Le premier chapitre de mon ouvrage est consacré à la reconnaissance et la gratitude que nous devons exprimer pour ce que nous sommes, pour les richesses qui nous sont offertes et qui sont visibles à travers nos corps et nos esprits. J’y ai dit, entre autres, qu’il faut rendre grâce à Dieu de nous avoir créés parmi les êtres humains.

Vous-êtes aussi à la tête d’une association qui tient un festival périodique…

Oui. La 7ème édition du Festival Aderyis, consacré cette année au chanteur Athmani, a été d’ailleurs une réussite. L’association Itri Iburayen, dont je suis le président, a mis les bouchées doubles pour réussir cet événement marqué par la présence d’un grand public et de grands artistes, tels que Hacène Ahres, Ouazib, Kaci Boussaad, Taleb Tahar, Boualem Boukacem et d’autres, ainsi que par la présence du président de l’APW de Béjaïa M. Mehenni Hadadou et du maire de Tizi-Ouzou M. Ouahab Aït Menguellet. Ce succès va beaucoup nous encourager pour continuer encore à promouvoir notre culture amazighe. Cela fait aussi partie, par ricochet, du développement personnel.

Un mot pour conclure…

Même si notre vision est différente, notre culture est commune. Si chacun de nous a une vision politique différente de l’autre, nous avons le même combat, la culture amazighe. Pour mon livre, je conclurai en disant que notre développement dépend de nous et non des circonstances extérieures. C’est l’incipit de mon livre «Le bonheur est en soi-même, et pour le vivre, il faut être soi-même». En plus simple, je dirais que c’est vraiment à la portée de tous de vivre heureux. Il suffit de ne pas se compliquer l’existence.

Entretien réalisé par M. K.

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