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Rabah Bedaouche, artiste poète : «La poésie me passionne depuis mon plus jeune âge»

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Dans cet entretien, Rabah Bedaouche, un jeune de 25 ans, natif de Tizi N’berber, parle de sa première projection poétique intitulée «Le sentier des plaies» qu’il vient de publier aux éditions Tafat.

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La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous, d’abord, vous présenter aux lecteurs ?

Rabah Bedaouche : Je suis d’Aokas, né en 1993, étudiant en Master 2 communication et relations publiques à l’université de Béjaïa. Je suis très chanceux d’avoir ouvert les yeux dans cette ville ouverte aux cultures, une ville de sciences et de libertés ! Je suis un jeune passionné de littérature, amoureux de la plume dès mon jeune âge, j’aime la vie, le rêve et les nouveaux horizons.

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’écrire ce recueil de poésie ?

La poésie m’a toujours habité, depuis mon plus jeune âge. Le chant est pour beaucoup dans cette passion. Nos chanteurs, Matoub, Ait Menguellet, Slimane Azem et tant d’autres ont forgé mon don. Les épreuves de la vie que j’ai endurées et qui sont celles de la plupart des jeunes ont aussi alimenté ce don et je ne fais que refléter le vécu d’un adolescent aux prises avec les joies et les peines de la jeunesse. Et au fil des jours, je suis arrivé à questionner d’autres sujets de la société, comme en témoignent les titres que j’ai choisis.

Parlez nous de votre recueil ?

Dans la majorité de mes poèmes, l’espoir est présent. J’essaye d’apporter une autre vision, de voir le monde autrement. Je cherche à dépasser la difficulté, à transcender les embuches de la vie, à me situer au-dessus pour les minimiser et les «vaincre». Il est certain que c’est surtout par un état d’esprit autorisant juste de l’optimisme, mais c’est toujours une victoire. Dans un passage de mon recueil, je disais «l’encre est une vengeance en silence». En écrivant, j’ai réellement ce sentiment, celui de me venger de quelque chose qui me dépasse, et sur lequel je n’ai aucun pouvoir, comme le temps qui passe me volant ma jeunesse, ou les aléas de la vie qui décident du destin et des conditions de toute la société. Cette imagination ne m’est pas tombée du ciel, il est certain que j’ai en moi, innées, des prédispositions, mais, elles avaient besoin d’un déclic, de quelque chose qui les secoue et les réveille. Je pense que cela était l’influence positive d’une ancienne enseignante de dessin, en l’occurrence, Hamdi Bahia que je salue très respectueusement.

Avez-vous trouvé des difficultés financières pour publier ?

Évidemment ! Avec ma situation financière. Je ne suis encore qu’un étudiant et je suis issu d’une famille aux revenus moyens. Pour tout vous dire, (rire) j’ai dû emprunter et j’ai payé en deux tranches.

Quels sont les thèmes que vous avez abordés ?

J’ai un peu touché à tout, aux problèmes d’actualité, à l’exemple de l’émigration clandestine qui devient un véritable fléau, et d’autres sujets comme l’amour, la vie en général. Des hommages ont été aussi rendus aux victimes de la décennie noire et à leurs familles, à travers plusieurs vers de mes poèmes.

Vous avez parlé d’Aokas et de son café littéraire…

Effectivement, écrire sur Aokas me tenait à cœur. Je me sentais redevable à l’égard de ce beau village à plus d’un titre. Je suis d’abord un des enfants de ce merveilleux village et il est naturel qu’en j’en fasse l’éloge pour toute la fierté que je ressens d’en être le fils. Mais, notre illustre village est aussi connu pour figurer parmi ceux qui sont à l’avant-garde de toutes les justes causes, à commencer par notre identité et notre culture. Mes frères d’Aokas ont bravé la matraque et défié la répression pour que ce village reste l’un des bastions de la dignité, de la liberté mais aussi de l’échange, du partage, de la fraternité et du véritable amour de la patrie. L’action de notre Café littéraire s’inscrit dans cette optique et c’est pour cette raison que les véritables patriotes, les intellectuels les plus en vue, se disent fiers de répondre à son invitation.

Avez-vous d’autres projets en vue ?

Oui, actuellement, j’ai un roman en chantier, c’est une humble tentative, si ça ne marche pas, j’aurais au moins le mérite d’avoir essayé (rire).

On vous laisse conclure…

Je tiens à remercier, pour la précieuse aide qu’ils m’ont apportée, Khaled Lemnaouer, Chabane Mohand et Hafit Zaouche, tous membres du Café littéraire d’Aokas. Je leur saurais toujours gré de m’avoir invité pour animer ma première conférence. Cela n’est pas anodin pour moi, car ce sont ces encouragements et cette attention qui boostent et permettent d’aller chercher au plus profond de soi ce qui pourrait justifier la place qu’on semble nous donner dans la société et mériter l’honneur que nos respectables ainés nous font. Il faut être digne de ces repères, ou pour le moins leur montrer qu’en fait de notre mieux. Je suis fière aussi de la société dans laquelle j’évolue, elle m’ouvre les yeux et me fournit la matière qui me permet de mettre en œuvre et d’entreprendre ce que je rumine, ce que je pense.

Entretien réalisé par Aziz Khentous

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