12ème Rencontre littéraire avec Achène Mariche

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La bibliothèque principale de lecture publique de Tizi-Ouzou a abrité jeudi dernier la 12ème rencontre littéraire, animée par l’auteur Achène Mariche, organisée par la direction de la culture au profit des élèves du lycée du 20 août de Tizi-Ouzou et en présence des personnalités du monde de la littérature. Après une courte présentation sur son parcours professionnel de professeur de physique depuis une trentaine d’années au CEM de Tizi-Rached et à partir du 5 septembre dernier, il a accédé au poste de surveillant général dans le même établissement. Mariche raconte son histoire avec la poésie et l’art en général. Il a su capter l’attention des élèves. Sa passion pour la poésie, il l’a hérité de son grand-père Ali N’Said qui était poète, mais le grand déclic était 1984. C’est à ce moment qu’il a commencé à écrire des poèmes. Il était en 2ème année au lycée El Illouli de Larbaa Nath Irathen. Le grand virage de sa carrière était le jour où il a publié ses poèmes sur internet, il a reçu un e-mail du professeur Nabil Bouderaa de l’université de Corvallis dans l’État de l’Oregon aux Etats- Unis lui demandant l’autorisation de publier son poème «Sidi valentin» dans le livre north africain voices qui a été édité en 2005. Encouragé, deux mois plus tard Achène a édité en tamazight son premier livre ivyukin (les nuits volubiles) qui a été traduit en français, constatant que les lecteurs se sont intéressés à ses écrits, dix mois après, il sort son deuxième livre intitulé taazult-iw (confidences et mémoires). Pourquoi avoir traduit ses livres, l’auteur s’explique : «Je voyage beaucoup, j’ai travaillé comme guide touristique en Tunisie et c’est là que j’ai découvert l’importance des langues et de la traduction. Avec Dalila Ait Salem, on a traduit «iv yukin» en anglais (voluble nights), préfacé par Nabil Bouderaa. J’étais le premier à avoir fait de la poésie en anglais en Algérie». Sur sa formation scientifique l’auteur confie : «Le fait que je sois physicien m’a aidé à voir beaucoup de choses autrement, j’ai fait rentrer la physique dans mes écrits, je ne suis pas resté dans les anciennes thématiques, j’ai ma touche personnelle : j’ai fait parler le couteau, j’ai fait parler l’aiguille qui raconte l’ingratitude de l’être humain, la porte son histoire et son devoir. J’aime installer les duels dans mes poèmes c’est une grande brèche qui est ouverte. Je fais des analyses sur la jalousie, sur la négligence, sur le bonheur … j’ai essayé d’imbiber le texte littéraire de la science». «J’aime travailler sur les thèmes philosophiques aussi», a-t-il ajouté. Pour l’utilisation de ses textes, le poète dit : «Il y a douze artistes qui ont chanté mes textes, la première chanteuse à l’avoir fait c’est Aldjia, ensuite il y a eu ,Idir Bellali, Feroudja, Boualem Zeraoui, Malek Kezoui, Ramdane Mechache….J’ai fait un poème pour Zayen sur l’environnement, j’ai donné également plusieurs poèmes à Ali Ideflawen qui va les chanter dans ses prochains albums. Mes poèmes sont rentrés dans le cinéma à savoir Wardia n’13 et assarouf dans lequel j’ai joué». «J’ai écrit des nouvelles et des contes, j’ai fait aussi un travail de recherche ou j’ai rassemblé 6300 proverbes en kabyle, le livre va sortir dans deux mois et je suis aussi en train d’écrire un roman», a t’il déclaré. t la traduction des œuvres des autres auteurs, Mariche explique : «J’ai traduit en tamazight la chanson another days in paradise de Phil Collins, les poèmes de Jules Antonine et de Nizar Qabani, j’aimerais bien continuer à faire de la traduction mais je n’ai pas le temps, je préfère exporter mon œuvre. La traduction de Sidi Valentin a été faite en 15 langues. J’ai trois livres qui vont être traduits prochainement en italien par un grand professeur a Vérone». Lors de cet évènement, l’artiste s’est livré au jeu des devinettes, des cartes qu’il a confectionnées. Il a dédicacé ses livres aux trois gagnants. En s’adressant aux lycéens, il conseille : «Il faut se donner l’occasion de lire, lisez au moins une page par nuit, le meilleur sommeil est le sommeil après la lecture». Enfin, il a clôturé la rencontre avec une déclamation du «poème sidi valentin».

Sonia Illoul.

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