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Théâtre régional Kateb Yacine : Himar wa laou tar devant une dizaine de spectateurs !

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«C’est un âne, même s’il vole !» (Himar wa laou tar) est une pièce de théâtre destinée aux enfants. Elle s’est produite sans enfants et sans adultes, hormis quelques personnes (une dizaine, tout au plus). Les grandes averses de l’après-midi du mercredi et les enfants dans leurs classes en sont les principales causes de cette regrettable absence du public de Tizi-Ouzou. La pièce est un produit du Nouveau théâtre des Issers (wilaya de Boumerdès). Le texte est de Youcef Taouinet de la ville d’El Koléa et la mise en scène d’Abdelghani Chentouf des Issers. La pièce traite essentiellement de la condition féminine et de sa vengeance par tous les moyens y compris par la corruption et la sorcellerie. Au lever du rideau, un décor sobre d’une maison reflétant la vie sociale d’un couple dont le mari (Amirouche Ribat) est continuellement saoul, nous montre d’emblée, une femme (son épouse réelle : Lila Ben Attia). Attirant son attention sur l’oubli d’une boisson gazeuse, en revenant des courses, le mari ressort et revient chancelant, la canne à la main. Aux premières réflexions, elle reçoit des coups au dos. Elle crie de douleur et jure de se venger par tous les moyens. Le garde-corps (rôle assuré par Mohamed Bouchanane) de la fille (Saïda Hamzaoui) du roi (Ahmed Béchar) arrive pour annoncer en pleurant que la fille du roi est malade, car il a l’intention de demander sa main. Le deuxième tableau est la sorcellerie (rôle joué par Amel Ben Amra). Elle promet à la maîtresse de maison de rendre son mari plus doux, lui faire oublier sa bouteille et sa canne mais à condition qu’elle paye chèrement et voir son mari devenir «médecin» qui pourra soigner la fille du roi. Le troisième tableau a vu un changement de décor : un semblant d’intérieur de la cour. Le roi ne cesse d’embrasser le trône et de le serrer contre sa poitrine «Celui qui est en haut, ne pourra regarder vers le bas. Il s’accroche à sa place». On fait venir le «médecin» qui n’arrive plus à se retrouver notamment en voyant la jeune fille du roi qui lui dit : «Si tu arrives à guérir ma fille, demande ce que tu voudras, si tu ne la guéris pas, je te couperai la tête !». Désorienté, le «médecin» doit faire son possible. Il met la blouse blanche, utilise le stéthoscope, la fille est allongée, inconsciente, les membres supérieurs pendants. La visite est longue. Les battements du cœur s’accentuent et c’est le roi qui tombe évanoui. «Moi, sans niveau intellectuel, je suis devenu médecin malgré moi et je marie les autres alors que je bats ma femme !». En l’absence de son père, la fille déclare : «Je ne suis pas malade. Je fais semblant de l’être ! Je veux épouser mon garde-corps et mon père n’a pas voulu. Il faut faire quelque chose et nous aider !». Le prétendant ne lésine pas sur les moyens : Internet, You tube … pour faire circuler l’information du médecin qui a réussi à soigner la fille du roi. «Tu seras réputé à travers le monde entier !». Le dernier tableau est la guérison de la fille et le passage de la bague au doigt accompagné d’une musique d’un air de fête et de danse sur scène. De nombreux messages sont à faire passer à travers cette pièce selon le metteur en scène. Elle a nécessité plus d’un mois de travail. Il est à rappeler que la pièce a décroché le 1er Prix du festival du théâtre professionnel d’Alger à Guelma en Juillet dernier. Elle sera jouée Jeudi 4 Octobre 2018 à Koléa. Et à Skikada et Médéa en Novembre et Alger en Décembre. Tizi-Ouzou est la sixième ville où s’est produite la pièce après : Boumerdès (générale à la maison de la culture Rachid Mimouni), Blida, Guelma, Nacéra et Koléa.

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M. A. Tadjer

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