Thameslayt inou, le nouvel album de Makhlouf Ben Hammou

Partager

Thameslayt inou (ma langue) est le titre du troisième album du chanteur compositeur Ben Hammou Makhlouf. Un titre qui résume clairement le message de cet album. Composé de sept chansons aux thèmes, Ben Hammou, dans ce nouvel album fait à sa façon une analyse du changement de la société qui s’est produit ces dernières années. En effet, Ben Hammou Makhlouf exprime, dans un registre lexical accessible et un langage simple, allant de son enfance au sujet identitaire et passant par la déception. Sa carrière artistique, il l’a entamée en 2009 par la sortie de son 1er album intitulé «A sidi Rebbi Azizen», un album de 6 chansons. Deux années plus tard, il sort son 2ème album de 6 chansons aussi, dont le titre est «Tasekkurt» (La Perdrix). Et ce n’est qu’après 7 longues années qu’il produit son 3ème album «Tameslayt-inu» (Ma langue). Pour la chanson «Tutlin, ou Tuttla»(emmaillotement), l’artiste parle de lui-même et compare la vie actuelle à un bébé emmailloté, qui ne peut ni bouger ni faire ce qu’il veut. Dans la seconde chanson, «Hder temted» (Dis et meurs),Makhlouf Ben Hammou, reprend la fameuse phrase de Tahar Djaout «Si tu parles tu meurs, tu te tais tu meurs, donc parle et meurs» ; une chanson qui résume selon Ben Hammou, le vécu de la majorité des Algériens. Vient alors la 3ème chanson qui est le titre de l’album «Tameslayt-inu» (ma langue) ; une chanson où il met en valeur le combat mené par ses ainés, à l’exemple du groupe Imazighen Imula, Tahar Djaout, Mohya, Lounis Aït Menguellat et d’autres où chacun a apporté sa pierre à l’édifice, à sa façon dans le combat identitaire pour que tamazight prenne sa place dans la Constitution du pays. Dans sa 4ème chanson, il raconte la beauté de la Kabylie, y invitant les gens, sans omettre de parler de toutes les régions de Kabylie, Tizi-Ouzou, Bouira et Bgayet, mettant en valeur les personnalités de chaque région. Suivra un vibrant hommage à l’instrument qu’il affectionne le plus, le mandole. «A Tuzyint» (La belle), est un plaidoyer de déception, déception amoureuse que le chanteur a vécue lui-même, nous dira t-il. L’amour de sa dulcinée. «Cet amour aussi vital que l’air qu’on respire où j’ai appris l’ambigüité des sentiments et leur dévoiement qui vire à la rupture inéluctable», résumera Ben Hammou, pour cette chanson. Dans la dernière chanson de ce 3eme album, le chanteur évoque la métamorphose sociétale, évoquant la disparition de certaines coutumes et principes perpétués par nos ancêtres. Par cette chanson, il dit son incompréhension de la mutation opérée sur la tenue vestimentaire, le comportement, de la génération actuelle, même si Ben Hammou n’a que la quarantaine. Il parle des coutumes ancestrales, de la fraternité qui consolidait les relations familiales et citoyennes. Les paroles et la musique des sept titres de l’album sont ce chanteur, natif de Taqicurt, dans les AtWasif, serrurier et ferronnier d’art. À travers ces chansons, il souhaite passer un message aux jeunes afin qu’ils préservent leurs culture et traditions. «Nos ancêtres nous ont laissé un trésor que chacun de nous doit préserver et mon souhait est de voir notre jeunesse s’intéresser à notre culture et œuvrer à sa promotion», nous déclare notre interlocuteur.

Mhanna. B

Partager