30 ans déjà…

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Le 30 octobre 2018 est le 30ème anniversaire de la mort du chanteur Meksa Abdelkader. Ce dernier est mort à Créteil (France) le 30 octobre 1988 à la fleur de l’âge (34 ans), dans des conditions mystérieuses et dans l’anonymat le plus total. Il est enterré dans son village Mira, commune de Timizart, qui l’a vu naître un certain 4 juin 1954. Chanteur et conteur d’expression kabyle, il a participé au mouvement de dynamisation de la chanson kabyle des années 1970 et 1980. Cette vague de la chanson moderne kabyle, portée par de grands chanteurs à l’instar de Idir, Ferhat, Izri, Takfarinas, Djamel Allam, les Abranis Igoudar et autres Yugurten, a donné une dimension universelle à la chanson kabyle et a contribué à son rayonnement tout en portant la cause de la lutte pour la reconnaissance de la langue et la culture amazighes. Si ce nom ne dit pas grand-chose à la nouvelle génération, il n’en demeure pas moins que ses chansons comme « Loundja », « Massinissa », « Anzar » ou « Anda kwen a wid issefrun » ont bercé l’enfance de plusieurs générations, surtout par l’harmonie de la mélodie et la beauté des textes qui avaient comme caractéristiques principales de replonger dans notre mythologie et notre héritage ancestral. Dans sa dernière interview accordée à la revue Semaine de l’émigration, il disait : «Ma grande satisfaction, c’est ma participation à cette reconstruction de notre riche patrimoine culturel. Je suis parmi les maçons de cette œuvre, et je vois les murs qui se constituent chaque jour. De plus, j’ai l’encouragement chaleureux de mon public». Concernant la discographie de Meksa Abdelkader, son premier album, Loundja, légende de la très belle fille de l’ogresse, puis Tafsut qui décrit la célébration d’antan de cette saison. En 1976, il s’envole pour la France et sort un autre album avec Assif (Rivière), Anzar (la pluie) et Andakwen a wid issefrun (où sont les poètes ?) En 1979, Meksa Abdelkader revient avec un autre album intitulé Tafunast Igujilen (La vache des orphelins) Zelgum (Princesse célèbre par des amours impossibles), Arzez d-tzizwa (L’abeille et la guêpe). En 1980, il enregistre un troisième album Amnekcem (le colonisateur). En 1988, Meksa Abdelkader sort sa dernière cassette Amghar azemni (le vieux sage).

M. I. B.

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