Accueil Culture Revivre la sensation Kateb

THÉÂTRE - La poudre d’intelligence présentée à Tizi-Ouzou : Revivre la sensation Kateb

1025
- PUBLICITÉ -

«Bâtissez vos palais sur des terres plates et fertiles avec nos sueurs et le travail de nos mains. Les mosquées devant les usines, des prisons à la place des jardins. Lâchez vos chiens dans les rues et fermez vos geôles sur nous, et faites-nous encore du mal ! Nous avons l’habitude avec la faim et la souffrance ! Un jour, on se révoltera!».

- PUBLICITÉ -

C’est le message que renferme la lettre du peuple et que Djeha doit remettre au Roi. C’est aussi le refrain de la chanson que Kateb Yacine a donné à cette pièce qui est toujours d’actualité. Une pièce qui survit aux hommes et aux évènements. Elle s’adapte à toutes les situations. Il s’agit de «La poudre d’intelligence » (Tawrent N’Tiherci), une pièce théâtrale de Kateb Yacine en langue kabyle, mise en scène par Salah Houche, musique et chants de Moh Tahir , qui a émerveillé le peu de spectateurs présents dans la salle du théâtre régional Kateb Yacine. L’association «Foyer d’animation de la jeunesse» de la maison de jeunes de Yakourène a présenté la pièce, dans l’après-midi de dimanche dernier. Au lever du rideau, on découvre un décor sobre : des comédiens en costumes, l’intérieur d’une maison d’une famille de prolétaires. Le mari (Habani Ahcène dans le rôle de Djeha, nuage de fumée), est un chômeur constamment saoul. L’épouse (Kassia Mélili) ne peut rien faire pour lui, à part lui prodiguer des conseils qu’il accepte rarement. De par sa ruse et ses subterfuges, Djeha fait de son mieux pour soutirer des Louis d’or au sultan (Aghilès Kedri), en présence de la cour, notamment le mufti (Amarouche Bilel), pour les redistribuer aux démunis. Djeha commence à déranger. Il est mis en prison par le soldat (Rachid Fekane). A la sortie de prison, Djeha achète un âne et trompe tout son monde en faisant croire que l’âne rejette des louis d’or à la place des excréments. La religion est mise à contribution pour tromper et endoctriner le peuple… Le troisième tableau, c’est l’apparition de cette fameuse poudre d’intelligence (un petit sac de sable) : une ruse de Djeha pour parvenir à ses fins. Elle est humée par le roi qui chancelle. Finalement, Djeha remet une lettre (des revendications populaires) au Sultan… Le chant de la pièce est celui d’un révolutionnaire égyptien, Cheikh Iman, paroles de Fouad Nadjm. On apprend par ailleurs que La troupe Smaïl Hebar, de la maison de jeunes de Yakourène, est sur le point de créer une école de formation théâtrale. «Un autre projet est en cours de réalisation, celui d’une adaptation de la pièce «Mohamed prend ta valise» (Arfadh thavaliz a Moh), dont le personnage principal et très proche de Kateb Yacine, en l’occurrence Mahfoudh Lakroun, qui est disponible pour venir à Yakouren et collaborer avec la troupe, en compagnie de Salim Sedira (Sétif) et Marzouk Hamiane du groupe Dabza. Le texte est fin prêt, il est signé par Amar Mezdad. Il faut le peaufiner», nous confiera Moh Tahir.

M A Tadjer

- PUBLICITÉ -