«Il y aura d’autres Startup Weekend à Aït Smail…»

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Dans cet entretien, Tiziri Idir, membre de l'association féminine et scientifique Amzur, fait le point sur le grand événement de la Startup Weekend qui a eu lieu du 1er au 3 novembre à Aït Smail

La Dépêche de Kabylie : On vient de clôturer la Startup weekend à Aït Smail. Comment est née l’idée et comment l’association Amzur s’est préparée pour accueillir un tel événement ?

Tiziri Idir : En fait, le 9 septembre, l’ensemble des membres de la communauté Startup Weekend se sont réunis à Hydra pour discuter de l’organisation de techstars global startup weekend en Algérie. La wilaya de Béjaïa a été représentée par moi-même, en ma qualité de membre de l’association féminine scientifique Amzur. Trois facilitateurs parmi quatre au niveau national ont été présents pour établir le plan de déroulement de TGSW (Techstars Global Startup Weekend), pour qu’à la fin de la rencontre six wilayas soient engagées, dont Béjaïa bien sûr. La procédure pour avoir la licence de l’événement a commencé, et on a pu enfin la décrocher peu après. Le choix d’Ait Smail comme lieu d’activité était un challenge, vu que ce type d’événement se déroule principalement dans les grandes villes. Cependant, comme dans le cadre de chaque activité, le potentiel humain reste le facteur le plus essentiel. On a donc veillé à avoir une équipe d’engagement polyvalente, composée principalement des membres d’Amzur et des jeunes actifs de notre société dont Hichem Zemouri, le superman de l’événement, que je salue à l’occasion. On est allés au-delà de ça ! Deux organisateurs en dehors de la wilaya nous ont rejoints, dont un excellent jeune désigné et un chargé de la communication multilingue d’Oran. Vu que l’association Amzur est nouvelle sur le terrain, et afin de profiter davantage de l’expérience de la commune dans le cadre associatif, on a programmé une rencontre avec notre P/APC, les acteurs associatifs et les entrepreneurs de la région. Durant la réunion, on a expliqué le concept de l’événement et la nécessité de nous unir afin de le réussir, et bien représenter Béjaïa à l’échelle nationale et l’Algérie à l’échelle internationale. C’est ainsi que l’APC, le RAJ, à sa tête Fersaoui Louhab, l’association Timɛiwna à sa tête Medjoudj Djamel, ETB Megrous Hocine, la papeterie de Kerrache Rehman, l’Association Tighri et ACAF ont décidé de s’engager avec nous, chacun selon ses capacités. Quand on est partis à la recherche de coachs et de sponsors, on avait l’honneur d’être sponsorisés par Cevital, l’entreprise citoyenne et l’espoir de la jeunesse algérienne. Voilà comment ça s’est passé.

Parlez-nous des activités qu’a connues ce regroupement ?

Le rendez-vous a connu plusieurs activités plus ou moins intenses, dont entre autres, des pitch, des conférences, des ateliers, des jeux, une sortie guidée à Amazzer, des présentations, du réseautage…

Quel est le bilan final de ces journées de travail ?

D’abord on a pu apercevoir une autre image sur le domaine entreprenariat. Car le but était d’acquérir un savoir, être optimiste et voir grand dans ce qui nous entoure. On est très fiers du travail réalisé par l’équipe d’Ait Smail. Il est vrai que briser la glace et apprendre à travailler avec l’inconnu est parmi les buts de la Startup Weekend (SW), mais l’engagement de notre équipe n’a fait qu’ajouter de la valeur à la commune, où l’on veut promouvoir le tourisme. D’ailleurs, Amzur s’engagera avec tout le monde dans le cadre de la réalisation de ces projets. Startup Weekend n’est qu’un pas vers d’autres projets très ambitieux qu’Amzur prépare.

Comment les sélectionnés vont-ils pouvoir concrétiser leurs projets sur le terrain ?

Startup Weekend sème au fond de chacun une certaine dose de motivation et de confiance en soi. Le participant aura toujours en tête que son idée de projet mérite de voir le jour, mérite d’être concrétisée malgré toutes les difficultés. Tout cela a été développé des heures durant avec l’accompagnement des coachs dotés, doués et évalués par des experts du domaine. Ceci dit, certaines clés de réussite ont bien été distribuées pour qu’ils parviennent facilement à la concrétisation de leurs projets. La communauté de SW croit au pouvoir de Networking. Les projets sélectionnés peuvent être incubés et accompagnés. C’est la communauté SW Alegria qui s’en occupera. Ajoutons à cela, que le lauréat de SW pourra facilement trouver un investisseur, car il s’est doté, pendant les 54h des techniques de communication et de l’art de convaincre, de toute une feuille de route à suivre. Je parle en tant que participante à la SW et porteuse d’un projet entreprenariat.

Pourquoi, selon vous, on n’a pas enregistré une participation massive des jeunes d’Aït Smail ?

Je ne sais pas vraiment. En fait, on n’a pas enregistré une forte participation de toute la wilaya de Béjaïa. La plupart des participants nous sont venus des grandes wilayas qui ont l’habitude d’accueillir la Startup Weekend. En revanche, on a souligné lors de la réunion d’évaluation de l’événement trois axes principaux : Tant que le concept des Startup Weekend est nouveau à Béjaïa, on devait multiplier nos efforts pour aider les gens à bien l’assimiler. On aurait dû mieux médiatiser l’événement pour une bonne communication. La plupart des coachs sont des gens ‘’influenceurs’’ ; des jeunes entrepreneurs avec un parcours extraordinaire, mais ils n’ont pas vraiment une image de marque à Béjaïa. Ce qui n’est pas le cas à Alger par exemple. Le trajet Béjaïa – Aït Smail avec l’escale à Bordj Mira, n’est peut-être pas très motivant pour les participants de la ville de Béjaïa. On aurait dû étaler l’information au niveau de l’université et garantir un transport sans escales. C’est pour cela qu’il y aura d’autres éditions de SW à Aït Smail, SW Béjaïa sera une culture. Désormais, le concept est connu, compte tenu de tous ces visiteurs curieux qu’on a reçus lors de cette première édition.

Pensez-vous qu’il est aussi important pour un détenteur d’idée ou de projet de passer par la Startup ?

Oui. Comme un Raconte-arts ou un gala permettent à nos jeunes de devenir des artistes. Donc, une chose est certaine, la SW c’est un vrai point de départ pour un détenteur de projet! Si l’on prend le nombre d’artistes que compte Aït Smail, on le trouve quand même élevé, c’est le produit de l’association culturelle Adrar n Fad. Notre ami Fares Idir est aujourd’hui conteur grâce à Raconte-arts organisé à Ait-Smail en 2010. Donc, c’est le même cas pour la Startup Weekend, une école où l’on apprend la stratégie de marketing et l’importance du Networking dans le domaine professionnel. Passer par la Startup Weekend vous évitera de commettre plusieurs erreurs, vous permettra d’apprendre de l’expérience d’autrui et j’en passe. Avec Startup Weekend vous ne serez pas sur le marché avec zéro expérience, mais plutôt armé de l’expérience de toute une communauté.

D’autres activités au menu ?

Oui. On va d’abord procéder à l’accompagnement et à la formation de l’équipe du Tourisme Social et Solidaire d’Aït Smail pour qu’elle lance son projet qui figure parmi les projets sélectionnés. Ensuite, on compte programmer pour ces vacances d’hiver, des sessions d’application accélérées pour nos jeunes qui vont passer le BAC cette année. Aussi, nous organiserons des formations en design, en arduino, des ateliers en robotique pour enfants et des formations et ateliers entrepreneurials au profit des jeunes garçons et filles de la région.

Entretien réalisé par Mhenni K.

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