Anwa kecc, ou comment sortir des décombres

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La générale de la pièce théâtrale pour adultes intitulée Anwa kecc, de la coopérative Machahu d’Iferhounène, en collaboration avec l’association Imghi de la maison de jeunes d’Iferhounène, a eu lieu, dans l’après-midi d’avant-hier, vers 14h30, au théâtre régional Kateb Yacine.

L’histoire se déroule sous les décombres lors d’un séisme qui, dès le lever du rideau, un énorme bruit du tremblement de terre se fit entendre et les quatre comédiens sont ensevelis sous les décombres d’où ils ne pouvaient plus sortir. De rudes épreuves les attendent et durant tout ce cauchemar, ils discutent et chacun tente de raconter sa vie avec un espoir de se voir mis hors du danger car une lueur du jour éclairait l’espace d’où ils sont enfermés et d’où ils appelaient «Liberté» à leur secours. Les quatre rescapés du séisme sont le féminisé (rôle joué par Allali Mohand Ou Idir), le bouffon (Hadj Mohand Hakim), l’intellectuel (attribué à Yousfi Sadek, lui-même président de la coopérative) et l’ignorant (rôle joué par Rahmouni Ouizen). Ils se découvrent dans les bas-fonds de la terre. Ils n’avaient pas d’autres choix et tentent de combattre pour sortir. Et c’est l’intellectuel qui ouvre les débats en se mettant sur la plus haute marche du podium, sous la lueur du jour qui transperce les espaces et qui arrive vers les rescapés : «Liberté ! STP, viens nous libérer et nous faire sortir de ce trou noir». Le féminisé voulait imposer sa nature, son caractère dans une société telle que la nôtre, son désir de partir là où il pourrait concrétiser ses souhaits, ses ambitions, mais il est rejeté par les autres : «Ici, il n’y a rien à faire, c’est la prison, ce sont des interdits… ». Le bouffon, quant à lui, ne cherche qu’à remplir son ventre. En dépit de son niveau au plus bas, l’ignorant possède des tours pour avoir les autres avec lui : tous les moyens sont bons : affaires, corruption, constructions illicites, entre autres. L’intellectuel, Dr en sciences de la nature, est parti à l’étranger car ignoré dans son pays et à son retour, il est mal tombé avec le séisme et se voit englouti en compagnie des trois autres, et l’ignorant profite alors de l’occasion et lui tombe dessus : «Tu es un harki ! Tu as laissé ton pays pour aller faire le bonheur de l’ex-pays colonial. Tu n’as pas honte». Et c’est le début d’un incessant conflit. Chacun cherche à sortir le premier et le dernier n’aura rien à dire. Ils ne se sont pas mis d’accord. Celui qui monte sur le podium est tiré par les autres. C’est la confusion. Des cris sont vite enveloppés par des répliques plus ou moins violentes du séisme. La fin de la pièce est laissée à la libre lecture et pensée du spectateur.

M A Tadjer

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