Construire la nation par «sa» mémoire

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La bibliothèque principale de lecture publique a abrité, dans la matinée de jeudi dernier, deux rencontres littéraires.

Dans le cadre de la 11ème édition du Salon Djurdjura du livre, deux rencontres littéraires sont retenues, jeudi dernier. L’une animée par M. Mohamed Attaf relatif à son dernier livre : «La voix des astres, Samy El Djazaïri», sorti au 2ème semestre 2018 aux éditions Dar El Houda. Le conférencier présente son livre en deux parties : d’abord il s’étale sur la vie de Samy. «De son vrai nom Ali Kanouni , il est né le 6 septembre 1945 à Tab’ Naêlit, un quartier de la Haute Ville, Tizi-Ouzou. Ses parents sont originaires d’Ath Bu Yahia, d’Ath Douala. Il entra à l’école Jemmaire, Tizi-Ouzou. Dès son jeune, il s’intéresse à la derbouka. Il participa aux fêtes familiales. Il abandonne la derbouka pour la chanson, notamment religieuse. En 1968, il part en France. Il rencontre Rachid Mesbahi, Mohamed Amari. Il intégra l’amicale des algériens en France. Il entreprit des tournées en France et au Maghreb. Samy chantait aussi avec Salim Hallali, Adamo, Enrico Macias. En 1970, il enregistrait deux disques 45 tours : Si Mohamed Umhand , Ruh ruh en touchant tous les thèmes. Il mourra le 3 Avril1987 dans un accident de la circulation entre Alger et Blida à 3 h 30 mn après une fête. Il laissa une œuvre inachevée. Le deuxième auteur est Ahmed Bencherif qui présente son ouvrage «Getuliya ou le voyage de la mort», un roman d’antiquité. Dans l’avant-propos de son livre, l’auteur écrivait : «C’est à partir d’une légende recueillie par le capitaine Dessigny en 1905/1906, chef de l’annexe d’Aïn –Séfra, que j’avais jugé utile d’élaborer cet ouvrage pour préserver ce patrimoine dans la mémoire collective.» Le romancier dira : «Les Gétules furent des guerriers redoutables. Ils avaient aidé Massinissa à reconquérir Cirta avec 4000 hommes», et d’annoncer que Chachnaq originaire du Sud- Ouest de l’Algérie, était un Gétule. Devenu roi d’Egypte après un coup d’Etat. Aujourd’hui, il est nié par les Egyptiens qui refusent cette réalité flagrante». Le romancier parla d’une fillette de cette même tribu qui se sauva pour échapper à l’enterrement vivant comme cela se faisait auparavant. «Une fillette qui a pesé sur le sort de sa tribu». Dans l’après-midi de cette même journée, M. Abdelkader Bendamèche, président du conseil national des arts et des lettres (CNAL) , a fait un très large tour d’horizon de ces ouvrages relatifs aux grands de la musique Hawzi, Malouf…Il parla du règne des Espagnols à Mostaganem, à Oran et de leur débâcle par les frères Barberousse (22000 moudjahid à Mostaganem pour venir à bout de cette colonisation espagnole). Le conférencier allie musique, chants, poésie, littérature avec une page d’histoire de notre pays en présentant Cheikh Sidi Lakhdar Benkhelouf (1197) qui avait connu Sidi Boumediene, Cœur de Lion, Salah Dine Al Ayoubi qui avait vécu 125 ans. Le conférencier a recueilli 167 de ses poèmes. «Il racontait la poésie avec l’histoire». L’autre livre est celui d’ El Hadj M’Rizek ou l’autre école du Chaabi (1912-1955) «Il était sociable, aimable et généreux car il donnait son cachet à d’autres qui étaient dans le besoin». Le conférencier cita également d’autres chanteurs et non des moindres de la carrure du Cheikh Hessissen, Gerrouabi (école de cheikh M’Rizek). Le conférencier fait savoir, selon le témoignage de Kamel Hamadi, que Cheikh Hessissen allait chanter en kabyle. El Meqnine Ezzine ou le cri de Chikh Mohamed Badji (condamné à mort) est un autre ouvrage du conférencier «Il a connu Aït Ahmed». Tous ces genres musicaux se rejoignent pour constituer l’ossature du Chaabi, chanté par nos chanteurs y compris par des jeunes d’aujourd’hui, qui excellent dans ce style «Chaque génération a son style, sa façon de chanter !» conclut-il. Puis ce fut le tour de la remise de cartes professionnelles aux soixante -dix artistes de la wilaya de Tizi-Ouzou. «Sur les 800 dossiers déposés au CNAL, plus de 700 cartes ont été remises aux intéressés. Nous sommes la seule wilaya qui procède à ces remises des cartes d’une manière régulière !», confie la directrice de la culture de Tizi-Ouzou, Nabila Gouméziane. Puis, M. Abdelkader Bendamèche procède à la vente-dédicace de ces ouvrages.

M. A. Tadjer.

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