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Réaction en chaine

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Etre responsable d’une chose, c’est être garant de ses propres actions ou de celles d’autrui, dont on a la charge.C’est le lourd fardeau que porte sur ses épaules le jeune Vréroche âgé de treize ans. C’est son histoire que nous allons découvrir d’après ce conte du terroir.Jadis, les gens étaient très pauvres, mais dans cet océan de pauvreté il y avait tout de même quelques nantis. C’est ainsi que dans une contrée vivait un homme riche, qui possédait plusieurs troupeaux de moutons. Pour les garder, il utilise des bergers rémunérés.Il était de coutume pour les familles pauvres, pour pouvoir se sustenter de faire travailler leurs petits en qualité de bergers.C’est ainsi que le jeune Vréroche est envoyé par ses parents pour garder les moutons.Les premiers jours il s’acquitte de sa tâche convenablement. Il est toujours aux aguets, pour éviter que ses moutons ne soient dévorés par les chacals trop nombreux qui rôdent dans les alentours. A force d’aller faire paître ses bêtes à la lisière de la forêt, il fait la connaissance d’autres bergers plus anciens que lui, qui le rassurent en lui disant que l’endroit est sécurisé, et qu’il n’avait rien à redouter. Mis en confiance, au lieu de veiller sur ses moutons, Vréroche relâche la surveillance et s’adonne avec vertuosité à son jeu favori «thak’outh» (sorte de hockey).Un jour, occupé à jouer, il entend un berger lui dire paniqué :- Un chacal t’as pris un mouton Vréroche ! rejoignez-nous, on va le tuer et lui faire lâcher le mouton !Aussitôt tous les bergers se précipitent, mais il était trop tard, le mouton était tué et le chacal enfui dans la forêt. Une bête tuée de la sorte devenait «djifa» (impropre à la consommation). Son troupeau amputé d’un mouton, Vréroche est inconsolable. Il pleure comme une fontaine, et se lamente comme un bambin. il passe la journée à broyer du noir. Il pense beaucoup au soir quand il va rentrer les moutons, et qu’ils vont être comptés.Quand le propriétaire sera mis au courant il va le secouer comme un olivier. Il appréhende ce moment comme un supplicié qui attend d’être exécuter.Angoissé, il rentre chez lui en courant. D’habitude il a très bon appétit, mais ce jour-là, Vréroche ne veut rien manger. Sa mère a beau le supplier, il refuse obstinément de s’alimenter. Prenant peur pour sa santé, car il ne lui a pas dit la vérité, sa mère dit au bâton (aâkaz) (l’histoire se passe à l’époque où les animaux et les choses parlent) :- Vréroche yag’iAd’ietch imensiJeld’ith ay aâkaz(Vréroche ne veut pas manger frappe-le, bâton !)Le bâton refuse de s’exécuter.La mère s’adresse au feu :-A thimesEtch aâkaz !(Feu brûle le bâton!)Le feu refuse de s’exécuter.

Benredjal Lounes (A suivre)

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