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“La chanson kabyle est tout un combat”

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La Dépêche de Kabylie : On aimerait bien savoir qui est Si Lakhal ?

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Si Lakhal : Eh bien, je suis Si Lakhal. J’ai commencé à enregistrer en 2001. Dans mon premier album, j’ai rendu un hommage à nos anciens chanteurs qui nous ont ouvert la voie. Et d’autres qui continuent à le faire.

Combien d’albums avez-vous jusqu’à présent ?

En tout, j’ai dans mon répertoire six albums alors que le septième ne va pas tarder à être mis en vente.

Si Lakhal, quels sont les thèmes qui dominent dans votre travail ?

Eh bien, je ne vous cache pas, au début, c’est bien sûr Tayri (l’amour).

Au fil du temps, j’ai déduit que l’artiste doit jeter un regard autour de ce qui l’entoure.

Car, notamment pour nous les Kabyles, on doit faire très attention à tout ce qui se passe justement. Pour nous, chanter n’est pas synonyme de gagner de l’argent, mais c’est mener un combat quotidien.

Malheureusement, parfois c’est tout à fait le contraire qui se produit. D’autres ne chantent que pour gagner de l’argent.

Revenons un peu sur votre dernier album, quel est son titre ?

Mon sixième album est Tsouhoulfough

Pouvez-vous nous en donner l’interprétation ?

Absolument pas. On n’interprète pas soi-même ce qu’on chante sinon on va écourter la portée du message. C’est celui qui écoute qui doit interpréter. Chacun a son analyse. Sinon, on tomberait dans l’incompréhension.

Paroles et musique sont toutes deux de Si Lakhal ?

En tout cas, ce que je fais moi-même est mentionné sur la jaquette de mes albums et tout ce qui ne m’appartient pas l’est aussi.

Et votre prochain album, c’est pour quand justement ?

Après un répit de deux ans, il est temps pour moi de revenir à mon public bien que je ne l’ai pas abandonné. J’ai un autre produit qui est en voie de sortir. Je pense qu’il sera prêt le mois de Ramadhan. Son titre est Ouar Oualagh. Il regroupe tout Tahyri, tout…

Que pensez-vous de la chanson kabyle : est-elle en avance on en régression ?

Tant que des chanteurs sont là, il n’y a pas de crainte.

Il faut que chacun de nous milite afin de lui donner l’essor qui lui convient.

Car, il ne faut pas oublier qu’elle a des ennemis.

Il ne faut pas se laisser faire. Chacun de nous doit faire de son mieux pour la préserver. Je l’ai déjà dit, c’est un combat de toujours.

Il faut s’unir car c’est l’union qui fait la force. De grâce, ne donnons pas l’occasion aux autres de nous casser.

Nous célébrons aujourd’hui le dixième anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounès. Que’en pense Si Lakhal ?

C’est un fardeau pour moi de répondre, Lounès ne peut être oublié.

Même s’il y a des autres, la place de Lounès est toujours vide.

Il est irremplaçable. Son œuvre est toujours vivante.

Même s’il est mort, il est toujours parmi nous. Au contraire, son message est toujours véhiculé. Son combat comme celui de tous nos anciens est à pérenniser. Lounès est parmi nous. Tout ce qu’il a écrit et chanté est présent.

Quel est votre mot de la fin ?

Celui qui se sent amazigh doit continuer le combat. A la fin, en voyant tous ces hommes qui nous quittent à l’image de Lounès, notre seule force demeure dans notre capacité à nous unir, tagmats, tagamts. Il faut vaincre tout.

Entretien réalisé par Amar Ouramdane

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