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Daniel Prévost La fierté d’être Kabyle

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Depuis la découverte de ses racines kabyles, Daniel Prévost a toujours brandi sa kabylité avec une fierté sans bornes. L’histoire de cette découverte il l’a racontée dans son livre, intitulé : Le Pont de la révolte, où l’authenticité événementielle est traversée, de bout en bout, d’une émotion indescriptible, tellement la souffrance, la douleur, la joie, alternent dans le cœur d’un homme (Daniel Prévost) qui assiste à la naissance de sa propre identité alors que lui-même est né il y a plus de quarante ans. Le récit de son voyage en Kabylie, avec sa femme et ses enfants, leur séjour mémorable, au sein des «leurs», est d’une sensibilité à vous nouer la gorge. Denis Forestier, (alias Daniel Prévost) jubile. Les billets d’avion en main, il veut crier sur tous les toits de France son bonheur d’aller, enfin, retrouver, en Algérie, ses racines kabyles. Sa joie explose, sans retenue : malgré la nuit avancée, il trépigne, hurle comme un possédé : «La Kabylie… La Kabylie…»… Il aurait voulu même pousser des youyous, et pourquoi pas ? Chanter, faire la fête, là tout de suite, dans sa chambre, si son jeune fils ne l’avait rappelé à l’ordre : «Papa, il est 11 heures ! Arrête ton cirque kabyle ! Demain j’ai un contrôle d’anglais !». Anglais ? Denis ne voyait sur terre qu’une seule langue digne d’être étudiée, parlée : celle de son père, Mohand Aït-Salem, la sienne, maintenant. Son fils se trompe. Il devrait dire : un contrôle de Kabyle ! Calmement, Denis explique au petit Guillaume, ensommeillé : «L’Anglais n’est pas la langue de l’avenir, mon fils ! Désormais, c’est le kabyle qui va devenir la première langue du monde (…) Le monde entier parlera Kabyle ! Même la reine d’Angleterre aura un chapeau kabyle…» Merveilleusement écrit, ce livre, émouvant de bout en bout, Daniel ne l’a pas rédigé avec sa plume, mais avec sa voix et son cœur. Sa verve célèbre y est imprimée. Tout au long des pages, les mots raisonnent, les confidences murmurent ; des secrets s’ouvrent, des vérités éclosent dans un «flot» de liens, les liens du sang… Il avait plus de quarante ans, quand sous l’exhortation d’un ami, Denis Forestier décide de chercher après son véritable père. La chose n’est pas aisée, d’autant plus que sa mère a toujours observé sur la question, un silence absolu… Comme si le passé – qu’elle refusait – n’avait jamais existé. Mais Denis, alias Daniel, ne se décourage pas. Sa détermination et les coups de pouce du hasard finissent par lui ouvrir les portes de ce passé mystérieux. Sa quête identitaire s’avère fructueuse. Par bribes, par pièces, il reconstruit le puzzle familial séquestré par les mémoires fermées. Peu à peu, à l’insu de sa mère, Louise, des langues se délient, l’édifient. La cousine Emma est formelle : «Ton père est algérien…» Marguerite, la mère d’un ami, est plus précise : «Ton père est algérien Kabyle…» La tante Marthe donne enfin le nom : «Tu t’appelles Aït-Salem…» Non, son père ne les a pas abandonnés, lui et sa mère. C’est son oncle et sa grand-mère maternels qui s’étaient opposés au mariage de ses parents. Pour des raisons… raciales. Qu’importe le passé ! Pour Denis, c’est l’avenir qui compte. Et l’avenir s’appelle «Aït-Salem». Il lui faut découvrir les «siens», ceux de la race de son père, sa race. L’annuaire téléphonique est plein des Aït-Salem. Mais la chance est au bout du fil. Patient, mais persévérant, Denis lie des contacts avec la proche famille paternelle. Il se découvre même des demi-frères et sœurs. Da Youcef, un cousin à son père, Mohand, décide naturellement d’emmener Denis en Kabylie, à Taghzout, le village de son géniteur, mort, hélas, en 1954. Denis c’est le fils de Mohand Aït-Salem. Et cela suffit pour qu’il soit l’un des leurs. Là-bas, on l’attend en tant que tel : on attend son retour au «bercail». Denis est immergé dans le terreau kabyle, au point de se demander s’il n’y a pas toujours vécu : les atavismes ancestraux sont tellement présents dans sa manière d’être, et des termes kabyles lui collent naturellement… à la langue. Fasciné par la montagne du Djurdjura, adopté par Taghzout, Denis ne s’est jamais senti aussi heureux et libre que sur le sol de sa Kabylie, cette terre des hommes libres. Le pont de la révolte, au-delà de l’histoire bouleversante d’un homme, Daniel Prévost, en quête de ses racines, ce sont les valeurs profondément humaines de la société kabyle, avec sa langue et sa culture millénaires que l’auteur étale, avec fierté au regard du monde entier. Pour s’en convaincre, il suffit simplement de lire l’ouvrage !

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Ahcene Belarbi in Kabyle.com

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