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Bouira Entretien avec le directeur d’Algérie Télécom, M. Abdelhalim Bouachri : «Cap sur la modernisation des équipements»

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Les équipements d’Algérie Télécom de la wilaya de Bouira seront modernisés à hauteur de 100% d’ici la fin de l’année en cours. C’est le pari que compte relever la direction opérationnelle d’AT à Bouira, chapeautée par son directeur M. Abelhalim Bouachri. Un vaste et important programme de modernisation des équipements d’Algérie Télécom est actuellement en exécution, en vue d’améliorer les prestations de service afin de satisfaire les clients, notamment en matière de débit de la connexion internet. Dans cet entretien, M. Bouachri nous détaille l’état d’avancement des différents projets inscrits dans le cadre du plan d’action 2016, de ses objectifs ainsi que la situation globale de son secteur.

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La Dépêche de Kabylie : La ministre des Télécommunications a déclaré lors de sa visite à Bouira, que la généralisation de la fibre optique se fera à l’horizon 2017. Au niveau de la wilaya de Bouira, plusieurs projets ont été lancés depuis 2014. Actuellement, quel est le niveau de couverture en fibre optique à travers la wilaya ?

Abdelhalim Bouachri : Concernant le projet de la fibre optique, tout d’abord il faut comprendre pourquoi la fibre optique est devenue une nécessité car c’est le support le plus adéquat et le plus sollicité pour pouvoir supporter les nouvelles technologies. On sait tous que les besoins en technologie de l’information et de la télécommunication de la société algérienne ont évolué d’une manière exponentielle. Avant 2003, la première révolution en Algérie était déjà la possibilité d’accès à Internet via RTC (réseau téléphonique commuté), ou par le biais d’un numéro de téléphone, l’internet était fourni via un fournisseur téléphonique centralisé à Alger. Le coût d’internet via RTC était exorbitant, car c’était facturé selon la durée de l’appel téléphonique. Une nouvelle technologie pour l’accès à internet a vu le jour par la suite en Algérie, où ont été installés des centres téléphoniques et numériques, avec notamment un développement des moyens continuels. Vers 2005, l’avènement de l’ADSL a carrément bouleversé le secteur d’Internet en Algérie. Cette nouvelle technologie était appliquée sur le réseau téléphonique existant, donc avec un coût réduit et très accessible. Au fil des années, les citoyens commençaient à adhérer à cette nouvelle donne, par exemple à Bouira, actuellement nous sommes à plus de 30,000 abonnés à ADSL alors que via RTC les abonnés étaient comptés sur le bout des doigts. Pour le nombre d’équipements existants, nous sommes à 68,000 soit une capacité de 42% seulement. Les citoyens, à l’instar des autres wilayas, ont adopté Internet dans leur mode de vie, un important flux de donnés est échangé à travers tous les coins du monde. Cet échange se limitait à une contrainte technique, c’est celle du réseau cuivré sans parler de sa vétusté ou de sa fiabilité. La mise en place d’une large et grande bande passante est devenue une nécessité pour satisfaire la large demande des abonnés. La fibre optique, et vue sa technologie et sa conception, s’est imposée. C’est un support qui ne dépend pas des contraintes qu’a connu le cuivre. La fibre optique est, en effet, indépendante de toutes les contraintes techniques ou climatiques, surtout que la connexion internet dépend du monde extérieur et pour pouvoir donner une qualité de service à nos abonnés, nous devons élargir la bande passante du réseau surtout que la demande a sensiblement augmenté. C’est pour cela que la mise en place de cette technologie est devenue inéluctable. Au niveau de la wilaya de Bouira, les 12 daïras et les 45 communes sont fibrées, 32 antennes administratives et 24 localités de plus de 1000 habitants, avec 96 MSAN en service et 60 autres en cours de réalisation. Nous travaillons actuellement pour raccorder toutes les zones de moins de 1000 habitants, notamment celles situées en haute montagne, car c’est devenu une revendication populaire. Avec l’avènement de la technologie de la 4G-LTE, je peux dire que toute la wilaya sera couverte d’ici l’année prochaine.

La technologie 4G-LTE était lancée en 2014, à partir de Bouira. Aujourd’hui, vous êtes à combien d’abonnés et quelles sont les zones ciblées pour l’implantation de cette technologie ?

Effectivement, ce nouveau mode connait une réussite sans précédent à Bouira. Actuellement, nous sommes à plus de 13,000 abonnés avec 23 stations 4G-LTE opérationnelles. Rien qu’en 2016, nous avons enregistré plus de 3200 nouveaux abonnements. Pour le programme d’action de 2016, nous prévoyons la réalisation de plus de 20 nouvelles stations de ce type, notamment à travers les zones reculées ou difficile d’accès. Nous avons aussi 05 nouvelles stations, inscrites par le ministère des Télécommunications, qui seront réalisées au niveau des localités Slim (Haïzer), Ben Shaba (Dechmia), Zeknoun (El-Adjiba) El-Gorra (El-Hachimia) et Ouled Laâlam (Tagudit). Ce programme est suivit de près par les services du ministère (agence de régulation). Sur les 23 sites opérationnels, seulement cinq ne sont pas encore saturés, nous étudions actuellement les possibilités d’extensions des capacités au niveau de sites déjà saturés, où la demande ne cesse de s’amplifier.

Beaucoup de coupures du réseau Internet sont signalées à Bouira, l’intervention des agents d’AT se fait souvent en retard, chose qui soulève le mécontentement de vos abonnés. Qu’avez-vous fait pour l’amélioration des prestations de service ?

C’est une question très délicate et l’amélioration de notre service après-vente est une tâche quotidienne. Je vous assure que le nombre des abonnés plaignants ne cesse de diminuer. Généralement les zones touchées par des coupures du réseau ont été toutes basculées vers la fibre optique. La deuxième phase de notre plan de modernisation est le changement et l’assainissement total du réseau téléphonique en cuivre, du MSAN jusqu’à l’abonné. À Bouira, la moyenne d’intervention est à plus de 24 interventions par jour pour 100 dérangements signalés. Notre objectif est d’atteindre les 89 interventions quotidiennement. En attendant la généralisation de la fibre optique, nous essayons de gérer les dérangements au cas par cas. Les entreprises des jeunes formées, dans le cadre de notre convention avec l’ANSEJ a également comme objectif de rendre plus efficace nos interventions pour les réparations. Plus encore, notre direction générale est sur le point de mettre en place un système de gestion et de suivi électronique des dérangements.

Et pour votre plan d’action de 2016 ?

Nous avons inscrit pas moins de 47 importantes opérations dans ce plan. Les deux principaux volets sont toujours le raccordement à la fibre optique et la réalisation de nouveaux MSAN, mais aussi de nouvelles stations de 4G-LTE, avec notamment le lancement très prochain du téléphone via la 4G-LTE. Pour ce programme, nous tablons sur plus de 16 000 nouveaux abonnements sous toutes les formules. Onze projets ont été achevés dans ce programme. Nous avons aussi prévu le raccordement du complexe touristique de Tikjda, avec notamment l’installation de la fibre optique, ce qui va permettre aux milliers de touristes de rester connectés au monde extérieur. Nous étudions aussi la possibilité de l’installation d’antenne relais pour le service «WICI», notamment pour les randonneurs, notamment pour la saison estivale. Pour l’année prochaine, nous prévoyons la réalisation d’une autre étude pour le raccordement du complexe touristique de Hammam K’sana, dans la commune d’El-Hachimia.

Vous avez lancé récemment une campagne de proximité avec notamment des sorties au niveau de plusieurs zones reculées de la wilaya…

Oui effectivement, nous avons arrêté un programme pour ses sorties de proximité et dont l’objectif est de nous rapprocher de nos abonnés et des citoyens de ces localités. Nous sommes jusqu’à maintenant à cinq sorties, effectuées au niveau des communes de Bouira, Saharidj, Bir-Ghbalou, Haïzer et Aïn Bessem, et on a tracé un plan d’action pour la multiplication de ces sorties. Notre objectif n’est pas exclusivement commercial, au contraire, c’est une manière de nous réconcilier avec nos clients et nos citoyens, parce qu’on a été beaucoup critiqué concernant la qualité du service et cet acharnement est plutôt compréhensif, car les besoins de nos citoyens sont toujours en augmentation. De nos jours, le citoyen peut patienter à une coupure d’électricité pendant une heure, mais pas d’une coupure de 05 minutes d’internet. J’ai aussi remarqué lors de notre sortie à Ath-Hemad (commune de Saharidj), les citoyens étaient très affectés, surtout ils n’avaient pas cru qu’un directeur de wilaya, accompagné de toute une équipe, vient de cette façon marcher avec eux sur la boue dans des conditions climatiques difficiles. Ils ont eu du mal à croire que c’était vrai ! Pour nous, c’est un geste de considération, de présence et aussi pour dire que la relation entre Algérie Télécom et ses clients ne s’arrête pas à la transaction commerciale. Avec ce genre d’action, je suis certain que beaucoup de préjugés vont disparaître, et si la confiance s’installe, la relation entre nous et les clients aura une autre dimension. Une bonne relation avec le client est notre responsabilité tous. Je n’admettrais jamais qu’un client soit malmené ou sous-estimé aux niveaux de nos agences.

Vous avez récemment installé de nouvelles plaques au niveau de toutes les antennes de votre entreprise en introduisant, pour la première fois, la langue amazighe dans votre administration. Quelle était votre motivation pour cette décision ?

Oui effectivement, c’est juste après mon installation au mois d’août dernier que j’ai pensé à l’introduction de tamazight sur les plaques des frontons, mais aussi dans l’administration. Je vous informe que nous publierons dorénavant des communiqués en langue amazighe. Cette décision est motivée par une demande et une revendication de la part des citoyens, particulièrement nos clients. Nous devons également répondre à tous les souhaits et les attentes de la population, c’est pour cela que j’ai ajouté la transcription du nom de la direction d’AT en tamazight, avant même l’officialisation de la langue dans la Constitution.

Entretien réalisé

par Oussama K.

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