“Les législatives seront décisives”

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Invité avant-hier sur la chaîne satellitaire, Nessma TV, le secrétaire général du Mouvement Populaire Algérien (MPA), Amar Benyounes, a réitéré son appel à un vote massif lors des législatives du 10 mai prochain.

M. Benyounes a également fait, lors de l’émission diffusée dans la soirée d’avant-hier, un tour d’horizon sur son parcours politique, depuis son jeune âge. Pour le SG du MPA, parti nouvellement agréé les prochaines élections sont historiques et décisives, d’où la nécessité d’aller voter le jour «j». Cela, afin d’éviter le scénario de 1991 et surtout faire en sorte que tous les sacrifices consacrés durant plus de 20 ans ne soient pas vains. Il a rappelé que l’Algérie a perdu ses meilleurs enfants pendant cette période rien que pour faire face aux intégristes islamistes. L’orateur s’est félicité en outre, que le pays ait fini par vaincre militairement. L’invité de Nessma TV estime qu’il ne faudra pas offrir une chance à ces derniers de revenir par une autre porte, à savoir politiquement. «Cette fois, on ne peut pas, comme en 1991, annuler le processus électoral», a-t-il averti, lui qui reste convaincu que si les Algériens se rendent en masse aux urnes, les islamistes n’auront aucune chance de l’emporter, et ce, contrairement à ce qui s’est passé dans les autres pays voisins, citant la Tunisie, l’Egypte ou encore le Maroc. «Le peuple algérien a ses spécificités !», a-t-il rassuré. Questionné sur les ambitions de sa formation pour le même scrutin, Benyounes estime que l’objectif de celle-ci est de «contribuer à l’édification d’un Etat algérien fort», répondant aux aspirations de la population. En fait, ce sont les mêmes objectifs qui l’ont animé a-t-il encore soutenu, pour la création de son parti en 2004. «On a voulu, moi et l’équipe qui était avec moi, mettre la modeste expérience qu’on avait en politique au service du pays». Pour ce faire, Amara Benyounes, dit avoir des propositions économiques et sociales concrètes pour faire sortir le pays de son marasme.

«Chiche, que ceux qui m’accusent de corruption viennent m’affronter !»

Dans ce registre, il a insisté sur la nécessité d’aller à l’économie de marché et surtout à l’économie productrice. «On doit savoir aujourd’hui que si le prix du pétrole baisse, on risque de connaître la même crise économique qui a secoué le pays en 1986, et même pire», avance- t-il. S’agissant des années 1980 justement, le SG du MPA les a longuement passées en revue , remémorant le combat identitaire de la jeunesse de l’époque dont il a fait partie. Le 20 avril 1980 et le 5 octobre1988, les date symboles de ce combat qui a abouti à l’ouverture démocratique consacrée par la constitution de 1989. «La période post 1990 a été riche pour ma carrière. Au sein du parti que nous avions créé alors, j’ai eu l’occasion de côtoyer et de travailler avec des hommes et des femmes intègres, sincères et compétents. Cette expérience a été des plus enrichissantes pour moi». Fructueuse était également son expérience de ministre, puisque Amara Benyounes a occupé faut-il le rappeler, le poste de ministre de la Santé et des travaux publics. «Nous avons intégré le gouvernement suite à des négociations entre mon ex- parti et le président», a-t-il précisé. Le SG du MPA a claqué la porte de ce même gouvernement suite aux événements qu’a connu la Kabylie en 2001. «C’était clair pour moi, même si mon parti n’avait pas félicité le retrait, j’ai pris la décision de remettre mon porte feuille, car je ne pouvais pas siéger dans un gouvernement composant un pouvoir qui tue ses enfants» a-t-il estimé. Et à l’animateur de l’émission d’évoquer les graves accusations essuyées par son invité faisant état de «détournement d’argent». Sur ce point, Amara Benyounes a été sec.

«Chiche et mille fois chiche ; qu’ils se présentent ici et faisons la déclaration du patrimoine, et on verra bien qui s’est enrichi par la politique», dit-il, précisant qu’il est un enfant du peuple, que tout le monde connaît en Algérie. Poursuivant leur tour d’horizon de l’histoire contemporaine de la nation, l’animateur et Benyounes évoquent l’expérience démocratique en Algérie. Pour le SG de l’ex-UDR, le parlement issu des législatives de 1997 est le meilleur que le pays ait jamais connu, alors que celui de 2002 reste, pour lui, le plus médiocre. Concernant son soutien actif pour le Président de la république Abdelaziz Bouteflika, Amara Benyounes estime qu’il a soutenu le programme et pas l’homme.

M. O. B

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