Voilà comment on a assassiné Ali Laceuk !

Partager

La première session criminelle de l’année 2014 s’est ouverte, hier, au tribunal criminel près la cour de Tizi-Ouzou avec l’affaire du kidnapping et du meurtre du jeune Ali Laceuk, âgé de 24 ans, originaire de la localité de Béni Douala, enlevé le 22 février 2013 et retrouvé, deux mois plus tard, le jour de son anniversaire, au fond d’un puits, dans la localité de Issers, dans la wilaya de Boumerdès.

En effet, le corps du jeune Ali avait été retrouvé le 1er mai, dans un état de décomposition avancée, après deux mois passés au fond d’un puits dans la propriété familiale d’un agriculteur de la région des Issers.  L’autopsie a clairement révélé que le défunt a été poignardé au niveau du cou, au côté gauche, et a subi des sévices sexuels après avoir été ligoté à l’aide d’une corde, qui a été d’ailleurs versée comme pièce à conviction au dossier. Il fut transporté dans un sac, dans le coffre d’une voiture de marque Peugeot 307 appartenant au frère de l’un des accusés, également impliqué dans cette affaire pour non dénonciation de crime. «Le 1er mai 2013, je me suis rendu, comme chaque week-end, à mon vignoble pour désinsectiser mes vignes et j’ai remarqué que l’eau du puits était trouble, alors je me suis rapproché de plus près et j’ai vu un sachet qui flottait sur l’eau. Je suis allé chercher une barre de fer chez un voisin et j’ai tiré le sac. C’est là que je me suis aperçu que s’était un cadavre. Tout mon corps s’était mis à trembler, devant cette macabre découverte. Je me suis assis, un moment, pour reprendre mon souffle puis j’ai téléphoné à la police», déclarera à la cour, le propriétaire du puits, entendu comme témoin. Les six accusés, à savoir B. Mourad, B. Abdenour, F. Khaled, B. Lounès, B. Salah et B. Ramdane ont été tour à tour, entendus par les juges. Le premier à passer à la barre fut B. Mourad, qui n’est autre que le principal accusé. Il a eu à répondre des chefs d’accusation d’enlèvement et de meurtre avec préméditation. Le prévenu a tenté d’endosser seul le crime et de blanchir les autres prévenus, mais a contredit les faits, notamment quand il a déclaré avoir poignardé la victime au niveau du cou, du côté droit, alors que le rapport du légiste était formel et disait que le coup de poignard fatal avait été porté au côté gauche. «Nous avions tout les deux bu et une violente dispute a éclaté à la suite d’accusations qu’il a porté à mon endroit sur des propos que j’aurais tenu sur ses frères et les conditions de mon hébergement, chez eux, en France, après quoi je l’ai poignardé au niveau du cou au côté droit…», déclarera B. Mourad. La famille de la victime confiera à la barre qu’Ali avait eu un grave accident de la circulation, avec trois autres de ses amis, qui eux sont décédés des suites de leurs blessures, et c’est là qu’il avait décidé de s’expatrier en France pour rejoindre ses frères et tenter de se reconstruire, mais à trois reprises, le visa lui a été refusé. C’est là qu’il a pris attache avec le dénommé B. Mourad, de retour de France après y avoir séjourné illégalement, qui a proposé son aide à la victime, lui demandant de le rejoindre pour en parler. Mais Ali était loin de se douter que B. Mourad, avant de rentrer au pays, avait déclaré à l’un de ses amis résident en France, qu’il allait s’enrichir en rejoignant un groupe de terroristes ou en kidnappant un fils de riche. Ainsi, et selon toujours les aveux du même accusé en se rendant au rendez-vous, la victime avait été conduite dans un autre endroit où les attendaient les trois autres accusés.

La soirée tourna au drame, puisque, selon les dires de B. Mourad, Ali Laceuk a été assassiné ce soir là après une dispute avec ses vis à vis. C’était le  22 février 2013. Le deuxième prévenu appelé à la barre, B. Abdenour, cousin de B. Mourad, a nié en bloc ses premières déclarations devant le juge d’instruction, à savoir que c’est B. Lounès, accusé lui aussi dans cette affaire, qui avait assassiné Ali Laceuk, après que ce dernier eut injurié sa mère à la suite de l’agression sexuelle dont il a été victime et perpétrée par B. Mourad et B. Lounes. Par la suite, ils l’auraient transporté dans la malle de la voiture de marque 307 appartenant au frère de B. Lounès. A la suite des révélations de B. Abdenour, la voiture a été saisie et l’expertise a révélé que la victime a bel et bien été transportée dans le coffre, des tâches de sang lui appartenant ont effectivement été découvertes sur la moquette du coffre de la voiture en question.

Karima Talis

Partager