Le clin d’oeil de Benflis à l’ex-FIS

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Au fil de la campagne électorale, le candidat Benflis ne cache pas ses intentions envers les islamistes et leur retour sur la scène politique nationale. Hier, de la wilaya de Mila où il animait un meeting populaire, l’ex-chef du gouvernement et candidat à la présidentielle du 17 avril prochain n’a pas hésité à faire du «charme» aux islamistes, notamment ceux de l’ex-FIS, en déclarant : «Ceux qui ont été exclus de l’exercice politique font partie de la solution». Autrement dit, les Ali Belhadj et autres dirigeants du parti dissous seront les bienvenus, dans le cas où M. Benflis serait élu à la tête du pays. Mieux, le candidat Benflis estimera qu’il fait preuve de «courage» en tendant la main à ceux, qui, jadis, ont mené l’Algérie vers les abîmes. «J’ai le courage qu’il faut pour recevoir autour d’une grande table l’opposition, y compris ceux qui ont été exclus de la politique». Au-delà de cette proposition, qui est certes discutable à plus d’un titre, on décèle chez Benflis un discours ciblé et calibré pour chaque région. Bref, un speech à la carte. Pour preuve, avant-hier, lors dans son meeting à Tizi-Ouzou, Benflis n’a pas cru bon de mentionner ce rapprochement avec les islamistes. Il s’est juste contenté d’aborder les sujets «fétiches» ou supposés l’être pour la Kabylie, notamment la langue amazighe. Là encore, Benflis n’a pas franchement innové puisqu’il n’a rien apporté de neuf par rapport à ce qui existe déjà ou ce qui a été promis par d’autres candidats. Car, pour lui, aborder une quelconque « main tendue » aux islamistes, dans une wilaya qui leur est totalement hostile, serait pour lui un «suicide politique». Un autre élément de ce double langage, ou plutôt du « programme à la carte» distillé par M. Benflis, est visible dans son meeting dans la wilaya de Bouira. Dans la salle de la Maison de la culture Ali Zaamoum de la ville et devant une assistance complètement acquise à sa cause, Benflis parlera de «citoyenneté à deux vitesses», allusion directe aux islamistes et à leur exclusion de la vie politique. «Moi président, je mettrai fin à la citoyenneté à deux vitesses. Tous les algériens, même ceux qui ont été exclus de la vie politique, doivent participer à l’édification d’une nouvelle Algérie», a-t-il indiqué. Tous ces éléments, laissent à penser que Benflis fait du retour des islamistes à la vie politique «une carte maîtresse», dans son plan de conquête du pouvoir.

Ramdane Bourahla

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