Accueil Évènement « L’officialisation de Tamazight est nécessaire »

Saïd Khelil, lors d’une conférence autour du Printemps berbère animée à Haizer : « L’officialisation de Tamazight est nécessaire »

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Lors de la conférence-débat, animée dans la soirée de lundi dernier à la maison de jeunes « Nedajaa Hmimi », de Haïzer, à l’occasion de la commémoration du 34e anniversaire du Printemps berbère, Saïd Khelil, détenu du mouvement d’avril 80 et ancien cadre du FFS, a plaidé pour un débat, critique et constructif, et pour la prise en charge et le développement de la langue Amazighe. 

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Le conférencier, qui s’est exprimé devant une assistance nombreuse, avait relaté l’historique de la revendication identitaire en Algérie, tout en évaluant la situation actuelle. D’emblée, le conférencier a tenu à rendre un vibrant hommage à feu Ali Mécili, l’ancien porte-parole du FFS, qui avait joué un rôle important dans l’encadrement et l’accompagnement du mouvement d’avril 80. « Le FFS présentait pour nous l’unique cadre politique où on pouvait s’exprimer en toute liberté ». Le conférencier soulignera également le fait qu’Ali Mécili leur a apporté un soutien précieux. « Au début des évènements d’avril 80, plusieurs rencontres nous ont regroupés avec Ali Mécili, qui nous a garanti un soutien politique de taille. Et c’est ainsi que nous avions décidé à l’unanimité de rejoindre ce parti qui avait adopté alors la revendication identitaire dans son programme, ce qui nous a permis de développer la revendication identitaire et démocratique en Algérie ».  Sur le volet de la langue Amazighe, l’orateur estimera que le parcours mené jusqu’à présent n’est pas sans lacunes ni insuffisances, notamment dans l’enseignement de cette langue, et ce malgré les avancées considérables enregistrées. « L’enseignement de Tamazight a enregistré une avancée considérable, au courant de ces 30 dernières années, mais ça reste insuffisant pour son épanouissement », a-t-il précisé. Et d’ajouter : « L’officialisation de Tamazight est plus que nécessaire pour amorcer le processus de son développement. La société a par ailleurs beaucoup évolué. Mais elle reste quand même jusqu’à aujourd’hui morcelée. On est obligé d’aller vers une société de citoyenneté une société démocratique où les gens s’acceptent mutuellement dans leurs différences»,  affirmera-t-il.   Au terme de son intervention, le débat a été ouvert. C’est ainsi que l’orateur s’est exprimé sur plusieurs questions, notamment d’actualité. A commencer par les derniers évènements qui ont secoué la ville de Tizi-Ouzou, suite à l’interdiction de la marche du 20 avril dernier. « Nous avions fait appel  à des marches commémoratives à travers les trois wilayas de la Kabylie. Nous avions constaté que les deux marches, celles de Bouira et Bejaia, ont représenté une réussite pour notre initiative, contrairement à celle de Tizi-Ouzou, qui a, malheureusement, tourné à l’émeute suite à l’empêchement des services de sécurité. Une interdiction, que je juge inacceptable et désolante pour mon pays ! ». Répondant sur une question, à propos de la position du FFS lors des dernières élections présidentielles. Pour ce dernier, la position du « Ni Ni, » (en référence à la position du ni boycott, ni participation, prononcée par le FFS), n’est pas trop claire et risque d’être mal interprétée. « Moi-même je n’ai pas compris la position officielle du parti. Elle est pour le  moins peu claire et difficile à comprendre, politiquement notamment », commenta-t-il. Avant d’enchaîner : « mais en dehors de ce contexte, le FFS a toujours représenté une force d’opposition et de proposition sur la scène politique, c’est un parti avec lequel j’ai toujours partagé des convictions et des engagements et pour lequel j’ai toujours appartenu ! ». Vers la fin de son intervention, l’hôte de Haïzer, s’est exprimé à propos de l’initiative de « Thighremte », qui vise, selon lui, à réactiver le M.C.B et à relancer l’esprit d’avril 80, à travers notamment ses traditionnelles revendications.

O.K

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